Mourir pour Dantzig ?, à chaque époque sa lâcheté...

 

 

Anne-Sophie Chazaud

Les bonne âmes démocrates interventionnistes, ce sont ces gens formidables.

Animés de merveilleuses intentions morales et politiques qui, méthodiquement depuis plusieurs décennies déboulent dans des contrées qui ne sont pas les leurs, jugeant (souvent avec raison) que les leaders de celles-ci ne sont pas de grands démocrates, déstabilisent par leurs interventions en profondeur ces régions et ces nations, souvent les disloquent ce qui permet au passage de faire du commerce juteux et de s’en mettre plein les poches, contribuent par cette déstabilisation à développer de façon systématique l’islamisme et le fondamentalisme religieux, livrant les populations à l’obscurantisme et à une terreur encore bien pire que celle qu’ils connaissaient avant, puis s’en vont comme des cafards en pleurnichant parce que ce qu’ils ont installé et créé de toutes pièces s’avère monstrueux et qu’ils sont lassés et fatigués et veulent changer de terrain de jeu ou simplement rentrer chez eux prendre une douche bien chaude, pensant avoir accompli le Bien en éliminant de méchants tyrans.

L’abandon des combattants kurdes par les forces occidentales est une honte absolue pour notre civilisation contemporaine.
La soumission à la Turquie d’Erdogan est la figure de cette honte.

La bêtise de la diplomatie bien-pensante en Syrie est directement responsable du massacre en cours de nos amis et alliés kurdes, qui vont subir la même passion génocidaire propre à la Turquie que ce qu’ont subi les Arméniens, sous nos yeux et sans qu’on bouge le petit doigt.
Le peuple kurde est l’image exportée de nos territoires perdus de la République, qui deviennent, par la lâcheté et la compromission économico-politique, les territoires perdus de l’humanité.
Notez que de manière logique, la Turquie s’appuie sur les islamistes, de nombreux jihadistes détenus par les Kurdes en ont du reste profité hier pour s’égayer et se carapater dans la nature.
Nous le paierons cher et ce ne sera pas volé.

 Nous paierons à la fois la stupidité initiale de notre engagement pour déstabiliser ces pays, puis la lâcheté consécutive consistant à abandonner ceux qui nous ont tant aidés et qui représentent le contraire de nos accommodements, et dont la fierté nous renvoie le miroir inversé de notre petitesse.

S’en prendre à Trump pour se défausser de nos propres responsabilités ne suffit pas : où est l’Europe ?

Encore pachydermique, impotente et inutile, comme d’habitude, comme pour tout ce qui est important, comme notamment à chaque fois qu’il s’agit de combattre avec fermeté l’islamisme.