Lyon, dans la soirée du 14 juillet, a été le théâtre de scènes de violence après la victoire de l’Algérie à la demi-finale de la Coupe d’Afrique des nations.
Une trentaine de policiers ont été blessés. Agnès Marion, élue lyonnaise, témoigne au micro de Boulevard Voltaire.
Une nuit de violence a eu lieu en France suite à la victoire de l’Algérie aux demi finales de la coupe d’Afrique des nations. À Lyon, la ville a été le théâtre de nombreux affrontements entre supporters et forces de l’ordre.
Quelle est votre réaction suite à cette soirée qu’on aurait envie d’oublier ?
Il est certain qu’on aurait envie de l’oublier.
À Lyon, on a assisté à de véritables scènes de guérilla urbaine.
À la fin du feu d’artifice, les Lyonnais ont été surpris par une énorme clameur.
On aurait pu croire que c’était en hommage à la nation pour ce 14 juillet.
En réalité, les supporters de l’équipe d’Algérie s’en sont donné à cœur joie.
La nuit a été livrée à des débordements.
On a entendu des détonations, des pétards, des rodéos urbains et des concerts de klaxon.
On ne compte plus les destructions de mobilier urbain.
Ce matin, les pompiers faisaient encore l’inventaire des véhicules brûlés par dizaines.
Les poubelles ont elles aussi été incendiées. Tout cela a duré jusqu’au petit matin.
Des hélicoptères ont survolé la ville de Lyon toute la nuit.
C’était vraiment une triste soirée.
Avez-vous eu l’impression que les forces de l’ordre étaient dépassées ou ont-elles réagi à la hauteur des événements ?
Les forces de l’ordre étaient là.
À Lyon, une trentaine de policiers ont été blessés.
Une grande partie de leur mission a été de créer un cordon sanitaire entre la place Bellecour où se trouvaient les personnes qui assistaient au feu d’artifice du 14 juillet et le quartier de la Guillotière du 7e arrondissement qui lui abritait pas mal de supporters de l’équipe d’Algérie.
Pendant une bonne partie de la soirée, les forces de l’ordre se sont essentiellement positionnées sur le pont de la Guillotière pour éviter que ces deux publics se mélangent.
Cela faisait tristement écho à la phrase qu’avait prononcée Gérard Collomb lorsqu’il a quitté le ministère de l’Intérieur. Il disait ‘’ aujourd’hui, on vit côte à côte…je crains que demain on vive face à face’’.
Sans les forces de l’ordre, on était, de fait, face à face.
Un soir de 14 juillet, cette phrase a largement fait écho.
Selon vous, y a-t-il ce deux poids deux mesures dont on accuse régulièrement le gouvernement ?
En réalité, on a à faire à des gens qui sont Français de papier, mais Algériens de cœur.
On a toujours ce sentiment que c’est toujours plus facile de s’en prendre aux Gilets jaunes, qui ont des sentiments de colère, mais qui je crois ont commis moins de dommage.
On nous explique que ces supporters de l’équipe d’Algérie fêtaient une victoire.
On n’a pas du tout le même sens de la fête.
On parle davantage de fête gâchée que de guérilla urbaine.
On a passé un grand moment médiatique où on devait expliquer que c’était des manifestations bon enfant.
Aujourd’hui, les Lyonnais n’ont pas ce sentiment.
Ils ont une manière de fêter la victoire d’une équipe étrangère qui montre bien qu’ils ne sont pas tout à fait français comme nous.
Agnès Marion
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