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samedi 20 juillet 2019

Fusion des régions : le fiasco des économies d’échelle

 
 
 


 
Soyons objectifs, il arrive qu’un média grand public publie de temps à autre de vraies informations novatrices et objectives.

Ainsi, France Inter s’est récemment penchée sur les conséquences de la fusion, en janvier 2016, de plusieurs anciennes régions françaises.

22 régions existaient depuis 1970 en métropole.
En France, l’aviez-vous remarqué, il est de coutume de réformer ce qui fonctionne correctement pour ne pas avoir à mettre en œuvre des réformes réellement utiles, mais demandant un vrai courage politique.
François Hollande, toujours inspiré et toujours content de lui, modérément atteint de réformite, crut cependant bon de les ramener à 13, ce qui, par la suite, ne lui porta pas pour autant bonheur en politique.
L’émission « Secrets d’info », de Jacques Monin et Cécile Hautefeuille, nous en conte les brillants résultats pour ce qui concerne, et à titre d’exemple, la monstrueuse région Occitanie.
Issue de l’addition de Midi-Pyrénées et de Languedoc-Roussillon, elle est la seconde plus vaste région de France et s’étend des Pyrénées au Rhône en passant par le Massif central.
Le maître mot de ces fusions régionales, outre l’imitation servile, et habituelle en France, de l’Allemagne, c’est « économie d’échelle ».
Comment fonctionnent les économies d’échelle ?
Vous fusionnez plusieurs unités, administratives par exemple, et vous regroupez les services communs en un seul gros service « dégraissé ».
C’est une idée de théoricien en chambre qui semble à première vue judicieuse.
Résultat pour la nouvelle Occitanie : une augmentation de 45 % des frais de fonctionnement.
Car Montpellier ayant perdu son statut de capitale régionale, il a été décidé que toutes les sessions plénières des élus auraient lieu là-bas, quatre fois par an.
L’hémicycle de l’ancien hôtel de région de Montpellier étant trop petit pour accueillir tous les élus, les sessions plénières ont lieu au parc des expositions de Montpellier.
Moquette, cloisons, sièges, bureaux, climatisation : il faut tout monter puis démonter, et ça coûte très cher.
L’Occitanie est immense !
Le nombre de kilomètres effectués par les agents a augmenté de 78 % en 2016, par rapport à 2015. Ainsi, la Lozère dépend désormais de Toulouse, bien plus éloignée que Montpellier.
Pour se rendre aux commissions permanentes qui ont lieu à Montpellier, certains élus font huit heures de trajet aller-retour pour une réunion de travail de deux à trois heures.
En 2017, les frais de déplacements des élus ont atteint 646.000 euros.
Cette fusion a mis en commun des personnels qui, à compétence égale, n’avaient pas les mêmes primes.
Il a donc fallu harmoniser ces primes, et cela s’est fait par le haut.
Coût de l’opération : près de 5,5 millions d’euros par an.
Et ainsi de suite ; les « économies d’échelle » se soldent en fait par des dépenses considérables et des complications imprévues.
Éloigner les centres de décision de lieux d’application n’a rien de judicieux.
Revenir en arrière serait souhaitable, mais à nouveau bien coûteux.
Bref, une usine à gaz, bien de chez nous, bien inutile, qui coûte un pognon de dingue.

Je me demande souvent comment la France tient encore debout.

Simplement parce qu’il existe encore des gens de bon sens qui ne se soucient pas des économies d’échelle !


Jean-Charles Mignard

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