Le syndicat de police VIGI appelle à manifester le 17 novembre. Son Secrétaire général Alexandre Langlois s’en explique.
Il réagit, par ailleurs, à l’annonce, dans la presse, de l’interpellation de six individus d’extrême droite suspectés de préparer un attentat contre Emmanuel Macron.
Votre syndicat a appelé, le 17 novembre, à la mobilisation avec les citoyens français pour protester contre la hausse du prix du diesel.
Manifestez-vous contre la hausse du prix du diesel ou pour d’autres sujets ?
Nous manifestons pour beaucoup de sujets.
La hausse du prix du diesel est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Mais au-delà de cela, les fonctionnaires de police ont eu le point d’indice gelé, une augmentation de la CSG comme tout le monde, mais non compensée, contrairement au secteur privé.
Certains collègues ne sont pas indemnisés lorsqu’ils sont blessés en service pour des raisons d’économie.
D’autres ont gagné au tribunal, mais ne sont pas payés, parce que le ministère de l’Intérieur refuse de payer ou dit qu’il n’en a pas les moyens.
En revanche, les policiers doivent payer le prix de l’essence plus cher alors qu’ils ne sont pas payés de tout ce à quoi ils ont droit.
De plus, nous ne pouvons pas habiter sur notre lieu de travail.
Les quartiers sont trop chics et nous n’avons pas les moyens d’habiter dans ces quartiers.
Ou alors ils sont tout à fait abordables, mais nous ne pouvons pas habiter à côté des délinquants, à cause des menaces qui pèsent sur nos familles.
Nous prenons donc nos voitures et faisons de longs trajets.
Cela a un impact très sérieux sur notre pouvoir d’achat.
Vous avez envoyé un 2e communiqué « Payer les policiers ou payer la vaisselle neuve de l’Élysée ».
Selon vous, l’argent employé pour le service de l’Élysée aurait pu être employé à payer ses policiers…
On a fait un 2e communiqué sur le ton de l’humour, parce qu’on sait que la vaisselle de monsieur Macron a coûté une fortune.
L’État ne manque pas d’argent, il est mal réparti.
Nous pensons qu’il est important d’indemniser les gens pour le travail qu’ils ont effectué, pour les blessures qu’ils ont subies et pour des collègues qui ont été maltraités par l’administration, alors qu’ils ont gagné au tribunal.
Malheureusement, l’argent ne vient pas.
Il est dépensé pour des choses qui ne sont, a priori, pas primordiales si on est vraiment en crise budgétaire.
Six individus ont été interpellés. I
ls préparaient visiblement une attaque violente contre Emmanuel Macron.
La menace vous paraît-elle sérieuse ?
Je n’en sais pas plus que les articles parus dans 20 Minutes et L’Express.
Les mots employés sont embryonnaires, avec l’emploi du mot « projet », par exemple.
On ne sait pas bien l’état de la menace.
Cela me fait penser à cet été, la DGSI avait dit qu’on avait arrêté des gens de l’ultra-droite.
Oui, c’est mieux de les arrêter au stade embryonnaire, mais il faut encore qu’ils aient fait quelque chose et que la menace soit réelle et sérieuse, et pas juste pour faire le buzz médiatique.
C’est surtout la suite, qui serait intéressante, dans toutes ces histoires.
C’est normal que la presse s’en saisisse et fasse son travail.
Mais après, il n’y a plus de communication de la part de la police.
Il serait donc intéressant que notre ministère communique sur la dangerosité réelle et effective de ces individus pour que les gens puissent juger le travail de la police non pas sur des effets d’annonce et de buzz, mais sur la profondeur du travail mené.
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