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lundi 26 novembre 2018

Manu, faut que tu comprennes que tu n’as plus d’autre choix que d’annuler tes taxes

 
 



Je ne manifeste pas mais je fais partie du peuple des gilets jaunes accablé par ta politique fiscale, et excédé par le mépris avec lequel tu nous traites.
 

Et je me permets de te parler familièrement, malgré tout le respect que j’ai spontanément pour tous nos Présidents, pour que tu entendes ce qui se dit dans la France profonde, et aussi parce que tu ne t’es pas privé, toi le premier, de certaines familiarités dans ton expression.
À ce stade du mouvement, tu n’as plus d’autre choix que d’annuler tes taxes.
Et le plus tôt sera le mieux.
D’abord parce que tu as laissé pourrir la situation, tu l’as laissée se radicaliser par la stratégie de diabolisation de ton ministre Castaner.
Les gilets jaunes, c’est vous qui les radicalisez chaque jour un peu plus.
Et ce n’est pas la peine de chercher des boucs émissaires pour vous défausser : l’ultra-droite, Marine Le Pen, les chemises brunes, etc.
Tu sais ce qui se dit, sur les ronds-points ?
La grosse blague, quand les policiers ou les gendarmes viennent demander « Qui est le responsable du mouvement ? »
Tout le monde répond à tue-tête : « Emmanuel Macron ! »
Et tout le monde rigole : gilets jaunes comme gendarmes.
Et face aux débordements, aux dégâts, aux blessés, aux morts et au « bord… », quand les Français se demandent « Qui est le responsable ? » C’est encore ton nom qui revient.
Mais là, les gens rigolent moins et aimeraient que tu arrêtes vite cette histoire qui commence à mal tourner.
Ensuite, tu es obligé de les annuler, ces taxes, car les Français, sur le fond, sont derrière les gilets jaunes et savent que tu as tort, toi et ton monde, de vous en prendre avec arrogance aux petits qui vont bosser avec leurs voitures diesel.
Vous leur avez menti, vous leur avez craché dessus et vous les faites casquer.
Enfin, tu ne peux pas nous sortir des demi-mesures, des Grenelle de-ci et de-là dans les territoires, des Hauts Conseils de je ne sais quoi pour « moins de crispations », des petits moratoires de trois mois ou autres.
En effet, à La Réunion, ils ont obtenu un moratoire de trois ans.
Et ici ? On n’y aurait pas droit ?
Ensuite, si tu ne lâches pas maintenant, même si le mouvement s’essouffle en fin d’année – ce qui n’est pas sûr du tout -, il repartira de plus belle en janvier quand tes taxes entreront en vigueur.
Car les gilets jaunes n’agissent pas par idéologie mais réagissent à ces attaques.
Tu n’as pas tenu compte de la leçon de l’écotaxe et des bonnets rouges, il y a cinq ans, et tu as eu les gilets jaunes dans tout le pays.
Et la leçon est puissante.
Si tu t’obstines, tu prends un très gros risque. Pour les Français.
Encore une fois, mardi, il ne faut pas arriver avec du « droit dans tes bottes » façon Juppé-Philippe. Faut pas, non plus, que tu nous racontes des salades de « en même temps ».
Faut que tu lâches l’annulation de tes taxes, sans bla-bla et sans condition.
Tu n’as plus le choix.
Plus tu attendras, plus ce sera mauvais pour toi.

Pierre Leclerc

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