Cathy Nowak est en retraite. Comme des millions de Français qui ont quitté la vie active, les difficultés qu’elle rencontre, notamment depuis la hausse de la CSG appliquée aux retraités par le candidat Macron devenu chef de l’État, transforment son quotidien en parcours du combattant pour boucler les fins de mois, laissant naître un sentiment d’injustice partagé par de nombreux Français. Elle se confie à adoxa.info.
Adoxa.info – Le Gouvernement s’apprête à réformer, pour la énième fois, notre système de retraites. Cela vous-semble-t-il justifié ?
Cathy N – Il est encore possible pour un actif de bénéficier de la retraite lorsqu’il arrête de travailler. Et en principe, il arrête définitivement… même si c’est de moins en moins une évidence.
Ses revenus proviendront alors, le plus souvent, du patrimoine qu’il a accumulé au cours de sa vie active.
Si l’on se réfère à l’histoire du système des retraites, l’âge de celle-ci était aligné sur l’espérance de vie.
Mais, de nos jours, ce n’est donc plus une certitude.
Alors, oui, des réformes s’imposent, mais pas n’importe comment !
Si l’on se réfère à l’histoire du système des retraites, l’âge de celle-ci était aligné sur l’espérance de vie.
Mais, de nos jours, ce n’est donc plus une certitude.
Alors, oui, des réformes s’imposent, mais pas n’importe comment !
A- Vous êtes retraitée du secteur public et du secteur privé. Pour faire valoir vos droits, vous nous expliquez que cela ressemble à un parcours du combattant
C – En effet, on s’y perd vite dans toutes les formalités et les particularités pour calculer sa retraite, même petite : droit à l’information sur la retraite, rachat de trimestre, retraite progressive, durée d’assurance, majoration pour enfant, majoration pour congé parental d’éducation, majoration pour enfant handicapé, décote, assurance vieillesse des parents au foyer, etc.
Concernant la pension de retraite : calcul de la pension, retraite à taux plein, majoration de la pension, montant minimum et maximum de la pension, cumul emploi-retraite (c’est bien là que le bât blesse), retraite complémentaire, réversion de pension, etc.
A- Dans votre cas particulier, quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
C – Sous le règne de M. Hollande, beaucoup de choses avaient déjà changé, mais lorsque M. Macron a été élu, j’ai vite compris qu’un tsunami allait se produire en matière de retraites.
Et j’avais vu juste.
J’en ai été la victime et nombre de « petits Français moyens » de mon entourage partagent mon désarroi.
Faire valoir mes droits à la retraite ressemblait à un véritable parcours du combattant.
Mais lorsque j’ai reçu les relevés de retraite, CARSAT, retraites complémentaires et RSI, ces derniers comportaient par ailleurs des erreurs.
J’ai donc effectué les démarches nécessaires pour faire valoir mes droits avec beaucoup de difficultés et parfois sans succès.
J’ai travaillé un temps pour l’Éducation nationale.
Mais j’ai également eu la désagréable surprise d’apprendre, bien que déclarée, qu’il m’est impossible de percevoir une retraite, ni une retraite complémentaire, pour des problèmes « administratifs ».
C’est exactement comme si j’avais travaillé au noir.
C’est hallucinant !
J’ai même fait appel au Médiateur de la République qui n’a pu, malgré un dossier solide, obtenir gain de cause auprès de l’administration.
Et pour couronner le tout, la CSG ampute mes revenus de près de 10%.
C’est une honte.
Et ça se ressent vraiment au quotidien.
C’est une honte.
Et ça se ressent vraiment au quotidien.
A – Souhaitez-vous confier à nos lecteurs le montant de votre retraite mensuelle ?
C – Sans parler des petites aides sociales que je peux encore toucher, le montant de ma retraite est d’un peu plus de 830 € par mois.
A- Le Président de la République, Emmanuel Macron, avait promis que les retraites inférieures à 1 194 € ne seraient pas impactées par la hausse de la CSG. Vous confirmez ?
C — Non ! C’est un mensonge de plus de M. Macron et de son gouvernement, qui ne devait, en effet, pas toucher aux petites retraites de moins de 1 200 €.
En fait, je perçois actuellement environ 833 €.
Très en colère, j’ai écrit à M. Macron, qui s’est empressé de me répondre, enfin, sa secrétaire, un courrier inacceptable de par son contenu.
Il ne s’agit que de mensonges cyniques.
C – J’ai le projet de monter un comité de défense pour les retraités.
Les réformes du gouvernement me donnent l’impression qu’il faut empêcher à tout prix que les retraites soient touchées par ceux qui y ont pourtant droit.
Il faut se battre pour que les actifs qui ont travaillé toute leur vie puissent percevoir une retraite décente.
Force est de constater qu’une personne étrangère, qui n’a jamais travaillé en France peut, malgré tout, percevoir le minimum retraite, c’est inadmissible et inconcevable pour moi.
C’est tout aussi intolérable que le conjoint survivant ne puisse percevoir la totalité de la réversion de pension de son époux.
J’ai une amie qui a eu la désagréable surprise de voir la pension de réversion amputée de moitié alors qu’elle percevait moins de 1 400 € par mois.
Propos recueillis par Grégory Roose
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