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jeudi 29 novembre 2018

Les radars brûlent par dizaines mais Édouard Philippe n’a toujours pas compris

 
 



Le 20 août dernier, alors que l’on parlait canicule, que le prix du gazole n’en était qu’au début de sa grimpette et que les gilets jaunes étaient sagement pliés dans tous les vide-poches, je signalais ici la révolte sourde de la France périphérique contre le matraquage fiscal du gouvernement d’Édouard Philippe ciblant systématiquement les automobilistes.

Cette pré-révolte, comme un prologue du mouvement des gilets jaunes, s’attaquait aux radars, que l’État multipliait et qui, avec le passage autoritaire et généralisé aux 80 km/h, devenaient le symbole d’un État préleveur et culpabilisateur et des cibles privilégiées pour l’exaspération populaire.
Vandalisme par destruction ou coups de peinture, c’étaient des dizaines de radars dans certains départements, des centaines en France, qui étaient concernés.
Dès ce moment-là, le pouvoir aurait dû comprendre qu’une révolte couvait chez ces Français contraints de prendre leur voiture pour travailler et faire vivre leurs familles.
Édouard Philippe resta sourd.
Ce qui est sûr, c’est que les Français concernés avaient vu juste : le passage aux 80 km/h a dopé l’activité des radars, prenant au piège de plus en plus d’automobilistes.
Dans certains départements et sur certaines périodes, les radars ont flashé deux ou trois fois plus qu’avant et, ainsi, multiplié les gains pour l’État, aux dépens du Français qui roule et qui bosse. Rappelons, pour les bonnes âmes, que 95 % de ces infractions concernent des dépassements de moins de 20 km/h et une grande majorité de moins de 10 km/h.
Trois mois après, en plein mouvement des gilets jaunes, la révolte contre les radars repart de plus belle.
Depuis dix jours, plus de 130 radars ont été détruits.
Au total, ce sont plus de 600 radars qui sont hors service.
Comme cet été, certains départements sont davantage touchés : dans le Doubs, cinq radars fixes ont été incendiés au cours de la même nuit et l’un d’eux avait été installé le jour même, comme l’indique le site radars-auto.com.
Dans l’Aisne, neuf radars en une semaine.
Les départements du Gard et de la Haute-Loire sont aussi bien placés dans la contestation.
Mais aux espiègles coups de peinture de cet été a succédé la destruction par le feu.
Ces dégradations se chiffrent à environ trois millions d’euros de dégâts pour l’État, sans compter le manque à gagner des infractions non enregistrées.
Avec ces 80 km/h et la multiplication des radars, le gouvernement comptait pulvériser le milliard d’euros de gains.
Or, malgré l’augmentation totale des flashs, les recettes sont en diminution… grâce à (ou à cause de ; chacun son point de vue) l’action de ces révoltés des radars.
Selon RTL, les recettes seraient en baisse de 15 %.
C’est une nouvelle démonstration du principe que trop d’impôts non consentis par le peuple se soldent par moins de rentrées pour l’État.
Surtout quand ces prélèvements ciblent toujours les mêmes catégories socio-géographiques et qu’elles sont imposées systématiquement avec le même discours culpabilisateur très contestable sur la préservation des vies.
En août, nous écrivions qu’une révolte commençait parfois par un coup de peinture sur un radar.
En novembre, les radars brûlent et les gilets jaunes sont partout, déterminés, certains érigeant même des sapins sur leurs ronds-points.

Mais ce mercredi matin, Édouard Philippe a redit qu’il ne reviendrait pas sur cette politique.

À ce stade d’aveuglement, je ne me risque plus à prédire la suite.

Dominique Monthus

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