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mardi 23 août 2016

Trump joue à qui perd gagne… doublement

 
Le 23/08/2016
André Archimbaud
 
Il reste moins de 80 jours à Donald Trump pour atteindre son objectif métapolitique : la création d’un empire médiatique.
Il reste moins de 80 jours à Donald Trump pour atteindre son objectif « métapolitique » : la création d’un empire médiatique multimédia voué à la destruction de l’oligarchie, que Trump gagne l’élection présidentielle ou non.
 Le vrai pouvoir…

Il avait lancé aux primaires sa « nouvelle lutte des classes », révolte contre les « ceux-qui-savent-mieux » de la mondialisation.
 En désignant un ennemi – l’establishment – sans distinction partisane.
Résultat : 14 millions d’électeurs grâce à des sujets qui prennent aux tripes (immigration, sécurité).

Vint ensuite le Moyen Âge de sa campagne, période de bourgeoise respectabilité intérimaire qui, grâce à Paul Manafort, neutralisa les caciques républicains lors de la convention de juillet.
Enjeu : les 33 millions d’électeurs républicains des primaires à rallier par la raison (Cour suprême, politiques économiques).

C’est maintenant la synthèse qui prend le relais, avec la nouvelle équipe de campagne, qui s’adresse au cœur (rassemblement du « peuple tout entier ») afin de consolider les électeurs républicains comme indépendants, et de capter une portion des électorats minoritaires tenus pour acquis par les démocrates (afro-américain, hispanophone, musulman) en leur proposant une sorte de nouveau pacte social.


La tortue Clinton a commencé sa course il y a deux décennies, créant un État dans l’État avec une fondation qui a accumulé deux milliards de dollars douteux, afin de financer son gouvernement en attente.
Le lièvre Trump, avec peu de moyens, commence en fait seulement maintenant sa vraie campagne, sans paniquer en voyant les sondages, comptant sur l’usure du matraquage publicitaire clintonien au moment où il lance ses propres publicités qui deviennent des curiosités.
Un blitz de 80 jours pour sécuriser les 65 millions de votants qui garantissent l’élection.

Mais 65 millions qui valent de l’or… et du pouvoir, au service de celui qui a su redéfinir la politique étrangère du pays, sa stratégie contre le terrorisme islamiste, sa politique économique, tout comme son pacte social intérieur.

Depuis plusieurs semaines, la rumeur courait (Vanity Fair) que Trump, avec son gendre Jared Kushner, prévoyait de transformer son entreprise en groupe médiatique.
 Selon Adam Epstein, Trump prépare effectivement le lancement de sa chaîne télévisée (« Donald Trump is totally going to launch his own TV network when he loses », Quartz, 17 août).
Charlie Sykes, le militant républicain #Nevertrump, ajoute:
« Après avoir tant discrédité les grands médias, les conservateurs ont créé une réalité alternative… nous avons conditionné nos auditeurs à ne pas accorder d’attention à l’extérieur de notre bulle, [et] maintenant nous avons ce phénomène Donald Trump »

Bref, il y a un double marché : politique et économique.

L’arrivée dans la campagne du patron de Breibart News, Stephen Bannon, le rapprochement de Trump avec Roger Ailes, ex-patron de Fox News, l’intervention des riches Mercer dans la campagne, les réseaux de son gendre Kushner, tout cela représente un cocktail explosif d’expertises combinant câble, médias sociaux, micro-marketing et sondages, infrastructure idéale pour lancer un performant groupe médiatique multinational et conservateur… au moment où les grands médias américains ne sont pas en très grande forme.

Un parfait contre-pouvoir, que Trump soit élu président ou pas…

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