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mardi 23 août 2016

La Haye. Sloboban Milosevic innocenté – silence médiatique

Le 23/08/2016


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23/08/2016 – 08H30 Belgrade ( Breizh-info.com ) – 
 
Durant le procès contre Radovan Karadžić, le Tribunal pénal international pour la Yougoslavie (TPIY) a reconnu en mars 2016 que Slobodan Milosevic n’avait pas participé au projet d’épuration ethnique en Croatie et en Bosnie et qu’il s’y était même opposé.
 
 Ces informations, révélées seulement il y a quelques semaines au grand public (uniquement sur Internet) ont été totalement passées sous silence par la presse subventionnée et les chaines de télévision.
Pourtant Slobodan Milosevic, président de la République Fédérale de Yougoslavie entre 1997 et 2003, est mort en 2006 alors qu’il était incarcéré dans les geôles du centre de détention des Nations Unies après que le régime serbe de l’époque ait collaboré sous la pression des américains.
 
Il était accusé de génocide et de crimes contre l’humanité ainsi que d’infractions graves aux conventions de Genève et de violations des lois ou coutumes de guerre.
 Il a donc été blanchi le 24 mars 2016, dix ans après sa mort qui suscita une vive émotion en Serbie mais également en Russie, pays qu’on lui avait alors refusé pour aller se soigner de problèmes physiques graves.
 
« Slobodan Milosevic a déclaré que les membres des autres nations et groupes ethniques doivent être protégés, et que l’intérêt national des Serbes n’est pas la discrimination. » peut-on lire dans le document.
Pour rappel Milosevic fût comparé à Hitler, et son procès à celui des anciens dirigeants nazis à Nuremberg en 1946.
Le Tribunal Pénal International n’a fait aucune annonce sur  son innocence – qui constitue un cinglant désaveu pour ce Tribunal international que beaucoup jugent illégitime.
La reconnaissance de son innocence se situe dans le verdict de 2500 pages qui a vu la condamnation à 40 années de prison du leader serbe bosniaque Radovan Karadzic.

C’est le journaliste Andy Wilcoxson qui a lu le verdict et rédigé un article mettant en lumière les erreurs que le TPIY reconnait ainsi avoir commises à l’égard de Milošević, qui, selon Le Salon Beige « n’a jamais été un nationaliste serbe mais – pendant toute sa vie – un socialiste qui s’est toujours efforcé de maintenir une Yougoslavie multi-raciale, multi-ethnique, stable. »
 
Deux jours avant sa mort en prison, Slobodan Milosevic écrivait cette lettre (le 8 mars 2006) demandant de l’aide à la Russie.
 
Au Ministère des affaires étrangères de la Fédération de Russie :
Madame, Monsieur
J’ai eu connaissance de la solidarité et de la compréhension dont vous avez fait part afin que je puisse recevoir mon traitement médical ; je souhaite vous informer des choses suivantes :
Je pense que l’insistance avec laquelle mon traitement médical en Russie est refusé est motivée en premier lieu par la peur que vos médecins découvrent, après une examination poussée, des traces d’une tentative d’empoisonnement ou d’atteinte à ma vie, que vos médecins ne pourraient pas manquer et cacher.
Afin de vérifier mes accusations, je vous envoie un exemple que vous pourrez trouver ci-joint.
Ce document, que j’ai reçu le 7 mars, montre que le 12 janvier, une drogue puissante a été retrouvée dans mon sang, qui est utilisée normalement pour traiter la tuberculose et la lèpre.
Je n’ai pourtant jamais utilisé ce type d’antibiotique depuis 5 ans que je suis en prison.
Durant cette période, je n’ai jamais eu non plus d’infection (hormis une grippe)
Le fait que les docteurs aient eu besoin de deux mois pour m’informer de cela ne peut pas avoir d’autres explications qu’une tentative de manipulation.
Dans tous les cas,, ceux qui m’ont injecté un médicament contre la lèpre n’ont sûrement pas voulu guérir ma maladie.
Peut être est parce que j’ai défendu mon pays en période de guerre et qu’ils ont intérêt à ce que je me taise.
Messieurs, il est connu de vos docteurs Russes, qui sont parmi les plus respectés du monde, que l’examen et le traitement de mes problèmes cardiovasculaires sont urgents et nécessaires.
Je le sais d’autant plus que je me sens de plus en plus mal.
Je vous adresse cette demande afin que vous m’aidiez à protéger ma santé des activités criminelles de cette institution, qui travaille sous la houlette des Nations unies.
Et afin d’avoir le plus rapidement possible le traitement adéquat dans votre hôpital, avec vos médecins, en Russie.
Je vous fais entièrement confiance.
Sincèrement
Slobodan Milosevic
 
Le 20 août 2016, à l’occasion de l’anniversaire de Slobodan Milosevic, le vice-premier ministre Serbe Milutin Mrkonjic a rappelé que l’ancien chef d’Etat était innocent et devrait avoir une rue à son nom, ainsi qu’un monument dans Belgrade. 
 
«Le TPIY a confirmé la légitimité de la politique de Milosevic», a par ailleurs conclu le ministre socialiste du Travail, Aleksandar Vulin, tandis que le ministre des Affaires étrangères et président du Parti socialiste, Ivica Dacic, a ajouté que la Serbie était donc innocente des crimes commis en Bosnie-Herzégovine durant la guerre des années 90.
 
Depuis la guerre du Kosovo – qui a vu la Serbie dépossédée de son berceau, équivalent d’une France dépossédée de l’Ile de France – la presse subventionnée mais également les dirigeants politiques occidentaux se sont évertués à répéter en boucle que Milosevic était un vil dictateur génocidaire, responsable de la guerre des Balkans dans les années 1990.
Tout comme la même presse et les mêmes dirigeants ont répété par la suite que Saddam Hussein et l’Irak possédaient des armes de destruction massive, justifiant une invasion, puis une guerre  coûtant la vie à 1,3 millions de personnes, selon un rapport de Body Count.
Faut-il évoquer la Libye ou plus récemment encore la Syrie pour se faire une idée définitive des campagnes menées par les cercles néo-conservateurs américains ?
 
Sur Agoravox, on trouve un article au sujet de Milosevic, dont un extrait qui sera notre conclusion : «  Avant toute guerre ou « intervention humanitaire » conduite par les USA contre un pays-cible donné, un certain nombre d’accusations criardes sont lancées contre le dirigeant du pays et son gouvernement. Ces « dénonciations » bénéficient d’un maximum de couverture de la part des médias, qui sont chargés de les répéter ad nauseam, jusqu’à ce que le public finisse par les accepter comme des vérités.».
 
Crédit photo : DR

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