Pascal Célérier
Juppé à Lourdes, Hollande à Rome, Macron au Puy du Fou : c’est une véritable bousculade de nos présidentiables, dans cette semaine du 15 août, auprès de la France catholique !
Il n’a échappé à personne que cette procession n’aurait jamais eu lieu si le 15 août 2016 n’avait pas été précédé par les attentats islamistes, et l’égorgement du père Jacques Hamel, dans son église, pendant la messe.
On peut comprendre ces gestes de sympathie à l’égard de la communauté catholique traumatisée.
On peut aussi les trouver tardifs, opportunistes, intéressés.
Indécents.
Surtout quand ces hommes politiques, dans leurs discours et leur action, dans les lois qu’ils font voter, depuis tant d’années, ont souvent montré très peu d’égards pour les attentes des catholiques. Indécents, aussi, car ils sont toujours incapables de reconnaître que c’est leur impéritie qui a rendu possible ce qui est arrivé au père Hamel.
Il est évident qu’à huit mois de la présidentielle, nos candidats sont en quête de voix, et de voix catholiques.
Signe que leurs communicants leur ont bien dit qu’il fallait absolument « récupérer » ce « segment » de l’électorat, comme on dit dans le jargon des instituts de sondage.
C’est que la situation doit être grave !
Car, d’abord, il y a désormais ce premier parti de France, le Front national, qui a sa place assurée pour le second tour, drainant des électeurs de tous âges, sexes et CSP, et asséchant d’autant le vivier des deux autres grands partis, à qui la médaille d’or ou d’argent était immanquablement attribuée avant.
Il ne faut donc plus négliger ce « segment » un peu ringard de l’électorat que l’on pouvait facilement « cocufier » une fois l’élection passée, sans qu’il se venge violemment.
Mais, en plus, il paraîtrait que cet électorat catholique, désormais indispensable, et autrefois réputé pour sa modération, n’est plus ce qu’il était : 45 % des catholiques pratiquants considèrent l’islam comme une menace.
Ce qui ne traduit pas un extrémisme irrationnel mais une certaine lucidité.
Les catholiques, qui votaient plutôt moins Front national que le reste de la population, ont donc renversé la vapeur. Cela change vraiment la donne.
Que peuvent alors attendre, voire exiger, ces catholiques soudainement replacés au centre du jeu, et peut-être même devenus faiseurs de roi ? Bien sûr, de ne plus être indécemment « dragués » comme on l’a vu cette semaine par notre trio Juppé-Hollande-Macron.
Cette époque est révolue, et tant pis si ces trois-là ne l’ont pas compris.
Mais le temps est aussi passé où les catholiques se seraient bien accommodés d’un candidat qui aurait été, tout simplement, un bon catholique, authentique, comme l’était M. Barre naguère, et comme l’est certainement M. Fillon.
Le label « pur produit » ne suffit plus.
Désormais, ils ont compris que c’était une question de vie ou de mort, et que l’essentiel était en jeu : la survie de la France, du christianisme en France, et jusqu’à la possibilité même d’être chrétien en France.
Ils ne regarderont donc plus que la clarté de la vision et la détermination à l’imposer au pays.
Messieurs, inutile de vous précipiter à la messe : Paris vaudra bien plus qu’une messe !
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