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vendredi 6 novembre 2015

Le zéro pointé de madame El Khomri chez Bourdin

                     
                             


Le 06/11/2015
 
Aujourd’hui, un ministre, c’est aussi quelqu’un qui passe chez Bourdin comme on passe un examen. 
    
Quand j’étais gamin, un ministre, c’était quelqu’un de pas rigolo, qui roulait en DS, portait un costume strict, une cravate fine, une rosette à la boutonnière.
Lorsqu’un journaliste lui posait une question à la télé, pardon à la télévision, le ministre connaissait déjà la réponse, étant donné que c’était son cabinet qui avait préparé la question.
Et tout cela avec une politesse d’un autre temps qui reléguerait aujourd’hui une NKM au rang de poissonnière (que les poissonnières me pardonnent car elles ne méritent pas cela).
 En tout cas, la réponse était claire, formulée dans un français impeccable qui faisait rentrer par le truchement de l’ORTF le Grand Siècle dans l’intimité des Français.
 L’immense majorité de ces ministres étaient des hommes, la loi d’airain de la parité à tous les étages étant à l’époque une chose inconcevable.
 C’était les années 60, 70, les années de Gaulle et Pompidou.
Mais cessons cette séquence nostalgie : Papy, ça n’intéresse plus les jeunes, tout ça !
Aujourd’hui, un ministre – ou un ex-ministre, voire un futur ministre -, c’est quelqu’un qui n’hésite pas à se faire inviter chez Ruquier, dans cette sorte de séance sado-maso du samedi soir, histoire de montrer que l’on est branché et de tenter d’en sortir une énorme qui fera le buzz de la semaine suivante.

Parfois, certains ou certaines jouent un remake d’Un pont trop loin et s’y cassent les reins, mais c’est le jeu, ma pauvre Lucette !
 Aujourd’hui, un ministre, c’est aussi quelqu’un qui passe chez Bourdin comme on passe un examen.
 Fini le temps où l’on connaissait les réponses d’avance.
 On n’est plus dans le compassé, le bien élevé.
On fait désormais dans le cash.
 On veut du lourd.
Bien, pas bien : ce n’est pas le problème, c’est ainsi et il faut faire avec.
Or, si l’on passe un examen, on doit un tantinet s’y préparer et se dire qu’un joli sourire ne suffira peut-être pas à se concilier le jury.
 Or, donc, hier matin, le professeur Bourdin passait à la moulinette le presque tout nouveau ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, bref la commentatrice des chiffres du chômage, Mme Myriam El Khomri, qui n’a pour seule expérience professionnelle que son engagement militant au PS.
 Nommée le 2 septembre à ce poste, pour cause d’exfiltration de M. Rebsamen, on imagine qu’elle a eu le temps de faire le tour de son bureau, tailler les crayons, voir comment fonctionne la machine à café et, le cas échéant, ouvrir ses dossiers, re-bref, éviter le « syndrome Pellerin ».
Deux mois aux affaires, le chômage venant de baisser (à ce rythme, il paraît que dans 50 ans, on reviendrait au niveau de 2012), il était temps d’inviter la dame ministre pour lui faire passer un premier test d’évaluation matinal.
 
Et là, patatras !
 Je vous laisse écouter, réécouter sans modération cette interview…

Un ministre de l’Emploi, incapable de répondre correctement à une question relevant de son cœur de métier, comme on dit aujourd’hui…

En 1983, Françoise Giroud, grande féministe devant l’Éternel, déclarait dans une interview donnée au Monde : « La femme serait vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente. »

Eh bien, je crois que, grâce à François Hollande, nous y sommes !
Pour finir et en revenir à ma séquence nostalgie, citons de Gaulle : « L’autorité ne va pas sans prestige, ni le prestige sans l’éloignement. »
 On est bien d’accord en voyant ce cirque.

Mais sans vouloir contredire le grand Charles, un peu moins d’éloignement ne nuirait pas forcément au prestige.

Bien évidemment, je veux parler de l’éloignement des dossiers…

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