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mardi 3 novembre 2015

Des migrants dénoncent leurs conditions d’accueil à Champcueil


Cécile Chevallier | 02 Nov. 2015, 20h48 | MAJ : 02 Nov. 2015, 20h48


 Mennecy, lundi 2 novembre. Environ 25 migrants accueillis depuis le 23 octobre ont manifesté devant la mairie de Mennecy pour dénoncer les conditions d’hébergement sur le site de la Briancière de Champcueil.

Mennecy, lundi 2 novembre. Environ 25 migrants accueillis depuis le 23 octobre ont manifesté devant la mairie de Mennecy pour dénoncer les conditions d’hébergement sur le site de la Briancière de Champcueil. (LP/C.CH.)

 
 Ils n’ont eu ni les moyens ni le temps de confectionner des banderoles. C’est sur un petit bout de papier qu’ils déroulent comme un papyrus qu’environ 25 migrants sur les 130 accueillis depuis vendredi 23 octobre dans l’ancienne maison d’accueil spécialisée (MAS) de la Briancière de Champcueil ont listé leurs revendications.

Au nombre de six : «un bon logement pour tous, démarrer les démarches avec accès à un médecin, la mise en place de cours de français, des tickets de transport, améliorer la qualité de la nourriture, avoir accès à une eau potable et bonne, le personnel ne doit pas manquer de respect aux réfugiés.»

Pour se faire entendre, ils ont manifesté devant la mairie de Mennecy après une heure de marche, avant de se rendre devant la préfecture d’Evry en RER.
Qui les a renvoyés vers la préfecture de région, «car c’est elle qui gère la situation des migrants».
 «A la suite de cette manifestation non déclarée, aucune proposition de site ne sera faite», a d’ores et déjà conclu Bernard Schmeltz, préfet de l’Essonne.

« Nous avons froid, nous n’avons pas assez de nourriture…»

Selon les manifestants — originaires du Soudan, de la Libye, d’Érythrée, d’Afghanistan, du Maroc et de la Tunisie et qui vivaient sur le site du lycée Jean-Quarré dans le XIXe arrondissement de Paris — les conditions d’accueil sur le site de Champcueil ne sont pas «correctes».
 «Nous sommes malades à cause de l’eau, assure Chérif dans un français impeccable. Plusieurs d’entre nous sont malades et nous n’avons vu aucun médecin, nous avons froid, nous n’avons pas assez de nourriture, il y a de l’amiante. Certains sont partis.»

La Croix-Rouge, à qui la gestion du centre d’accueil a été confiée, «prend en considération les craintes, angoisses et difficultés de personnes qui ont vécu dans des lieux où il y avait de la violence et qui sont impatients».
 Françoise Bousquet, une responsable de l’antenne régionale, précise tout de même : «Même si l’eau est parfaitement potable (NDLR : ce que confirme aussi la préfecture, rappelant qu’il s’agit du même réseau que pour l’hôpital Georges-Clemenceau), nous avons livré dès ce lundi des bouteilles d’eau pour rassurer certains migrants.
 Nous organisons des conseils de vie sociale une fois par semaine, il y a du personnel disponible 24/24 qui parle anglais et un arabe littéraire, le centre de prévention de la tuberculose et le centre départemental de prévention santé sont passés à plusieurs reprises, ainsi que des psychologues.
 Un travailleur social les aide pour leurs démarches administratives, on va mettre en place des cours d’alphabétisation avec des bénévoles…
Bref, on s’occupe d’eux et on va continuer.»

La préfecture «plus qu’étonnée de ces critiques»

La préfecture, «plus qu’étonnée de ces critiques», a rappelé que le «professionnalisme et l’éthique de la Croix-Rouge sont incontestés».
 Jean-Philippe Dugoin-Clément, le maire (UDI) de Mennecy qui a discuté avec les migrants, s’est dit «scandalisé» par la situation.
«Toutes les craintes que j’avais émises sur la réquisition des locaux désaffectés de Champcueil (NDLR : la MAS a fermé il y a quelques semaines) se confirment, déplore l’élu.
 Je demande à l’Etat d’avoir enfin une véritable politique d’accueil qui ne se résume pas à cacher des gens dans des locaux situés le plus loin possible de Paris en laissant associations et élus se débrouiller seuls d’une situation qui leur est imposée et qui risque de faire exploser les scores du FN aux régionales.»

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