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jeudi 6 août 2015

Gens du voyage à Thise : le maire et un élu malmenés

06/08/2015 à 05:10 , actualisé à 16:52


   La marche silencieuse a réuni environ 120 personnes hier en début de soirée. Photos Arnaud CASTAGNÉ


La marche silencieuse a réuni environ 120 personnes hier en début de soirée. Photos Arnaud CASTAGNÉ
    
Deux cents caravanes de gens du voyage s’installent de force sur un terrain jouxtant l’aérodrome.
                         
Maire de Thise, Alain Loriguet est du genre paisible et ouvert au dialogue mais là, il en a plus qu’assez.
 Pour la troisième fois depuis le début de la saison estivale, une importante communauté évangéliste de gens du voyage est arrivée en masse et s’est installée en force sur un terrain privé agricole en bordure de l’aérodrome.
Au total, quelque deux cents caravanes sauf que cette fois, les choses se sont envenimées.
Résultat, le maire de Thise a réuni hier après-midi un conseil municipal de crise, appelé les habitants y compris ceux de communes environnantes à prendre part à une marche silencieuse de protestation. Lui et un autre élu, Christian Bluteau, sont aussi allés porter plainte auprès de la gendarmerie de Roulans, ils expliquent avoir été agressés physiquement et verbalement.

Une marche silencieuse

« On a vu passer les caravanes par le centre de la commune vers 11 heures du matin.
L’entrée par l’aérodrome est désormais bloquée par des blocs de béton.
Ils ont trouvé le seul passage moins sécurisé et arraché un portique cadenassé.
 Je suis allé garer ma voiture devant un fourgon pour les empêcher d’avancer, je leur ai demandé ce qu’ils faisaient.
Réponse, comme d’habitude.
 Ils sont arrivés à cinq sur moi et m’ont pressé contre un grillage », souligne Alain Loriguet montrant sa chemise déchirée.
Outre les pressions physiques, les noms d’oiseau à son encontre ainsi qu’à l’encontre de son collègue élu ont fusé.
Un agent technique communal a lui aussi été malmené.
Le maire de Thise était hier soir amer, il a décidé de démissionner de sa compétence de chargé de l’accueil et des relations avec les gens du voyage au sein de l’agglomération.
 Il dit avoir été rasséréné par l’écoute qu’on lui a témoignée, tant à la préfecture qui a pris un arrêté d’expulsion que de la gendarmerie.
« Je reste conseiller de l’agglo mais ne peux plus assumer cette compétence. Ils nous mettent devant le fait accompli alors que je suis ouvert au dialogue. Je ne souhaite pas une confrontation mais une application de la loi ».


Jean-Louis Fousseret, le président de l’agglo, a fait part hier soir de son soutien total à Alain Loriguet et souligné en s’associant à la marche : « Ce comportement inacceptable face à des élus de la République et des fonctionnaires doit être condamné avec véhémence. Force doit rester à la loi et son respect. »

Sollicité alors qu’il procédait à un branchement d’eau avec d’autres membres du groupe des gens du voyage, un des responsables a refusé hier de s’exprimer : « Ce sera notre faute comme d’habitude. »


Reste qu’il a confirmé que leurs communautés ne voulaient plus s’installer sur l’aire des grands passages au rond-point de Chalèze : « Elle est trop petite, faite pour pas plus de 80 caravanes. Le grillage de séparation d’avec le Doubs ne va pas, il y a la route, c’est dangereux pour nos enfants. »


Le responsable a encore indiqué que le groupe repartirait lundi matin pour rejoindre un rassemblement évangéliste près de Nancy.

La marche silencieuse a rassemblé 120 personnes hier en début de soirée.
Le sénateur Jacques Grosperrin s’était joint au cortège.

Yves ANDRIKIAN


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