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dimanche 30 novembre 2014

Après les USA, la Finlande supprime l’enseignement de l’écriture manuscrite.


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Le 29 novembre 2014 


 
L’argument ne saurait être discuté : à l’ère numérique, la maîtrise de la frappe au clavier prime sur tout.

Dans un petit livre désopilant de Roy Lewis intitulé « Pourquoi j’ai mangé mon père » dans lequel il nous rapporte la vie mouvementée d’une famille d’homo sapiens, le grand-père, “réac”, oppose à tout progrès cette formule délicieuse : « Back to the trees ! ».
 Remontons dans les arbres.
Curieusement, et par l’un de ces retournements des choses dont la vie a le secret, on se demande si la technologie à outrance ne va pas nous y ramener… dans les arbres !
Voilà, c’est officiel : la Finlande, notre voisin européen, a décidé de supprimer dès la rentrée 2016 l’enseignement à l’école primaire de l’écriture manuscrite – dite « cursive » bien qu’elle ne le soit pas toujours.
 L’argument ne saurait être discuté : à l’ère numérique, la maîtrise de la frappe au clavier prime sur tout.
On pourrait se dire que notre voisin proche du Cercle polaire a pris un coup de froid dans les neurones, mais ce serait ignorer un fait d’importance : la Finlande ne fait que suivre en cela une décision déjà appliquée dans 45 États américains.
 Et ce qui se fait aux USA, c’est le progrès, forcément…
Donc, après être descendus de nos arbres, nous avons tracé des dessins dans le sol avec un bâton, des aurochs sur les murs de la grotte avec de l’ocre et du charbon, des signes dans la glaise avec un stylet, d’autres sur un papyrus avec un roseau taillé, tracé des lettres sur la peau de mouton avec une plume d’oie, passé de la plume d’oie au papier, puis au porte-plume, puis au stylo à plume, puis au stylo à bille… puis au clavier.
Fin de l’histoire.

Cette rupture n’est pas simplement, comme on le prétend, un pas de plus dans l’évolution technologique.
Non, elle est une révolution du corps, de la sensibilité, de l’imagination, entraînant une soumission à la machine qui va nous en rendre totalement dépendants !
 Vous me direz, c’est déjà bien parti : parents le cul vissé dans leur voiture, mômes obèses véhiculés en poussette jusqu’à ce que leurs pieds traînent par terre, générations entières ne s’exprimant plus que par borborygmes, onomatopées et textos phonétique…
Des gens, surtout, qui ne connaissent plus l’usage de leurs 10 doigts, sauf… sur un clavier virtuel !

C’est, paraît-il, enfin l’égalité des chances et des savoirs.
La bonne blague !

Pourquoi, alors, les cadres supérieurs des entreprises high-tech de la Silicon Valley – ceux des Apple, Google, eBay, et autre Hewlett-Packard – envoient-ils tous ou presque leurs enfants dans des écoles à l’ancienne (10.500 dollars l’année dans le primaire, 15.200 dans le secondaire), des lieux où tous les ordinateurs, tablettes, Smartphones et compagnie sont interdits ?

 Parce qu’ils ont la ferme conviction que la technologie doit venir après et pas avant les apprentissages de base.

 Qu’elle est un complément de la culture à laquelle elle ne peut en aucun cas se substituer.
Si l’on prend cette voie de la soumission aveugle à la technologie, les robots, demain, nous éviterons jusqu’à la fatigue d’aller pisser.

 Et les petits malins que je viens de citer, ceux qui nous les vendront, se feront des c… en platine tandis que la plupart d’entre nous, question cervelle, seront revenus quelques millions d’années en arrière.

Bien avant Homo habilis puisqu’ils auront perdu l’usage de leurs mains, et bien avant Homo Robustus ou Homo erectus parce qu’ils seront physiquement devenus des loques.

On ne sera même plus capable de regrimper dans les arbres : notre derrière sera bien trop lourd.

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