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lundi 24 novembre 2014

Juppé et la droite : l'inévitable rupture.

 Par Ivan Rioufol le 24 novembre 2014 13h44



 
La droite est déchirée. Alain Juppé a été le révélateur de la désunion, samedi, quand il s’est fait siffler par de nombreux supporteurs de UMP.

 Ils étaient rassemblés, à Bordeaux dont il est le maire, pour accueillir Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire pour la présidence du parti.
 C’est pour avoir dit notamment : "Nous avons plus que jamais besoin d’un large rassemblement de la droite et du centre", que l’ancien premier ministre a déclenché un hourvari, sous le regard muet de l’ancien chef de l’Etat.
Derrière l’apparente banalité des propos, les militants ont entendu Juppé plaider, en creux, pour une ouverture à gauche, alors qu’eux-mêmes soutiennent une ouverture à droite.
Ces stratégies contraires sont inconciliables.
Elles éloignent le maire de Bordeaux de sa famille d’origine pour le rapprocher du marais tiède que courtisent les socialistes au pouvoir.
 Non seulement il est devenu difficile de voir une différence entre Juppé et Manuel Valls, mais le premier ministre, dans sa vigilance contre l’islamisme, semble même faire le parcours inverse vers la droite républicaine, tant la complaisance de Juppé pour l’islam radical est devenue problématique.
 Mobilisé dans sa lutte contre "l’islamophobie",  il n’entend pas les inquiétudes identitaires de ceux qui demandent à la droite molle de sortir de sa torpeur.


Juppé avait lui-même prévenu : "L’islamophobie est un point de clivage".
Ses prises de positions en faveur des Frères musulmans ou de l’abandon de l’assimilation sont inspirées par la même obsession d’être davantage agréable à l’islam que soucieux de préserver les racines judéo-chrétiennes et gréco-latines de la nation.

 "Les racines de la France sont autant musulmanes que chrétiennes", avait déjà assuré Jacques Chirac en 2003.
 L’ancien chef de l’Etat reste une filiation politique qu'il revendique.

 Son islamophilie se conjugue avec un discours convenu sur les graves dangers dont Marine Le Pen serait porteuse et sur "la France qui ne peut se fermer à l’étranger".

Ce politiquement correct, qui a envahi les analyses de Juppé, explique son audience croissante auprès des médias et plus généralement de la gauche, qui commencent à le reconnaître comme un des leurs.

Mais ce qu’il clame et répète, et qui est contredit sans cesse par les dérives totalitaires de l’islam politique qu’il protège de la critique, est très exactement ce qu’une large partie de la droite ne veut plus entendre.

Une rupture clarifierait la situation.

 Elle semble inévitable.

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