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mardi 25 novembre 2014

Pas de Président pour commémorer la libération de Strasbourg…


rien


 
Le 25 novembre 2014
   
En 1964, de Gaulle était venu commémorer les 20 ans de la libération de Strasbourg, entouré de toute la pompe de l’État et d’ambassadeurs étrangers.

En général, notre Président n’en rate pas une : je veux parler des commémorations qui lui permettent de tester l’imperméabilité de sa garde-robe et de démontrer que la majesté républicaine poursuit inexorablement sa descente dans l’insignifiance.

Le 23 novembre, il y avait pourtant une magnifique occasion : les 70 ans de la libération de Strasbourg.
Le 23 novembre 1944, la capitale de l’Alsace était libérée par la 2e division blindée de Leclerc qui avait fait prêter serment à ses hommes en 1941 à Koufra dans le désert de Libye de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs flotteraient sur la cathédrale de cette ville symbole.
Commémorer la libération de Strasbourg, c’est aussi évoquer la belle épopée de ces soldats à travers l’Afrique, leurs durs combats autour d’Alençon, la libération de Paris et jusqu’à la prise du nid d’aigle dans les Alpes bavaroises.
Bref, quelque chose qui a de la gueule, loin du misérabilisme repentant ou de la repentance misérable, quelque chose qui nous dit que les Français ont en hoirie quelques pages de chevalerie.
 Eh bien, cette commémoration, notre Président l’a ratée.
Où était-il donc, ce dimanche 23 novembre 2014 ?
Je n’en sais rien mais le site officiel de la Présidence mentionne laconiquement « rien à l’agenda ce jour », une mention qui me fait diablement penser à celle du journal de chasse de Louis XVI le 14 juillet 1789 : « rien ».

En dessous, tout de même, une photo du Président la veille à la Coupe Davis…
On imagine donc qu’il se reposait de son samedi sportif et prenait des forces avant d’aller affronter lundi, non pas l’Alsace, mais la Lorraine du côté de Florange…
C’est donc le ministre de la Défense qui s’y est collé, engoncé dans son modeste petit pardessus. J’imagine qu’il récupérera cette journée.
Une commémoration « service minimum », donc : des troupes presque moins nombreuses que les amateurs costumés de reconstitutions historiques, une retransmission en intégral, mais sur France 3 Alsace seulement, quelques secondes au 20 heures national et puis basta !
En 1964, de Gaulle était venu commémorer les 20 ans de la libération de Strasbourg, entouré de toute la pompe de l’État et d’ambassadeurs étrangers.
 Offices à la cathédrale, au temple et à la synagogue, régime concordataire oblige, défilé militaire digne de l’événement au son de « Sambre et Meuse » et un discours.
 Et quel discours !
 Un discours qui traçait des perspectives pour une Europe indépendante et inféodée à nulle puissance, notamment outre-Atlantique, une Europe en mesure d’accueillir un jour peut-être les pays de l’Est libérés du communisme.

Je vois mal, du reste, quelles perspectives aurait pu tracer le comptable de l’Élysée, celui qui se fait retoquer son budget par la Commission européenne comme un simple président de conseil général le serait par la chambre régionale des comptes.

Au fond, il a bien fait de rester au chaud dans son palais à cocooner, peut-être en charmante compagnie.

Grand bien lui fasse.

Il a bien fait : pour lui et surtout pour l’Alsace qui mérite indéniablement mieux.

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