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jeudi 20 novembre 2014

François Hollande et la « demande de France » : un mirage australien.


hollande

 
Le 20 novembre 2014
   
Si l’on reprend le discours de François Hollande, on s’aperçoit que notre pays n’a plus guère que son passé pour se raccrocher.

Le chef de l’État est très content.
C’est sa nature : cet homme est toujours content.
 De lui, essentiellement.
On comprend que cela soit bon pour son moral car il est bien le seul.
 La preuve, c’est lui qui le dit : durant son long périple dans le Pacifique, « jamais le fonctionnement de l’appareil d’État n’a été gêné par l’éloignement ».
C’est pour une raison simple : ici, François Hollande ne sert à rien.
Le problème est que son déplacement à 17.000 kilomètres de la France n’a servi à rien non plus, si ce n’est à promener une délégation pléthorique à nos frais.
Ce qui n’a pas empêché le chef de l’État de blablater une fois rentré : et de se faire mousser, et de nous raconter cette furieuse « demande de France » (sic) au pays des kangourous.
Une envie irrépressible à l’en croire, nos amis du bout du monde tenant à enterrer le boomerang de guerre revenu violemment dans la poire d’un certain François Mitterrand au temps de la marine à voile (cf. le Rainbow Warrior et les faux époux Turenge).
 « Non seulement la France est acceptée dans le Pacifique, mais elle est réclamée », a claironné Laurent Fabius, notre ministre des Affaires étrangères.
Enfin, pas trop tout de même, hein, faut rien exagérer.
 Parce que, ce qu’ils omettent de dire, nos touristes, c’est qu’ils ont dû prendre leur ticket et faire la queue, comme à la Sécu.
 Il y avait du monde avant eux sur le tapis rouge, et du beau.

On découvre en effet que si notre Président à teinture est allé faire la danse du ventre chez les Kanaks après le G20 avant de revenir à Canberra via Sydney, c’est parce que les présidents chinois et indien passaient avant.
 Le Premier ministre Abbott et Xi Jinping ont ainsi signé un bel accord de libre échange quand Hollande n’est revenu qu’avec une promesse d’y réfléchir, accord qui a fait la une de la presse locale avec ce titre : « China Opens The Door » (la Chine ouvre la porte).
Les Français, eux, ont dû se contenter de glisser le bout de la godasse dans l’entrebâillement.
En attendant que les autorités veuillent bien le recevoir, François Hollande a réuni quelques compatriotes à l’opéra de Sydney.
Des Français qui, eux, n’ont pas une « grande demande de France ».
On estime aujourd’hui à 75.000 les Français établis en Australie.
Généralement jeunes et diplômés, profil ingénieur quadra qui se rêve un avenir d’entrepreneur.
Et ce n’est pas l’accueil fait au président français qui a pu leur donner l’envie de rentrer.
« Entre la visite de la Chine et de l’Inde, celle de la France est passée au second plan », confiait l’un d’eux, désabusé, au Figaro.
Si l’on reprend le discours de François Hollande, on s’aperçoit que notre pays n’a plus guère que son passé pour se raccrocher.

Il a en effet rappelé aux Australiens combien nous leur étions redevables d’être « venus sauver deux fois la France ».

 Imbattable dans l’inauguration des chrysanthèmes, il a conclu sa visite d’État par un dépôt de gerbe au War Memorial, déclarant : « Thank you Australia. France will not forget. Never. »

Façon de dire qu’il aimerait bien qu’ils ne nous oublient pas non plus.

 Et parce que jamais deux sans trois, qu’ils viennent sauver la France encore une fois.

De la misère économique, ce coup-là.

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