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lundi 15 septembre 2014

Brighelli : Mme Vallaud-Belkacem, allez-vous lutter contre l'illettrisme ? (vidéo)

Le Point - Publié le
 
 
 
 
Quelles sont les priorités de l'Éducation nationale quand on apprend que - pour 40 000 euros !- une association organise un happening contre l'homophobie ?

En mai dernier, pendant que Benoît Hamon refusait sagement au GRIP, pour faire des économies, la poignée de fifrelins que lui demandaient humblement ces concepteurs de manuels indispensables aux enfants (voir mon précédent billet), Najat Vallaud-Belkacem ouvrait une subvention exceptionnelle de 40 000 euros à SOS Homophobie, déjà sponsorisée sur une base annuelle, pour organiser un "happening".

L'inutilité de l'inutile

Un happening ?
À 40 000 euros ? Avec cette somme, l'association se propose de mettre en scène des pseudo-agressions et du "gay bashing".
 Le "kit" comprend :
"Les 4 visuels de la campagne, aux formats web et HD, adaptables en insertions presse" ;



"Deux bannières .gif service d'écoute, format horizontal (728 x 90 pixels) et carrée (250x250 pixels)" ;
" Un spot vidéo de 42 s, au format web (.mp4) et HD (.mov ;
" Un spot audio de 35 s" ;
"Les éléments graphiques qui composent les affiches, pour habiller vos pages web et articles".
Des éléments hors de prix et indispensables... (tous renseignements complémentaires dans le dossier de presse, pages 30-31).
 Sans oublier la rémunération de La Face B, l'agence de communication "engagée", tout aussi indispensable, qui coordonne cet événement considérable, organisé cette semaine dans quatre villes.
 
Les parasites parlent aux parasites.

Les bonnes intentions de SOS Homophobie, en l'occurrence, sont résumées en quelques lignes sur son site : "SOS Homophobie, soutenue par le ministère des Droits des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, lance la campagne Ne plus se taire face à l'homophobie ordinaire."
Rappelons qu'en décembre 2012 cette organisation a perdu par décision de justice l'agrément qu'elle avait obtenu en 2009 de l'Éducation nationale - ce qui apparemment ne l'empêche nullement de continuer à être subventionnée par les deniers publics.
La culture mieux que le prêchi-prêcha

Comprenons-nous bien : le gay bashing, comme on dit, est une atteinte au droit, et je comprendrais fort bien que l'on utilise cette somme, et davantage même, pour équiper la police, dont le budget est en constante régression, pour embaucher du personnel supplémentaire, renouveler l'équipement (à commencer par le parc de voitures, souvent mathusalémique, hors Paris), afin qu'elle protège tous les citoyens en état de fragilité - les gays, si c'est nécessaire, les personnes âgées, les enfants - et tous les autres.
Le Corse que je suis comprendrait même que SOS Homophobie monte des stages d'entraînement au close-combat ou au krav-maga.


Dans les années 1950, Jean Marais se battait frontalement contre les agresseurs d'homosexuels.
 Et ils n'y revenaient pas.
Mais organiser des happenings !
 C'est la fête !
 Et le PS excelle dans les fêtes, n'est-ce pas ?
 Le genre d'événement sociétal qui évite de se pencher sur les vrais problèmes.
L'illettrisme, par exemple...
Ajoutons que s'il n'est pas inutile de faire comprendre aux jeunes, tout imbus qu'ils sont d'idées reçues, que l'homosexualité n'est pas un délit, ce n'est pas en organisant des manifestations grotesques qu'on y parviendra.
 Ce sera, bien plus sûrement, en leur faisant lire les Illusions perdues et Splendeurs et Misères des courtisanes : on se souvient qu'Oscar Wilde prétendait que la mort de Lucien de Rubempré avait été "le plus grand chagrin de [sa] vie."
 Pour l'homophobie comme pour le racisme, un peu de culture vaut toujours mieux que beaucoup de prêchi-prêcha.
Alors, oui, Balzac mieux que SOS Homophobie.
Mais moins tendance, peut-être.
Les vraies priorités
  Je ne sais, en l'état, quel bureau suit cet important projet, maintenant que Mme Vallaud-Belkacem a été appelée au ministère de l'Éducation et que son ancien ministère a éclaté en deux, il fallait bien caser les copains.
 Est-ce celui de la Jeunesse, de la Ville et des Sports de Philippe Kramer ou le secrétariat d'État aux Droits des Femmes de Pascale Boistard ?
Cette dernière hypothèse paraît quelque peu surréaliste, mais elle est la plus probable, sous ce gouvernement d'action ludique.
Peu importe : il y a de vraies priorités, et ces 40 000 euros, Madame le Ministre, que vous distribuez si libéralement en ces temps de "budget contraint", comme on dit dans votre ministère, je les veux.

Je les veux pour le GRIP, qui se bat pour que nos enfants sachent lire, écrire, calculer et compter.
 Je les veux pour tous les vrais pédagogues qui chaque jour font de leur mieux pour enrayer la machine à crétinisation.
 Je les veux pour nos enfants, qui arrivent en état de détresse en sixième, et qui y restent.

 Et pas pour des événements bidon destinés à convaincre les convaincus.

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