Nous avons tous connu les reportages où il était difficile de faire notre travail, nous avons tous connu les conférences de presse où la langue de bois était la règle. Jamais je n’avais encore rencontré un ministre qui interdise officiellement les photographes et les caméras.
Le jeudi 1er août 2013, en pleine canicule, la presse était « conviée », par la ministre des Droits de la femme Najat Vallaud-Belkacem et par le ministre de la Ville François Lamy, à une rencontre avec les associations
des quartiers populaires.
Cette visite ministérielle dans ces quartiers n’est pas la première ; il semble que pour notre gouvernement seuls ces quartiers soient dignes d’intérêt.
Ce qui pose vraiment un problème, c’est que le communiqué invitant la presse et demandant de s’accréditer directement auprès du cabinet du ministre précisait :
« Hormis lors du point presse, les caméras et appareils photographiques ne sont pas acceptés lors de ce déplacement. »
Une façon de dire que les journalistes de l’écrit peuvent dire ce qu’ils veulent, il ne doit pas y avoir d’images pour le prouver.
La liberté d’informer qui fait la base du métier de photojournaliste est battue en brèche par l’autorité en place sans que personne ne proteste.
On peut aller dans les pays en guerre, dans les endroits les plus dangereux du monde, mais en aucun cas nous ne devons montrer des ministres dans des quartiers où les burkas et les voiles sont légion, où la population fait sa propre loi, où même la police n’entre que très difficilement. Le clientélisme de ce gouvernement consiste à quémander des voix dans les quartiers où les populations sont les plus fragiles et les plus faciles à convaincre avec des arguments fallacieux, mais la presse ne doit pas en témoigner.
Déjà, lors du passage de Ségolène Royal pendant sa campagne des primaires, les photographes avaient été « empêchés » d’entrer sur un marché populaire des quartiers sensibles de Toulouse.
Empêchement par de gros malabars musclés qui disaient à tous les photographes suivant la candidate « Ici, on ne passe pas ».
Bien sûr, ce service d’ordre musclé était celui du quartier.
L’an passé, c’est une ministre de « la Réussite éducative » qui venait aussi en août dans ces quartiers, et c’est la police qui nous disait « Ne vous éloignez pas, restez avec nous car il y a des risques ». (À force de se faire caillasser, ils savent de quoi ils parlent.)
Vous allez voir que, bientôt, il y aura en France des lieux où les photographes de presse seront interdits de séjour ; nous devrons y faire notre travail déguisés et cachés comme dans les pays dangereux.
Toutefois, les photographes étaient les bienvenus au point presse car la ministre voulait avoir sa photo dans les journaux (communication oblige). Je n’y suis, bien sûr, pas allé.
J’espère que mes confrères en ont fait de même, mais j’en doute, l’obséquiosité et le fayotage étant la règle en cette matière.
La Dépêche du Midi n’a pas eu d’états d’âme : un article conforme à la communication gouvernementale sur cette visite et une photo du point presse avec le maire de Toulouse et les ministres, ça, c’est de l’information !
http://www.bvoltaire.fr/patrickcrasnier/zones-de-non-droit-le-ministre-interdit-les-photos,32612
Il n'y a vraiment pas de quoi être surpris, depuis le premier jour de leur accès au pouvoir, les socialistes ne cessent de nous montrer de quoi ils sont capable. Trahison sur trahison envers la France et ses vrai français, en temps de guerre, ça vaut le peloton d'exécution.
RépondreSupprimerAttention toutefois, nous y sommes quasiment grâce à eux.
Yves Thérésin