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jeudi 19 septembre 2019

Retraites : gabegie et démagogie, ça suffit !

 
 
 


Ce ne sont pas seulement les avocats qui sont descendus dans la rue, le 16 septembre dernier, mais aussi les infirmières, orthophonistes, médecins, et même des pilotes de ligne !

Toutes professions qui ont pour point commun de gérer elles-mêmes leur régime de retraite.

Un régime à l’équilibre, comme souvent lorsque les cotisants sont incités à travailler plus de 35 heures par semaine et tard dans leur vie.
Toutes professions qui refusent de faire les frais d’une absence de politique, depuis quatre décennies, tendant à réformer des retraites mécaniquement condamnées par la structure même du système.
Ce qui caractérise le système par répartition, tabou français issu de la Libération, c’est faire payer par les actifs les pensions des retraités.
Lorsqu’à la suite d’une forte poussée démographique – le baby-boom d’après-guerre -, la croissance démographique s’arrête, le système est condamné.
Quand le nombre de retraités s’accroît (la génération du papy-boom) alors que leurs enfants sont moins nombreux, moins actifs et moins longtemps, le financement des pensions pèse de plus en plus lourd et devient insupportable.
N’importe quel collégien qui réfléchit peut le comprendre.
Mais les politiciens qui sont allés au collège n’ont jamais eu le courage d’affronter des syndicats plus attachés aux privilèges de leurs dirigeants qu’aux intérêts de leurs adhérents.
En refusant de revenir sur la retraite à 60 ans, ainsi que sur ces stupides 35 heures, ils ont contribué à aggraver le problème.
Mais fondamentalement, c’est leur refus de mettre en place un système qui ne repose pas sur la démographie nationale qui a condamné les retraites.
Ce qui caractérise une profession libérale, c’est qu’elle ne compte que sur elle-même.
Elle sait que seul son travail la fait vivre.
Qu’à la tête d’une équipe de production, c’est elle qui donne l’impulsion : si elle ralentit, l’équipe s’arrête.
Alors un professionnel libéral a une règle de vie professionnelle : travailler, travailler et travailler !
Un libéral ne s’arrête pas à 60 ans.
S’il le fait, c’est que sa fortune personnelle le lui permet.
S’il le fait, il touchera de sa caisse une retraite diminuée.
Un libéral ne compte pas non plus sur les autres pour payer sa retraite.
Si le système impose une part de répartition, qui explique sans doute que la profession d’avocat – qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez – laisse entrer tant de jeunes dans les barreaux, un libéral sait que sa retraite est dans ses investissements.
Ses locaux professionnels, sa clientèle qu’il espère céder – c’est raté pour les médecins ! -, voire son habitation personnelle, autant de capital constitué au fil des années pour financer sa vie d’après.
En somme, un libéral travaille comme s’il ne touchera jamais un sou de pension.
Même si ce n’est pas tout à fait vrai.

Alors, parce qu’il travaille beaucoup, longtemps, qu’il a une culture de responsabilité et qu’il y tient, le libéral n’a aucune intention de se laisser spolier pour payer, au choix, les déficits des caisses de la SNCF et autres semi-fonctionnaires, les rémunérations et avantages en nature des gestionnaires « paritaires » des caisses sociales, la démagogie des 60 (ans)/35 (h), la lâcheté de nos dirigeants, l’opportunisme des bénéficiaires de retraites-chapeaux, la gabegie administrative, les transferts sociaux destinés à financer les CAF, CNAM, CARSAT, AME et autres kyrielles de prestations versées sans compensation, etc.

Les avocats sont généralement très portés sur l’aide aux plus démunis.
C’est très discutable pour l’équilibre économique de la profession, mais le fait est là.
Il n’est pas possible de leur imposer un taux de cotisation retraite doublé, sans aucune contrepartie, et la confiscation de leurs réserves.
Le gouvernement répond « transition, accompagnement, compensation ».
On sait ce que cela signifie, et personne n’y croit.

À la fin, cette profession très macronisante pourrait bien inviter le régime à passer son chemin.

Le 16 septembre, ils étaient nombreux dans la rue et c’était, pour une fois, justifié.

François Teutsch

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