Chaque semaine le confirme : il y a de plus en plus de mineurs meurtriers en France.
Le drame se réinvite à l'école. Mélanie, 31 ans, ancienne coiffeuse devenue surveillante d'éducation, décédée ce 10 juin sous les coups de couteau d’un jeune de 14 ans devant le collège Françoise-Dolto à Nogent (Haute-Marne), allonge la liste des victimes de nos enfants meurtriers. Pendant qu’Emmanuel Macron attaque « ceux qui préfèrent, pendant ce temps-là, brainwasher sur l’invasion du pays et les derniers faits divers », des enfants tuent, en France.
Comme dans les pays en guerre.
Un adolescent de 16 ans est suspecté d’avoir tué, la semaine dernière, un jeune de 17 ans à Dax (Landes). Il a été mis en examen, dimanche 8 juin, pour assassinat et placé en détention provisoire, selon le parquet de Mont-de-Marsan. Plusieurs coups de couteau au thorax ont ainsi soldé définitivement une affaire de vol de… casquette. Le mis en examen « est défavorablement connu des services de police et de la justice, notamment pour des faits de port d’arme », selon la procureur. Le jeune Elias est décédé le 25 janvier dernier après une attaque à la machette : deux mineurs de 16 et 17 ans ont été mis en examen et écroués. Les deux suspects ont un parcours de délinquance chargé…
Les enfants meurtriers de plus en plus nombreux en France
On se souvient de ce chauffeur de VTC exécuté froidement d’une balle dans la nuque, le 4 octobre 2024, par un mineur de 14 ans. De Matisse, 15 ans, poignardé à mort au pied d'une barre d'immeuble à Châteauroux par un mineur afghan du même âge, le 27 avril 2024. Dans nos banlieues, on recrute apparemment sans frein des jeunes tueurs à gages, de 12 ou 13 ans : pour quelque 10.000 à 20.000 euros, un mineur exécute froidement une personne qu’il ne connaît pas. La liste est longue.
Si l’on cherchait un signe d’ensauvagement, le nombre croissant de mineurs meurtriers parlerait de lui-même. En mars dernier, Le Monde reconnaissait, après quelques détours, contraint et forcé, que « si, entre 2000 et 2019, le nombre de mineurs condamnés pour homicide ne dépassait jamais le nombre de trente par an (sauf en 2002 et 2007), il évolue depuis plutôt entre trente et quarante, pour atteindre le chiffre record de quarante-deux en 2022 ». Par ailleurs, « le nombre d’adolescents poursuivis pour assassinat, meurtre, coups mortels ou violence aggravée a ainsi quasiment doublé depuis 2017, passant de 1.207 à 2.095 en 2023 ». De quoi « brainswasher sur les derniers faits divers », non ? Le 21 novembre 2024, déjà, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, constatait, sur CNews, que « de plus en plus de jeunes sont des tueurs ». Un fait divers, cela, aussi ?
Il y a de quoi interroger ceux qui façonnent la société française depuis longtemps. Les causes se recoupent et s’épaulent l’une l’autre : le trafic de drogue prospère en France et embauche des jeunes tueurs attirés par l’argent facile. Rien ne les retient : la société libérale libertaire a abattu les barrières civilisationnelles et ruiné consciencieusement la notion ringarde du bien et du mal. « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », disait Rabelais : la France, si riche de culture, a laissé prospérer des barbares dénués de science, dépouillés de toute conscience et qui semblent avoir perdu leur âme.
Les limites des portiques à l'école
À l’Assemblée, Marine Le Pen évoque « un drame, pas un fait divers sur lequel on brainwasherait, un drame qui appelle une réponse politique ». « L’ultra-violence s’est banalisée, en particulier chez les mineurs », constate-t-elle. Comme d’habitude, le syndicat des puissants impuissants et des responsables irresponsables donne de la voix. En tête, Emmanuel Macron condamne un « déferlement de violence insensé » et assure que « le gouvernement [est] mobilisé pour faire reculer le crime ». Nous voilà rassurés. Le ministre de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne, clame qu’il faut « une réponse globale, notamment sur une meilleure régulation de la vente des armes blanches ». La lune et le doigt...
Plus juste, Bayrou répond davantage au président de la République qu’à Marine Le Pen en évoquant « pas un fait isolé mais une dérive de la société ». Il lancera « l'expérimentation des portiques à l'entrée des établissements scolaires ». Sauf qu'on ne soigne pas une « dérive de la société » avec des portiques à l’entrée des écoles. Il faut un choc éducatif, judiciaire, pénitentiaire, culturel et civilisationnel. Et du courage. Pour le courage, il ne faudra compter ni sur Bayrou ni sur Macron.
Le Président est bien trop occupé par... les océans.
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