Le chiffre est tombé comme un arbre sur la maison Macron : le déficit public de la France, en 2023, représente donc, selon l’INSEE, 5,5 % du PIB.
La dette publique atteint la barre des 3.100 milliards d’euros : elle s’est accrue de… 821 milliards d’euros depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée et de Bruno Le Maire à l’Économie, en 2017.
Les deux donneurs de leçons en chef au pouvoir sont aujourd’hui comptables d’un désastre financier d’une ampleur inédite depuis le début de la Ve République.
Flash-back. Le 3 mai 2017, Emmanuel Macron encore pour quelques jours candidat à l'Élysée affronte en débat d’entre-deux-tours la candidate arrivée en seconde position, Marine Le Pen. L’archange de la banque d’affaires, encensé par le Tout-Paris de la finance, explique à sa concurrente : « L’État et l’ensemble des collectivités publiques sont aujourd’hui en déficit, ce qui n’est pas bon pour nous. Donc, moi, je propose de faire sur le quinquennat 60 milliards d’économies pour pouvoir baisser notre déficit de 40 milliards […] » Objectif raté ! Le Président n’a pas retranché 40 milliards, il en a ajouté, en sept ans, plus de 800, sur lesquels le Covid n’a pesé qu’environ 200 milliards… Le même Emmanuel Macron tirait, ce soir de 2017, l’oreille de Marine Le Pen, non sans « jouer sur les peurs », comme on dit : « [si vous êtes élue], vous allez soit creuser le déficit et dépendre des marchés financiers, soit augmenter les impôts, soit augmenter la dette. Et ce sont nos enfants qui paieront ! », accusait ce saint Jean Bouche d’or.
Le pire déficit 2023 de la zone euro
Sept ans plus tard, la vérité surgit donc nue. À dire vrai, on avait déjà perçu les craquements annonciateurs de cette incroyable faillite.
Dans son rapport public 2024, publié le 12 mars dernier, la Cour des comptes présidée par Pierre Moscovici, qu’on ne peut accuser d’être une officine d’extrême droite à la solde de Zemmour, manifestait dans sa synthèse une inquiétude sur nos finances publiques. « La France a ainsi entamé l’exercice 2024 avec des finances publiques parmi les plus dégradées de la zone euro, écrivaient les magistrats. Les textes financiers de l’année ont été bâtis sur une prévision de croissance trop optimiste de 1,4 % que le gouvernement a décidé d’abaisser à 1,0 % en février, ce qui reste élevé au regard des prévisions des organismes nationaux et internationaux (0,7 % pour le consensus des économistes). » Manière de dire que le pouvoir, qui avait annoncé 4,9 % de déficit public, a volontairement surestimé la situation. Ou qu’il a menti.C’est simple, la France signe donc le pire déficit 2023 de la zone euro, aux côtés de la Slovaquie, mais derrière l’Espagne (3,7 % de déficit) et loin derrière la moyenne des pays de la zone euro (environ 3 % de déficit). Où nous mènent les bons messieurs Le Maire et Macron ? Sans doute vers un tour de vis fiscal radical dans le pays le plus imposé parmi les nations industrialisées. Après avoir fait une descente de contrôle à Bercy, le sénateur LR Jean-François Husson, rapporteur du budget, a déjà alerté. « Le décret du 21 février, qui procède à 10 milliards de coupes dès 2024, est un avant-goût amer, et je le crains douloureux, pour la potion que va proposer, dans les semaines et mois qui viennent, le gouvernement. » Dans son rapport, la Cour des comptes évoque 50 milliards, d’ici la fin du quinquennat. Nous n’avons pas fini de casquer, signale, elle aussi, Agnès Verdier-Moninié, de la Fondation iFRAP : « Étrangement, la première question qui revient en boucle après l’annonce de ce piteux déficit public pour 2023 est : va-t-il falloir augmenter les impôts ? On a presque envie d’en rire pour ne pas en pleurer. Nous sommes déjà les champions de l’impôt ! »
Mondialisme et faillite
Retour à 2017. « Face à cet esprit de défaite [celui de Le Pen, NDLR], poursuivait Macron, moi, je porte l’esprit de conquête, car la France a toujours réussi dans le monde parce qu’elle est au monde. » Une conquête des fonds marins ? Emanuel Macron fut, successivement, quatre ans conseiller du président de la République Hollande, puis deux ans ministre de l'Économie, puis sept ans président de la République. Après treize ans durant lesquels il a exercé le pouvoir ou l’a influencé, la France n’est plus la cinquième puissance mondiale mais la septième. Elle supporte une dette considérablement alourdie et signe un déficit record. Des résultats qui dénoncent en eux-mêmes la voie suivie : celle d’un militantisme mondialiste effréné, aveugle, que rien n’atteint ni ne trouble. On connaît déjà la réponse du pouvoir : il faut plus d’Europe et plus de mondialisation. Parce que la France « est au monde », assure Macron. La France est surtout exsangue.
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