Cette semaine, Nicolas Gauthier voyait la visite d’Emmanuel Macron dans la forêt brésilienne en compagnie de son grand ami Lula (de Macron, pas de Gauthier) comme une sorte de « remake » de Tintin chez les Picaros.
Comme notre ami a mille fois raison ! Nous l’avons déjà écrit ici, « Macron, c’est Tintin ». Le vrai Tintin, pas celui de Pascal Sevran qui faisait naguère les délices vespéraux et télévisuels d’une France en mal de nostalgie musicale. Avec Macron, il se passe toujours un truc qui va faire de belles pages glacées dans les magazines people. Exemple : la petite promenade des deux présidents dans la forêt, main dans la main. « Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n’y est pas… »
Je prête mon casque 24h à l'auteur du meilleur commentaire sous cette photo ! pic.twitter.com/wiPIzdVg98
— leGorgidas (@leGorgidas) March 28, 2024
Une nouvelle décoration dans la collec' de Macron
Et puis la Légion d’honneur décernée au chef traditionnel Raoni. Une bien belle image là aussi qui n'est pas sans nous rappeler celles d’une France sépia qui distribuait « au temps béni des colonies », comme chantait Sardou, le ruban rouge aux grands chefs traditionnels d’un vaste empire colonial où le soleil ne se couchait jamais. Mais on imagine qu’il n’y avait chez Emmanuel Macron aucun réflexe néo-colonialiste dans cette remise de décoration. Pas son genre. Un bien beau voyage en tout cas qui aura permis à notre Président de compléter sa batterie de décorations étrangères. Lula lui a en effet remis le Grand collier de l’ordre national de la Croix du Sud. Il avait déjà cette décoration dans sa collec’ mais avec l’échelon inférieur. Elle lui avait été décernée alors qu’il traînait ses guêtres en 2012 au secrétariat général de la présidence de la République française. Cette nouvelle distinction pour Macron vient après celle des Séraphins remise en janvier dernier, on s’en souvient, par le roi de Suède. Le descendant du maréchal Bernadotte en avait profité pour remettre la grand-croix de l’ordre de l’Étoile polaire à Madame. Croix du Sud et Étoile polaire, ensemble, ça fait joli.
Et la Légion d'honneur à la femme de Lula
Comme nous sommes en des temps de commerce équitable, Emmanuel Macron ne pouvait évidemment pas en rester là, après la remise de ce prestigieux collier par Lula, et se contenter de distribuer à nos amis brésiliens et brésiliennes quelques « goodies » trimbalés par l’aide de camp dans sa mallette entre codes nucléaires et chemises de rechange (bien que Macron ne transpire pas, comme chacun sait). Donc, idée : la Légion d’honneur à Madame Lula, une certaine Rosângela Lula da Silva. Et tant qu’à faire, la rosette. Bon, on imagine que l’affaire avait dû être un peu anticipée, à la différence du déficit budgétaire. D’ailleurs, ça tombe bien, le 25 mars, le président signait un décret fixant le contingent de croix de la Légion d’honneur pouvant être attribuées aux étrangers entre le 1er janvier 2024 et le 31 décembre 2026. Le mérite de cette charmante dame, troisième épouse du président brésilien et de vingt-et-un ans sa cadette ? Celle, sans doute, tout simplement, d’être l’épouse du président brésilien. Ce qui, en soi, est déjà pas mal.
Monsieur le Président de la République, vous avez décoré la femme du President Lula officier de la Légion d’Honneur pour des raisons bien précises !
— @Olivier-Charles Haas (@haasoliviercha1) March 29, 2024
Qu’a-t-elle donc fait mériter un tel titre honorifique ? pic.twitter.com/Ziyr2Gq0a5
Ambiance sud-américaine
Certes, dans l'ordre inverse, c’est la coutume que les épouses de nos présidents, en tout cas depuis Giscard, se voient conférer de hautes distinctions étrangères, notamment lors de visites d’État, dans un cadre protocolaire de bon aloi qui a toujours existé. Ainsi, par exemple, Mme Giscard d’Estaing est grand-croix de l’ordre de l’Aigle aztèque du Mexique, Mme Mitterrand avait été faite commandeur grand-croix de l’ordre de l’Étoile polaire de Suède (comme quoi, Brigitte Trogneux n’est pas une première), Mme Chirac grand-croix de l’ordre de Charles III en Espagne tout comme Mme Sarkozy, à la scène Carla Bruni, quelques années plus tard. En revanche, à l’exception des épouses, époux et héritiers de souverains étrangers (la future reine Elizabeth avait reçu en 1948, des mains de Vincent Auriol, les insignes de grand-croix de la Légion d’honneur), sauf erreur de notre part, il ne nous semble pas que cela soit la coutume de la République française de décorer de la Légion d’honneur les « premières dames » ( ou « premier sieur ») de présidents ou présidentes étrangers au seul fait de leur lien matrimonial. Si cette distinction est une première, on la mettra sur le compte de l'ambiance sud-américaine.
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