Qaddoura Fares, porte-parole de la Commission, a indiqué qu’«actuellement le sort de ces sept martyrs est connu, mais il existe des centaines de témoignages de violences et de tortures qui proviennent de toutes les prisons, avec la suspicion d’autres victimes et prisonniers dont nous ne savons rien».
Les deux organisations palestiniennes –
spécialisées dans le suivi des conditions de détention des prisonniers –
ont indiqué que l’assassinat d’Al-Bahsh est survenu «en même temps que
la mort d’un nombre indéterminé de détenus de Gaza dans le camp de Sde
Teman», connu sous le nom de «Guantanamo israélienne» – qui détient plus
de 3 000 civils portés disparus lors des rafles à Gaza – pour la
brutalité des «violences et des exécutions sommaires» décrites par l’Ong
Euro-Med Human Rights Monitor.
Human Rights Watch (HRW) a
également dénoncé la «détention illégitime de milliers de travailleurs à
Gaza, sans aucune accusation précise», soumis «à des mauvais
traitements humiliants, des coups et des tortures», dans un rapport
publié hier. Michelle Randhawa, responsable de Hrw, a indiqué que «la
recherche des combattants du Hamas ne justifie pas les abus contre des
travailleurs qui avaient obtenu l’autorisation de travailler en Israël»,
précisant qu’elle n’a reçu «aucune réponse des autorités israéliennes
concernant leur sort».
Selon Hrw, il apparaît qu’Israël n’a «plus de
lignes rouges» dans les mauvais traitements qu’il inflige aux
prisonniers palestiniens depuis le 7 octobre. Et les témoignages des
prisonniers, libérés pendant la trêve, en sont la confirmation et
concernent toutes les prisons : Megiddo, Gilboa, Ofer, Beer Sheva et
Damon en particulier.
Une confirmation qui arrive également du
reportage réalisé par le journal israélien Haaretz avec des déclarations
relatives à «l’agression, l’humiliation et les mauvais traitements
constants de tous les prisonniers : hommes, femmes et mineurs», avec des
protestations délibérément ignorées par les responsables du service
pénitentiaire israélien.
Ruqayah Amra, l’une des prisonnières
palestiniennes libérées lors de l’échange du mois dernier, a indiqué que
« les femmes sont battues ou touchées dans les salles de bain de la
prison et constamment menacées de violences sexuelles». À l’égard des
plaintes «sur la répression contre les femmes détenues» – plus de 200 –
travaillait la militante et députée du Front populaire de libération de
la Palestine (Gauche palestinienne) Khalida Jarrar, arrêtée le 26
décembre, pour la quatrième fois consécutive, par les autorités
israéliennes pour «propagande subversive».
Violences également
répertoriées par Mahmoud Katnani, un autre prisonnier libéré, qui a
confirmé les «incursions quotidiennes des unités anti-émeutes dans les
sections» et le recours à de nombreuses mesures punitives: cellules
surpeuplées avec plus de 25 détenus, la réduction drastique d’eau,
d’électricité et de nourriture, l’interdiction des visites des avocats
et des membres de la famille ou le refus de soins aux prisonniers
malades.
Hasan Abadi, l’un des rares avocats à avoir rendu visite à
un groupe de prisonniers de Damon, a raconté au journal Middle East Eye
«des tortures physiques et psychologiques contre les prisonniers»,
enfermés dans des cellules, sans voir la lumière du soleil pendant plus
de 30 jours consécutifs, ou forcés à rester comme des chiens à quatre
pattes pendant des heures avec le drapeau israélien sur le dos».
HaMoked,
une Ong israélienne, a indiqué que le recours systématique à la
violence dans les prisons suit les “directives” du ministre de la
Sécurité nationale et de la Police, l’ultraradical Itamar Ben Gvir, qui a
donné des indications précises pour «se venger des prisonniers
Palestiniens», au point de déclarer publiquement que «pour chaque jour
passé sans la libération d’un prisonnier israélien, un détenu
palestinien devrait être exécuté».
Depuis le 7 octobre, le nombre de
prisonniers palestiniens s’est élevé à plus de 7 000 détenus, dont
environ 2 000 Palestiniens en détention administrative, sans inculpation
ni procès. La mort d’Al-Bahsh porte à 244 le nombre de prisonniers
palestiniens tués dans les prisons israéliennes depuis 1967.
Source : investig’Action
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