Pour une majorité de Français, la tragédie de Crépol est perçue comme le reflet d’une « faillite générale » et d’un « ensauvagement » de la société.
Quand plus de 90 % d’entre eux redoutent désormais une hausse des violences dans le pays.
Deux tiers des Français ne croyant plus au « vivre ensemble » ?
Depuis plusieurs mois, les études d’opinion mettant en évidence une exaspération grandissante des Français vis-à-vis de l’immigration d’origine extra-européenne et de ses incidences sur la vie du pays se multiplient.
Récemment, c’est un sondage réalisé par
Elabe pour BFMTV et dont les résultats ont été publiés le 30 novembre
qui est venu s’ajouter à cette longue liste. En premier lieu, deux tiers
des personnes interrogées (66 %) considèrent désormais que « ce qui
divise les Français aujourd’hui est plus fort que ce qui les rassemble
», 33 % pensant le contraire.
Le cabinet d’études précise toutefois que cet échec avéré du « vivre ensemble » pour deux Français sur trois n’est pas tout à fait nouveau puisque les chiffres sont stables depuis octobre 2021.
Détail qui retient l’attention, les 18-24 ans se démarquent en étant majoritaires (51 %) à estimer que ce qui rassemble les Français est plus fort que ce qui les divise, 48 % pensant le contraire. Un certain angélisme que l’on retrouve également, mais d’une façon plus nuancée, chez les électeurs d’Emmanuel Macron, 44 % voyant encore le verre à moitié plein…
Le « face-à-face » de Gérard Collomb fait recette…
Décédé le 25 novembre dernier, le socialiste français Gérard Collomb (et accessoirement ancien ministre de l’Intérieur) a laissé derrière lui une phrase passée à la postérité : « Aujourd’hui, on vit côte à côte. Moi je crains que demain, on vive face à face ».
Présentés comme « prophétiques » par un certain nombre de voix à droite, rappelons toutefois que les mots de Gérard Collomb datent de 2018, une époque où il n’était déjà plus nécessaire d’être grand clerc pour deviner le chemin emprunté par la société française…
Toujours est-il que, sollicités au sujet de cette crainte évoquée par l’ancien ministre, 83 % des Français affirment partager ses mots. Dont 51 % « plutôt » et 32 % « tout à fait ». Un « face à face » jugé comme une inquiétude infondée par 16 % des sondés.
À noter que la comparaison des réponses des électeurs d’Éric Zemmour et de Marine Le Pen met en évidence une différence : cette inquiétude du « face à face » est plus prépondérante chez les soutiens du premier ( 77 % de réponses « oui, tout à fait ») que chez les partisans de l’ancienne présidente du RN (43 %).
Un ensauvagement redouté par 9 Français sur 10
Par ailleurs, une grande préoccupation traverse la population française quant à l’éventualité d’une augmentation des violences et des conflits entre « groupes sociaux » (sans que ce terme ne soit défini par le cabinet d’études) à l’avenir dans l’Hexagone. 91% des Français se déclarent inquiets à ce sujet, répartis entre 45% « très inquiets » et 46% « plutôt inquiets ». À l’inverse, 9 % ne manifestent aucune inquiétude, dont 7 % « pas vraiment » et 2% « pas du tout ».
Cette préoccupation est omniprésente dans toutes les strates de la société et les différents électorats. Là encore, elle se révèle particulièrement marquée, avec une forte propension à la réponse « très inquiet », parmi les partisans d’Éric Zemmour (70%) et de Marine Le Pen (62%). Par ailleurs, elle croît avec l’âge, passant de 33% chez les 18-34 ans à 56% chez les 65 ans et plus.
Quelles réactions des Français au drame de Crépol ?
Cette hausse des violences de plus en plus redoutée par une large partie de la population s’est encore récemment matérialisée par le drame de Crépol, dans la Drôme. Aussi, pour les Hexagonaux questionnés, cette affaire ne se résume pas à un simple fait divers ou à une altercation banale ; elle symbolise plutôt « la faillite générale » et « l’ensauvagement » d’une société qui semble être au bord du basculement.
D’autre part, face à « la tentation de la violence et de la vengeance », la majorité des sondés (75 %) estime que « c’est à la justice de rendre justice ».
L’enquête d’opinion indique également que 75 % des Français interrogés adhèrent à la déclaration de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, indiquant qu’il s’agit d’une « faillite générale de notre société ».
Quant à l’affirmation d’Eric Ciotti, président du parti Les Républicains, selon laquelle « Thomas a été victime de l’ensauvagement de la France », elle divise sur le plan politique en étant approuvée par 86 % des électeurs de Marine Le Pen et 62 % de ceux d’Emmanuel Macron mais rejetée par 66 % des soutiens de Jean-Luc Mélenchon.
Enfin, les propos tenus par Zemmour marquent un clivage encore plus net, 54 % des personnes interrogées ayant approuvé les mots suivant du président du parti Reconquête :
« Deux peuples vivent en France, dont l’un doit fuir sans cesse les agressions d’une fraction de plus en plus violente de l’autre, pas seulement les attentats perpétrés aux cris de « Allah Akbar », mais ce véritable djihad du quotidien que subissent les Français. »
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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