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mardi 11 juillet 2023

Famille Traoré : quand les anges de la diversité font de l’agit-prop


 

 Arnaud Florac 10 juillet 2023

La manifestation du comité Vérité pour Adama, olim Justice pour Adama, prévue samedi 8 juillet, était interdite par la préfecture. 

Elle a tout de même eu lieu et des députés de La France insoumise s'y sont d’ailleurs joints. On aurait gazé des poussettes ou crevé des yeux pour moins que ça, si la cause n'avait pas été aussi médiatiquement appréciée - en cela, à l'exact inverse de ce que la population française en pense. Dans le cas présent, donc, la manifestation se déroulait « très bien », selon Sandrine Rousseau, quand tout à coup, ce fut le drame. Youssouf Traoré (les images ont circulé, notamment grâce à l’excellent Bruno Attal), frère du martyr, qui était lui aussi un petit ange parti trop tôt, s’est opposé aux policiers. À l’aise dans leur habituel rôle de gardiens du pouvoir fasciste, lesdits agents de la paix l’ont immédiatement interpellé. Non sans une certaine vigueur, évidemment. « La vie de ma mère, je bouge pas d’ici », déclara Youssouf Traoré à la police. Quelques minutes plus tard, force était de constater qu’il lui fallut bouger, au terme d’une mise au sol et d’une escorte sous clés de bras.



Revenu à lui et chez lui, Youssouf Traoré publia, le soir même, une courte vidéo. On l’y voit avec un œil poché. Il confirme « ne rien lâcher » et parlera plus tard d’un traumatisme crânien et d’une fracture du nez. Soit. Évidemment, les députés de gauche se sont mis à hurler… parmi lesquels l’impayable Sandrine, qui s’interroge sur les causes de cette arrestation musclée.

C’est la (décidément très courageuse) Linda Kebbab, policière et déléguée nationale Unité SGP FO, qui lui répond froidement : Youssouf Traoré, lui aussi un ange évidemment, avait cependant donné un coup de poing à une commissaire de police. Avec un brin d’humour, Linda Kebbab conclut : « C’est vrai qu’à la NUPES, les violences sexistes… » Manière de rappeler que, lorsqu’on est de gauche, on peut excuser ou étouffer les « violences-faites-aux-femmes », pour peu qu’on soit dans le camp du bien et/ou membre d’une minorité.

Ce fut le cas, tout récemment, de Samir Elyes, membre du comité Traoré, arrêté lui aussi pendant la manifestation. Avec une claire conscience du deux poids deux mesures, un cadre du comité, lorsque l’affaire Elyes avait éclaté, s’était contenté de conclure : « Après, cela nous fera rien, l’extrême droite va partager, cela n’ira pas plus loin. On va continuer notre combat, on ne va pas se laisser faire, Mediapart rentrera juste dans la liste de ceux qu’on va combattre. » 

Et puis, au passage, on aimerait bien connaître l’avis des partis et des « assoces » sur la polygamie de M. Traoré père, qui eut quatre femmes, dix-sept enfants et toucha les allocations correspondantes, évidemment. 

Silence radio, probablement : les familles nombreuses ne sont détestables que dans La vie est un long fleuve tranquille. Et les arnaques ne sont révoltantes que dans la France périphérique. Enfin, on imagine.

On appelait ce genre de manifs et de scandales, autrefois, de l’agit-prop, de l’agitation-propagande. On dirait, aujourd’hui, que ce sont des happenings. Faire beaucoup de bruit, en rajouter des tonnes, braquer les projecteurs sur soi pour s’arroger le monopole de la vérité et, surtout, tordre le réel tout en faisant taire les voix divergentes. L’alliance des méthodes trotskistes et des revendications communautaires, pour le moment ridicule, risque de donner des résultats surprenants.

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