Monsieur,
voilà, c’est comme ça, mon père, qui était ouvrier agricole et qui aurait eu 100 ans cette année, ne vous aimait pas.
voilà, c’est comme ça, mon père, qui était ouvrier agricole et qui aurait eu 100 ans cette année, ne vous aimait pas.
Dès qu’il vous voyait aux informations, il se levait de table, baissait “la force” ou éteignait la télévision. J’ai ensuite, d’une certaine façon, pris le relais, progrès oblige avec la télécommande et sans me déplacer. Mes enfants, d’un coup d’index sur un petit écran, ont, dans la foulée, tout simplement fait disparaître votre image sans prendre la peine de savoir qui vous étiez.
Et pourtant, socialiste dès 1974, et même si votre dernière sortie n’a plus grand chose à voir avec les idéaux de ce parti, vous occupez l’espace politique depuis le 22 mai 1981 quand François Mitterrand vous confia le Budget au sein du gouvernement Mauroy, avant de vous nommer ministre de l’Industrie, puis plus jeune Premier ministre de France en 1984. Vous aviez alors 37 ans. Deux ans de moins qu’Emmanuel Macron lorsqu’il accéda à la fonction suprême. D’où peut-être cette propension à passer outre les volontés du peuple et à tracer votre route sans vous préoccuper de ce que l’opinion pense de vous depuis des années. Et plus particulièrement depuis l’affaire dite du “sang contaminé” et ce slogan “responsable, mais pas coupable” qui vous fut, ad vitam aeternam, attribué.
Vous deviendrez ensuite président de l’Assemblée nationale, puis à nouveau ministre de l’Économie au sein du gouvernement Jospin, avant de prendre les Affaires étrangères sous la présidence de François Hollande qui vous nommera président du Conseil constitutionnel en 2016.
Nous passerons bien entendu sur les nombreuses distinctions, de nature à surdimensionner le melon et à déformer le veston, qui vous furent attribuées. Tout comme nous n’évoquerons pas votre fortune personnelle qui ne peut, bien entendu, souffrir d’aucune comparaison avec le pécule thésaurisé par ceux qui, pour gagner leur vie, doivent tout de même travailler. Et travailler encore un peu plus pour pouvoir prétendre à leur retraite depuis que vous l’avez décidé avec Alain Juppé, qui vient enfin de prendre sa revanche sur ses actes manqués, et quelques soi-disant sages dont la moyenne d’âge avoisine les 73 balais. À ce rythme, c’est dans les allées du Panthéon que le Pouvoir finira par consulter pour imposer ses décisions. Le nouveau monde de celui qui voulait mettre la France en marche n’a, à ce titre, jamais été aussi enclin à rétrograder.
Voilà, Monsieur Fabius, même si vous vous en moquez, sachez que ceux qui viennent d’en prendre pour deux ans supplémentaires n’ont pas envie de vous remercier. Ils ont compris depuis longtemps qu’il ne fallait pas faire confiance aux ministres qui vont acheter leur pain en chaussons le lundi et font un demi-tour en 2 CV dans la cour de Matignon, avant que le naturel ne revienne au galop le mardi, pour préférer aux chevrons français le petit destrier d’une Ferrari. Ainsi va la France et ceux qui, trop bien servis, ne savent plus l’écouter.
Ce soir, presqu’un demi-siècle s’est écoulé et je me dis que mon père avait bien raison de se méfier.
Et pourtant, socialiste dès 1974, et même si votre dernière sortie n’a plus grand chose à voir avec les idéaux de ce parti, vous occupez l’espace politique depuis le 22 mai 1981 quand François Mitterrand vous confia le Budget au sein du gouvernement Mauroy, avant de vous nommer ministre de l’Industrie, puis plus jeune Premier ministre de France en 1984. Vous aviez alors 37 ans. Deux ans de moins qu’Emmanuel Macron lorsqu’il accéda à la fonction suprême. D’où peut-être cette propension à passer outre les volontés du peuple et à tracer votre route sans vous préoccuper de ce que l’opinion pense de vous depuis des années. Et plus particulièrement depuis l’affaire dite du “sang contaminé” et ce slogan “responsable, mais pas coupable” qui vous fut, ad vitam aeternam, attribué.
Vous deviendrez ensuite président de l’Assemblée nationale, puis à nouveau ministre de l’Économie au sein du gouvernement Jospin, avant de prendre les Affaires étrangères sous la présidence de François Hollande qui vous nommera président du Conseil constitutionnel en 2016.
Nous passerons bien entendu sur les nombreuses distinctions, de nature à surdimensionner le melon et à déformer le veston, qui vous furent attribuées. Tout comme nous n’évoquerons pas votre fortune personnelle qui ne peut, bien entendu, souffrir d’aucune comparaison avec le pécule thésaurisé par ceux qui, pour gagner leur vie, doivent tout de même travailler. Et travailler encore un peu plus pour pouvoir prétendre à leur retraite depuis que vous l’avez décidé avec Alain Juppé, qui vient enfin de prendre sa revanche sur ses actes manqués, et quelques soi-disant sages dont la moyenne d’âge avoisine les 73 balais. À ce rythme, c’est dans les allées du Panthéon que le Pouvoir finira par consulter pour imposer ses décisions. Le nouveau monde de celui qui voulait mettre la France en marche n’a, à ce titre, jamais été aussi enclin à rétrograder.
Voilà, Monsieur Fabius, même si vous vous en moquez, sachez que ceux qui viennent d’en prendre pour deux ans supplémentaires n’ont pas envie de vous remercier. Ils ont compris depuis longtemps qu’il ne fallait pas faire confiance aux ministres qui vont acheter leur pain en chaussons le lundi et font un demi-tour en 2 CV dans la cour de Matignon, avant que le naturel ne revienne au galop le mardi, pour préférer aux chevrons français le petit destrier d’une Ferrari. Ainsi va la France et ceux qui, trop bien servis, ne savent plus l’écouter.
Ce soir, presqu’un demi-siècle s’est écoulé et je me dis que mon père avait bien raison de se méfier.
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