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jeudi 6 avril 2023

L’ancien terroriste J-M. Rouillan à la fac : la ministre répond « bourses » !


 

 Georges Michel 5 avril 2023

Mardi après-midi, Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur, est enfin sortie du relatif incognito dont elle bénéficiait jusque là. 

 Tout juste si l’on dressait l’oreille lorsque son nom était évoqué ici ou là, en se demandant qui elle pouvait bien être par rapport à Bruno Retailleau. 

Rien, si l’on n’en croit Challenges qui avait dressé un portrait de cette physicienne, professeur d’université, lorsqu’elle avait décroché sa timbale ministérielle en mai 2022. Mardi, donc, cette injustice a été réparée grâce à une question du député LR Patrick Hetzel au sujet de la conférence donnée par l’ancien terroriste d’Action directe, Jean-Marc Rouillan, la semaine dernière à l’université de Bordeaux. La réponse de la ministre pourrait se résumer en un mot : lunaire ! Une réponse d’une personne dépositaire de l’autorité de l’Etat qui ajoute du scandale au scandale.



Car, effectivement, la conférence donnée par Jean-Marc Rouillan, le 28 mars dernier, dans les locaux de la faculté de Bordeaux est un scandale. Sur fond d’occupation illégale par des extrémistes de gauche de tout poil opposés à la réforme des retraites, à leur invitation, ce criminel condamné deux fois à la réclusion criminelle à perpétuité en 1989, et de nouveau condamné en 2016 pour apologie du terrorisme, a donc pu donner une « conférence » en tout impunité sur la « question de la prison et de la répression », selon Le Figaro.

Rappelons tout de même qui est Jean-Marc Rouillan. Né en 1952, il fut l’un des fondateurs et le leader du groupe terroriste d’extrême gauche Action directe qui revendiqua 80 attentats et assassinats sur le territoire français entre 1979 et 1987. A son bilan, on compte l’assassinat de l’ingénieur général de l’Armement René Audran, abattu par huit balles de 11,43 alors qu’il rentrait chez lui, le 25 janvier 1985. Et celui de Georges Besse, PDG de Renault, assassiné le 17 novembre 1986. Les auteurs de ces crimes : Jean-Marc Rouillan, Nathalie Ménigon, Joelle Aubron et Georges Cipriani. A l’ouverture de leur procès, en octobre 1988, Xavier Raufer, bien connu de nos lecteurs, écrivait dans L’Express : « Pourquoi, précisément, Georges Besse est-il mort ? C'est le point sur lequel Rouillan et ses camarades vont axer leur défense ‘‘politique’’ : les assises sont, après tout, la dernière tribune qui leur reste pour faire leur propagande ».

Le crime, l’assassinat, bras armé d’une idéologie. Et une idéologie qui bénéficiait de toute une « logistique », tout un environnement de soutien, comme l’expliquait le criminologue, toujours dans L’Express. « Outre leurs avocats, les détenus d'AD ont également à leur service, pour les alimenter en arguments politiques, une cellule de réflexion composée d'une dizaine d'‘‘idéologues’’. Elle est dirigée par un coordinateur qui maintient le contact avec eux, leur fournit des livres (récemment encore, des ouvrages de... Staline), rédige des notes, prépare des dossiers… » Condamné, Rouillan passera 28 ans en prison. En 2018, à l'occasion de la sortie de son livre Dix ans d’Action directe : Un témoignage, 1977-1987, aucun véritable repentir, lorsqu'il déclarait : « Nous avons échoué. Il est impossible de le nier. Mais il est essentiel de se pencher sur la nature de cet échec ».

Ce rappel historique pour comprendre à quelle généalogie idéologique se raccrochent les militants d’extrême gauche qui ont invité Rouillan à venir s’exprimer dans l’enceinte de la faculté de Bordeaux.

Alors, on ne peut qu’être abasourdi par la réponse faite par la ministre Retailleau au député Hetzel : « Autonomie des universités… On travaille pour garder le calme… pour éviter les blocus… permettre cette liberté académique… C’est un travail quotidien… Ce que nous venons de faire sur les bourses… Les annonces récentes sur nos étudiants… » Blablabla... Devant la représentation nationale, on attendait un ministre. On a eu un mauvais CPE. Une réponse du même tonneau que celle faite à la question de la députée RN Caroline Parmentier, il y a deux semaines, au sujet du tableau à caractère pédopornographique, par la ministre de la Culture Rimal Abdul-Malak. Rimal Abdul-Malak qui, justement, était assise à côté de Sylvie Retailleau, ce mardi 4 avril. Pas de hasard. Ces deux-là se sont bien trouvées.

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