Pierre Brochand a été administrateur civil. Il est ensuite devenu diplomate, puis a dirigé la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) entre 2002 et 2008.
Les mauvaises langues diront que sa connaissance des sujets géopolitiques a un peu vieilli et qu'à 82 ans, il ne sait plus tout à fait de quoi il parle. Les gens penseront bien ce qu'ils veulent : ils n'auront qu'à aller voir ce que dit l'ancien DGSE, qui s'est exprimé à plusieurs reprises sur l'invasion migratoire, ces derniers mois. Statistiques à l'appui, avec un argumentaire solide, Pierre Brochand ne cesse de démontrer la situation effarante, terrifiante même, dans laquelle trente ans de victoire des autres nous ont mis.
Pierre Brochand a donné, en ce dimanche de Pâques, une longue interview au Journal du dimanche. Il y enfonce le clou, non seulement avec des chiffres, mais aussi avec des phrases sans concession. La semaine dernière, invité de l'émission « Répliques » d'Alain Finkielkraut sur France Culture, il établissait un audacieux parallèle entre les sociétés multiculturelles et la baisse du niveau de vie, ajoutant qu'un point de bascule serait franchi en France lorsque la population musulmane aurait dépassé les 50 %. Cette fois, le JDD revient sur les propos que l'ancien DGSE avait tenus aux sénateurs gaullistes en 2022. Brochand, qui persiste et signe, ajoute que son sujet n'était pas tant l'immigration en général que sa toute dernière vague, afro-maghrébine, venue de pays en plein chaos, débarquée avec le bénéfice de l'AME, du regroupement familial (sur l'histoire duquel il revient), des associations et des juges - une immigration qui ne travaille pas, qui ne s'intègre pas et que l'on n'a pas le droit de critiquer, sous peine d'être immédiatement renvoyé du côté d'Hitler, ou quelque chose comme ça.
Les solutions, une fois posé ce constat terrible, existent : Pierre Brochand rappelle qu'il suffirait de mettre en place une législation d'État plutôt que de laisser, d'une part les juges, d'autre part la législation supranationale (CEDH par exemple), décider, à la place de la France et surtout des Français, du nombre d'immigrés qu'ils peuvent accueillir. Il rappelle également que la France est le pays le plus généreux d'Europe en matière de subventions et d'aides sociales. En creux, comprend-on, tout ce qu'il manque, c'est une volonté politique pour faire changer les choses.
D'aucuns disent que Pierre Brochand ferait partie des soutiens d'Éric Zemmour. On n'en a aucune preuve. Il est méchant, monsieur Brochand, comme dit Thierry Lhermitte, qui joue, dans Le Dîner de cons, un personnage baptisé Pierre Brochant, avec un T. Peut-être que c'est tout simplement le réel qui est méchant et qui fait partie des soutiens d'Éric Zemmour. Peut-être que le Rassemblement national, qu'on entend moins sur les sujets identitaires, pense la même chose mais n'ose plus trop rien dire. La conquête du pouvoir est, selon eux, à ce prix.
Il n'en reste pas moins que rien, dans le constat ni dans les propositions de cet ancien décideur public, que l'on ne peut pas accuser de ne rien connaître au dessous des cartes, n'est contestable. Doit-on laisser les choses arriver ? Peut-on lutter contre l'entropie ? La retarder ? Ou vaut-il mieux se laisser submerger, dans une désolante hébétude ?
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