L’audience a duré deux heures. Dehors, quelque 200 personnes étaient venues soutenir Martine Wonner, dont plusieurs membres de collectifs citoyens et des personnalités connues pour leur prise de position contre la politique sanitaire menée par le gouvernement comme le Dr Olivier Soulier ou le mathématicien Vincent Pavan. (DR)
C’est en tant que médecin que Martine Wonner était convoquée ce vendredi matin devant la chambre disciplinaire du Conseil de l’Ordre des Médecins du Grand Est, à Nancy.
Accompagnée de son avocat Me Carlo Alberto Brusa, celle qui fut aussi députée de la 4e circonscription du Bas-Rhin y répondait de deux plaintes lui reprochant des manquements aux règles de la déontologie médicale.
Médecin ou députée ? Telle était la question posée ce vendredi matin dans la salle d’audience du Conseil régional de l’Ordre des Médecins du Grand Est, où la psychiatre Martine Wonner était jugée par ses pairs pour manquement aux règles de la déontologie médicale, suite à deux plaintes qui la visaient.
Des entorses répétées au code de déontologie médicaleLa première, déposée en avril 2021, émane du collectif NoFakeMed,
dont le but est de « promouvoir la médecine, les soins et les
thérapeutiques fondés sur les preuves scientifiques » et d’« informer et
d’alerter sur les dangers des fake médecines ». Le collectif reproche à
Martine Wonner des entorses répétées au code de déontologie médicale.
Parmi elles : la publication d’informations erronées par voie de presse
et sur les réseaux sociaux, un manque de mesure dans l’expression
publique de ses opinions, l’utilisation de sa qualité de médecin pour
participer à des actions publiques, la signature du manifeste « Laissons
les médecins prescrire », etc.
S’appuyant sur différentes publications de Martine Wonner sur son compte
Tweeter, l’avocat de NoFakeMed, Me Jean-François Ségard, dresse la
liste de ce qu’il juge inadmissible de la part d’un médecin : «
Recommander des traitements non prouvés scientifiquement, dire que les
masques ne servent à rien et asphyxient nos enfants, que les tests PCR
ne sont pas fiables, et que les vaccins non seulement ne servent à rien,
mais sont en plus dangereux ».
La deuxième plainte, déposée en juillet 2021 par le Conseil national de l’Ordre des Médecins (Cnom), repose sur les mêmes arguments. S’y ajoutent le fait d’avoir accueilli des personnes sans masque à sa permanence de députée et d’avoir elle-même participé à des manifestations sans masque, d’avoir dénoncé l’utilisation du Rivotril dans les Ehpad, d’avoir tenu des propos allant à l’encontre de la politique sanitaire dans le film Hold Up, alors qu’elle y est présentée à la fois comme psychiatre et députée, et d’avoir eu plusieurs interventions en public relevant plus de sa fonction de médecin que de celle de parlementaire.
Parlementaire, pas médecinEt toute la question est là. Martine Wonner s’est-elle exprimée publiquement durant cette crise sanitaire en tant que médecin ou en tant que députée ? Pour son défenseur, Me Brusa, il n’y a pas de confusion possible : dès qu’elle a été élue parlementaire en juin 2017, Martine Wonner a cessé d’exercer en tant que médecin, sauf pour une vacation de 3 heures par semaine dans une structure pour personnes polyhandicapées. C’est donc en tant que députée qu’elle s’est exprimée tout au long de son mandat jusqu’en juin 2022. Et, en tant que telle, elle bénéficiait de l’immunité parlementaire et de sa liberté d’action et d’expression.
Pour l’avocat de NoFakeMed, cela n’est valable qu’au sein de l’hémicycle, mais pas en dehors. « Ce que dit le Dr Wonner publiquement ou sur son compte Tweeter n’a pas de lien avec son activité parlementaire ». Et Me Ségard d’ajouter : « Être médecin, c’est un état, on l’est toujours, on a prêté serment. Être député, c’est un mandat ».
« Une cochonnerie génétiquement modifiée »L’avocat du Cnom, Me Loïc Poupot, reproche de son côté à Martine
Wonner « d’essayer de jouer sur les deux tableaux. Si elle ne veut pas
qu’on l’attaque en tant que médecin, elle n’a qu’à se désinscrire du
tableau de l’Ordre des Médecins ».
Il reproche également à la médecin-députée d’avoir « participé à la
cacophonie générale durant cette crise », créant « un climat délétère
pour la population qui ne savait plus qui croire et un climat délétère
pour le corps médical, même si le Dr Wonner n’a pas été la pire, à la
différence du Pr Raoult et du Pr Perronne qui ont vraiment conduit
certains médecins à prescrire des traitements dangereux selon les
données acquises de la science ».
L’avocat du Cnom reconnaît cependant que, concernant les vaccins, « les
données acquises de la science sont moins nettes [que pour les
traitements], puisque ces vaccins ont dû se faire dans l’urgence. Mais
d’ici à dire n’importe quoi : non ! Dire que c’est « une cochonnerie
génétiquement modifiée » et que « les Français sont des cobayes », ce
sont des propos contraires à la déontologie ».
Après avoir réaffirmé que sa cliente s’était toujours exprimée en
tant que députée durant cette crise, réagissant à des décisions
politiques prises au niveau national et même européen, Me Brusa a conclu
sa défense en répondant avec un humour mordant aux exigences de preuves
scientifiques revendiquées par ses confrères. « Comme l’a dit notre
grand inspirateur à tous, Olivier Véran : « La science, parfois, elle se
plante. C’est tout l’inverse de la magie ». J’ajouterais aussi que
c’est tout l’inverse de la religion ».
Décision le 25 novembre prochain.
Compte rendu d’audience : Alix Jouan
De nombreux soutiens pour Martine Wonner (DR)
Elle ne gagnera malheureusement pas contre des connards stipendiés. Les enjeux sont trop importants.
RépondreSupprimerPfzer a reconnu que son vaxxin était peut-être pas au pont. Quand recense tous les " morts", " les accidents" et en plus on ne pas connait les suites ...
RépondreSupprimerElle n'a pas tort, ce n'est juste pas bien d'utiliser les porcs qui nous nourrissent.dans son commentaire