« La République exemplaire ». Cette promesse du candidat Macron s'est bien vite dévoyée.
Sept mois après les révélations du rapport sénatorial sur « l’influence croissante des cabinets de conseil sur les politiques publiques », le Parquet national financier (PNF) confirme, ce jeudi 24 novembre, le lancement de plusieurs procédures dans le cadre de l’affaire McKinsey.
Outre l’enquête préliminaire pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale visant le groupe McKinsey », une information judiciaire a été ouverte pour « tenue non conforme des comptes de campagne ». Une nouvelle fois, les relations troubles entre le célèbre cabinet de conseil et le président de la République refont surface.
Macron et McKinsey, une longue histoire
Depuis quelques mois, l’affaire semblait enterrée. Mais dans la plus grande discrétion, le PNF enquêtait. Le 20 octobre dernier, après plusieurs signalements d’élus et d’associations, « une information judiciaire a été ouverte [pour] tenue non conforme de comptes de campagne […] portant sur les conditions d’intervention de cabinets de conseils dans les campagnes électorales de 2017 et 2022 ». Le lendemain, le parquet lançait une autre procédure pour « favoritisme et recel de favoritisme ». Joint par BV, le PNF refuse, pour le moment, de confirmer que ces deux informations judiciaires visent Emmanuel Macron et son parti Renaissance (ex-LREM). Le président de la République lui-même, en marge d’un déplacement à Dijon ce 25 novembre, se montre confiant et ne croit pas être « au cœur de l’enquête ».
Pourtant, plusieurs indices ne laissent plus beaucoup de doute quant aux liens qui rattachent le cabinet McKinsey au parti présidentiel.
Des liens humains tout d’abord. Plusieurs consultants du groupe américain ont, pendant leur temps libre, donné un coup de main au lancement de la première campagne d’Emmanuel Macron. Karim Tadjeddine, directeur associé, « a lui-même admis avoir utilisé son adresse professionnelle pour ses activités militantes », rappellent les sénateurs au mois de mars dernier. D’autres, comme le député Paul Midy ou Ariane Komorn, consultants pendant plusieurs années chez McKinsey, ont totalement rejoint la République en Marche. Des liens contractuels et financiers ensuite. Le rapport sénatorial n’a pas manqué de souligner le nombre important de contrats accordés à McKinsey, notamment sous le premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Comme plusieurs autres cabinets de conseil, McKinsey bénéficie de plusieurs accords-cadres signés en 2018 et 2019 qui le privilégient. D’autre part, du fait de «l’urgence de la situation » pendant la pandémie de Covid, le gouvernement a pu, sans se justifier, faire appel au cabinet américain. Alors, favoritisme ? La justice tranchera. Elle devra établir si le cabinet a gracieusement aidé Emmanuel Macron pendant sa campagne et a par la suite été favorisé.La « République exemplaire », promise par Emmanuel Macron ne semble être plus qu’un lointain souvenir. Outre les déboires de ses ministres – on se souvient par exemple du renvoi en procès d’Éric Dupond-Moretti ou de la mise en examen d’Alexis Kholer, secrétaire général de l'Elysée-, le chef de l’État, protégé par son immunité présidentielle, se retrouve maintenant au cœur des soupçons. Et ce d’autant plus que le groupe McKinsey, visé par une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale, n’a pas payé d’impôt sur les sociétés en France depuis au moins dix ans. En effet, Emmanuel Macron a cautionné, si ce n’est encouragé, des dépenses colossales d’argent public pour des missions dont la valeur ajoutée reste à démontrer. A titre d’exemple, McKinsey a perçu près de 500.000 euros pour préparer des livrables sur le métier d’enseignant qui ne seront... jamais utilisés.
L’enquête doit maintenant se poursuivre dans le calme, espère le PNF. « Avec l’emballement médiatique de ces derniers jours, nous avons perdu l’effet de surprise mais nous ferons tout pour que justice soit faite », conclut le parquet. La macronie devrait rabattre un peu de sa superbe... Le fera-t-elle ?
Il n'y aura rien du tout, juste des coups d'épée dans l'eau ,c'est de la com. comme d'habitude ,même si on voudrait le croire et l'espérer ,c'est un chef d'état et il est protégé par l'immunité due à la fonction qui l'occupe
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