S’il est un parti dont les responsables possèdent un art accompli du parler pour ne rien dire et de la gesticulation pour ne rien faire, c’est bien Les Républicains, inventeur d’une forme originale de pantomime politique, sorte de discours fait d’une rhétorique muette, tant elle est vide.
Les socialistes et les écologistes, eux, sont passés maîtres dans l’art des idées à la con et des projets absurdes, mais concernant Les Républicains, c’est très différent : point d’idées à la con, ni intelligentes d’ailleurs, c’est l’absence totale d’idées, la fumée sans feu et le changement dans la continuité.
Tout le monde se souvient, fin 2012, du fameux duel Coppé-Fillon pour la présidence du parti où l’on avait vu les deux candidats se présenter devant les militants électeurs et annoncer respectivement une victoire éclatante et sans contestation. Absence de contestation immédiatement contestée par le rival, tout au long de la soirée et des nouvelles annonces de chiffres contestés sitôt annoncés ; et toutes ces contestations s’étaient succédé jusqu’à l’aube, devant un Éric Ciotti s’acharnant à expliquer aux journalistes l’inexplicable, à justifier l’injustifiable et tenter de remettre un peu d’ordre, puis l’on avait vu entrer en lice la CONARE et la COCOCE, à savoir la Commission nationale des recours et la Commission d’organisation et de contrôle des opérations électorales.
La pantomime et les gesticulations où le mime devenait l’art d’un verbe creux s’étaient poursuivies plusieurs jours, sans véritable résultat.
Mais si l’on remonte dans le temps, il y eut d’autres joutes célèbres au sein du parti, ou avec leurs frères ennemis socialistes ; et l’on n’a pas oublié les duels grandioses Fabius/Juppé, aujourd’hui collègues bien installés et réconciliés au Conseil constitutionnel, ou le grand duel Chirac/Jospin, lesquels étaient tellement en désaccord sur un programme quasi identique que Jean-Marie Le Pen se retrouva au second tour.
Puis il y eut Sarko/Ségo, puis le Sarkhollande, mais la pantomime devenait de plus en plus sinistre et l’on vit surgir Macron, lequel, constatant que droite et gauche faisaient la même chose une fois élus, réunit et mit en marche les deux en un seul, pour faire encore pire.
Aujourd’hui, les vieux dinosaures cocufiés en 2017 essaient de reconquérir les gogos électeurs que Macron leur a pris, en vain. Les sondages créditent Hidalgo de 4 à 5 % ; quant au candidat LR, il oscille ente 10 et 14 % , et encore ne sait-on pas qui il sera. Car la pantomime LR a repris de plus belle et après le duo Coppé/Fillon, c’est aujourd’hui le trio Bertrand/Pécresse/Barnier qui assure le spectacle, avec son parler pour ne rien dire et pour dire ce que l’on ne fera pas. Et l’on voit le mollasson Bertrand et la très BCBG Pécresse copier les propositions de l’horrible extrême droite de Zemmour et Marine, tout en affirmant la main sur le cœur qu’on ne s’alliera jamais avec eux. Mais comment croire, à part d’être stupide, qu’ils appliqueront les idées de gens qu’ils ostracisent à longueur d’émissions ?
Quand à l’insipide Barnier, sorte d’OVNI européen soudain surgi dans le ciel électoral, il développe un discours de type chiraquien où les mots ne sont qu’une triste litanie sur le rassemblement des Français pour un monde meilleur qui ne sera pas pire…
La pantomime LR ne fait que commencer. Nul doute qu’elle déploiera devant les Français tous les ressorts comiques dont elle a le secret. Dans mon enfance, un chanteur populaire, Henri Salvador, prétendait que les Gaulois chantaient : « Faut rigoler… ! » On peut parier qu’avec LR, ce sera « Font rigoler… » !
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