En France, on peut donc placarder sur les murs d’une ville, sous une mire de tireur de précision, le visage d’un journaliste, auteur d’un livre à succès et probable candidat à l’élection présidentielle, qui ne cache pas par ailleurs son appartenance à la communauté juive.
Surmontée du mot « Wanted », la mire s’accompagne d’un appel à manifester « contre le fascisme », évidemment.
Accuser Zemmour de fascisme : ce mur de la bêtise n’avait été franchi brièvement et « pour rire » que par l’humoriste de France Inter Charline Vanhoenacker qui avait cru drôle de dessiner des moustaches de Hitler sur une affiche du polémiste. Record désormais pulvérisé par l’extrême gauche nantaise. Cet appel au meurtre très peu subliminal salue la venue d’Éric Zemmour au Zenith Nantes Métropole à Saint-Herblain, ce 30 octobre. La boucle est bouclée. Nos vaillants défenseurs de la liberté d’expression, sûrs de leur fait et habitués de la violence, franchissent encore une marche. Sans troubler le moins du monde, pour l’instant, ni la corporation journalistique qui se serait soulevée d’horreur si ce dérapage avait eu lieu aux confins du monde, ni des autorités trop occupées à pourchasser quelques originaux qui se revendiquent d’extrême droite.
Il en faudra plus pour faire reculer Zemmour. À la question de savoir s’il craignait pour sa vie, l’homme qui bouscule cette présidentielle répondait à Boulevard Voltaire, le 5 octobre dernier : « C’est une question que je ne me pose pas, sinon je ne ferais rien. Cela fait longtemps qu’on me pose cette question, cela fait longtemps que je ne veux pas la voir, je suis protégé, j’ai la protection des personnalités. D’ailleurs, je remarque que tous les gens protégés en France, aujourd’hui, c’est parce qu’ils parlent de l’islam. Cela devrait nous faire réfléchir quand même, cela prouve qu’il y a quand même une question qui se pose. Mais cette question ne me taraude pas. Je dors très bien la nuit, ne vous inquiétez pas ! »
Ces charmants activistes appellent aussi à réserver les places sans se rendre à la conférence nantaise. Objectif : que Zemmour s’adresse à une salle à demi vide. « En juin 2020, un meeting de Trump avait eu lieu dans une salle quasiment vide après que des centaines de personnes avaient réservé des places sans se rendre au rendez-vous », écrivent les plus pacifiques sur le réseau Twitter. « Il est possible de faire de même. À vous de jouer. » Ce n’est pas tout. Selon Ouest-France du 28 octobre, des élus ont demandé l’interdiction de la réunion « au vu du risque de troubles à l’ordre public ». La CGT, la FSU, la Ligue des droits de l’homme et le MRAP considèrent qu’il « attise les peurs à l’égard de nos compatriotes ». Pour Solidaires 44, « il est nécessaire de s’organiser contre la montée des fascismes et des racismes pour défendre une autre vision de la société ».
Plusieurs manifestations sont prévues. Vive la démocratie et l’expression libre des opinions interprétées par l’extrême gauche ! Où sont ceux qui se feraient tuer pour que leurs adversaires puissent exprimer leur opinion ? Silence dans les rangs.
Dans cette démocratie à l’envers, rien ne sera donc épargné aux candidats de la France. L’extrême gauche n’est pas avare des paradoxes qui font le charme de ces idiots utiles du système. Il leur suffit de croire à leurs oukases pour justifier la terreur. La violence physique et l’outrance verbale déployées contre ce qu’ils ont décidé d’appeler « fascisme » se justifie donc d’elle-même. Mettre une cible sur un candidat potentiel à l’Élysée relève de la défense de la démocratie. Empêcher des Français d’assister à un meeting devient une œuvre de bienfaisance. Intimider ou molester les participants à une réunion publique leur semble utile à l’expression de leurs idées. Un autoritarisme sans frein dûment placé sous la bannière de… l’antifascisme ! Mais voilà, en invitant la terreur physique dans le débat, les Black Blocs et autres antifas, si minoritaires soient-ils, tordent et faussent la course à l’Élysée, empêchant les Français d’étudier avec sérénité les choix à faire et les enjeux d’avenir du pays.
Dans ces conditions, une campagne électorale est viciée. Et une démocratie devient une coquille vide dans laquelle les mots n’ont plus de sens. C’est au pouvoir de mettre hors d’état de nuire ces zélateurs du chaos qui semblent bénéficier d’une étrange impunité.
Photo : manifestation anti-Notre-Dame-des-Landes à Nantes en 2016.
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