Les enfants, faudrait pas que ça grandisse ; surtout certains. La preuve par Greta Thunberg, qui vient de fêter ses dix-huit hivers ? Il n’est pas illicite de se poser la question.
Greta Thunberg, qui a troqué ses couettes contre une opulente chevelure, façon Rahan fils des âges farouches, nous présente donc ses bons vœux, millésime 2021 : « Ce soir, vous me trouverez au pub local pour exposer tous les sombres secrets derrière la conspiration contre le climat, la grève scolaire et mes méchants gestionnaires qui ne peuvent plus me contrôler ! Je suis enfin libre ! » On ne sait pas trop quels produits sont consommés dans les débits de boissons suédois, confinés ou pas, mais ça ne doit pas être que de la bière à la pression.
Et, histoire d’en rajouter dans le registre de la fin de crise d’adolescence, voilà qu’elle arbore un tee-shirt frappé de l’inscription « Flat Mars Society », référence à la « Flat Earth Society », société d’esprits sceptiques persistant à croire que notre bonne vieille Terre serait plate, et Mars aussi, tant qu’à faire. En attendant, c’est Greta Thunberg qui ne tourne pas rond.
Revenons-en plutôt aux temps bénis de sa primesautière enfance. Quand elle était reçue avec les honneurs dus aux chefs d’État dans les instances nationales et internationales les plus huppées.
Quand elle prétendait, sans même déclencher l’hilarité générale : « Vous ne parlez que d’aller de l’avant avec les mêmes mauvaises idées qui nous ont mis dans ce pétrin, même si la seule chose raisonnable à faire est de tirer le frein à main » (Katowice, 13 décembre 2018). Là, c’est un garagiste qu’il faut appeler. Mieux : « Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses » (ONU, 23 septembre 2019). Après la Terre plate, la Terre creuse ? En revanche, celle qui a osé répondre à ses caprices, c’est la députée Emmanuelle Ménard : « Dommage que la fessée soit interdite, elle en mériterait une bonne. » Ce simple commentaire, lancé sur les réseaux sociaux après l’intervention de la pimprenelle à l’Assemblée nationale, en juillet 2019, a valu à l’épouse du maire de Béziers de voir son compte Twitter illico suspendu.Après, soyons justes. Il n’est pas forcément aisé de se vouloir égérie des damnés de la Terre (ronde ou plate), lorsque affublé de pareils parents, père cinéaste et mère chanteuse lyrique paraissant n’avoir connu le besoin que de loin. Mais le père, semble-t-il converti par les soins de fifille à la religion vegan, a-t-il au moins le mérite de demeurer discret, au contraire de maman qui affirme, sans rire : « Greta voit ce qu’on ne veut pas voir. […] Greta fait partie des rares personnes qui peuvent voir le dioxyde de carbone à l’œil nu. Elle voit les gaz à effet de serre s’échapper de nos cheminées, s’élever dans le ciel avec le vent et transformer l’atmosphère en une gigantesque décharge invisible. » Bref, sa fille a des super pouvoirs. Un peu comme Fifi Brindacier, autre héroïne suédoise.
Devant la polémique, maman Thunberg évoque, bien sûr, une « phrase sortie de son contexte », une métaphore qu’elle a voulu employer. Sans doute bien maladroitement, car celle qui est publiée ici est l’exacte traduction qu’en donnent les services « Checknews » de Libération, quotidien qui n’est pourtant pas le plus farouche adversaire de notre madame Irma des fjords.
Quoi qu’il en soit, et en attendant la fin du monde programmée, souhaitons une bonne fin de puberté à cette chipie. Et bonne chance à ses parents, qui ne sont pas près de la voir enfin ranger sa chambre.
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