Profitant de la concentration de l’attention publique sur la crise sanitaire, le gouvernement vient de publier dans l’indifférence générale un décret qui organise l’apprentissage de la langue arabe dans les écoles primaires françaises.
Alors que les morts se comptent toujours par centaine chaque jour, que le plan de déconfinement est encore flou et qu’une crise économique particulièrement violente pointe à l’horizon, les priorités du gouvernement étonnent chaque jour davantage.
Déjà il y a quelques jours, plusieurs centaines de milliers d’euros étaient débloqués pour les LGBT « victimes de violences car obligés de se confiner chez des parents homophobe » ; puis c’est un curieux décret qui a été publié au Journal officiel ce jeudi 30 avril, dans le silence le plus total de l’exécutif et des médias.
De quoi s’agit-il ?
De l’entrée en vigueur d’un accord entre les gouvernements français et tunisien datant du 31 mars 2017, fruit du travail de Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre de l’Éducation aux dernières heures du quinquennat de François Hollande.
Cet accord prévoit qu’une heure et demie d’enseignement de la langue arabe soit dispensé de manière hebdomadaire dans les écoles primaires qui en feront la demande, à partir du CE1.
Cette enseignement prendra la forme d’une option facultative.
Il sera néanmoins assuré par des professeurs tunisiens, rémunérés par le gouvernement tunisien et envoyés spécialement en France pour l’occasion.
Il fera « référence à la culture arabe, notamment à des éléments de la culture tunisienne ».
Ce décret (JORF n°0107 du 2 mai 2020) confirme, à la suite de bien d’autres décisions, la continuité entre la politique d’Emmanuel Macron et celle de son prédécesseur.
Il est aussi révélateur de l’acceptation profonde de l’éclatement culturel du pays par les pouvoirs publics français, qui font désormais systématiquement le choix d’accompagner ce phénomène plutôt que de tenter de l’endiguer.
Ange Appino
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