Brêves du jour

 
Au commencement, le gouvernement nous expliquait que les masques étaient inutiles.

Et pour cause, nous n'en avions pas.

La France avait même envoyé son stock en Chine par solidarité.
Des masques pour la plupart fabriqués en Chine, d'ailleurs.
Une usine de masques avait été fermée en Bretagne en 2018.

Puis le gouvernement nous a expliqué qu'il fallait des masques pour contribuer aux « gestes barrières ». Comme il y avait pénurie, ce sont les particuliers eux-mêmes qui les fabriquaient, des couturières professionnelles, des amateurs au chômage technique ou partiel, bénévolement : ils venaient au secours des personnels soignants, des travailleurs. Formidable.
Les Français palliaient à l'impréparation de l'État.
Il y a peu, les enseignes de la grande distribution annonçaient qu'elles allaient mettre en vente à partir du 4 mai des centaines de millions de masques (venant de Chine donc...) : ce que l'État était infoutu de faire, Intermarché et Leclerc y parvenaient.
C'est magique.
Et voilà que les couturières professionnelles lançaient l'alerte (Hello Petronille, notamment, et le collectif Bas les masques) : l'État leur interdisait de vendre leurs masques non-homologués AFNOR. Sauf à leur faire passer un test à 1200 euros.
Circulez, on a plus besoin de vous, et vous n'aurez pas le droit de gagner quelques sous pour le prix de votre travail qui a pourtant sauvé la France.
Circulez, on ne fait pas de l'ombre à la Grande distribution... Tollé.
Hier 4 mai, rétropédalage de la secrétaire d'État Pannier-Runacher : des normes sont à respecter mais les couturières n'ont pas obligation de faire certifier leurs masques.

Conclusion : soit le gouvernement est nullissime, soit il est vendu au lobby de la Grande distribution. Ou bien les deux.

Par Camille La Hire

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