Le Parlement européen vient d’approuver (dixit le député européen Guillaume Balas) une résolution demandant que dans tous les pays de l’Union européenne, les praticiens puissent prescrire des traitements à base de cannabis thérapeutique
Qu’une formation appropriée du corps médical soit mise en place ; et que la recherche sur le cannabis médical soit encouragée et financée.
De quoi se mêle-t-il ?
Racolage des cannabinophiles avant la grande élection ?
Ceci survient alors qu’en France, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), selon une modalité exceptionnelle en matière d’adoubement de médicament, réunit une commission ad hoc (ou plutôt sur mesure) pour promouvoir le cannabis thérapeutique (sans guillemets à « thérapeutique », se gardant bien de l’expression « cannabis dit thérapeutique »).
Cette simplification de langage et d’écriture n’est pas anodine.
Accroître le poids des mots est une modalité de manipulation des esprits.
Cette commission met la charrue avant les bœufs, comme le fait la résolution du Parlement européen (ça devient une habitude).
Elle a rapidement prôné le recours au « cannabis thérapeutique », ajoutant qu’elle souhaitait – mais ce sera après – une validation de cette disposition par des études/recherches.
Ils arrachent la champlure du tonneau puis se posent la question de ce qu’on peut faire de ce qui s’écoule.
De quoi se mêle l’Union européenne ?
Il fut colporté qu’elle fixait les dimensions des cuvettes des toilettes pour le siège des Européens (grotesque, au point qu’on voudrait croire à une « fake news »), mais avec le cannabis, de façon vérifiable, elle requiert de tous les États membres qu’ils admettent l’usage du cannabis thérapeutique. Cette résolution généralisatrice dilue la responsabilité de ceux qui, dans les différents États, militent pour la promotion de cette drogue.
Ils peuvent, désormais, abriter leurs errements par la formule de plus en plus utilisée : « C’est pas nous, c’est l’Europe ! »
N’oublions pas que le cannabis « thérapeutique » est une figure imposée dans l’épreuve de légalisation du cannabis récréatif.
Tous les États qui l’ont légalisé l’ont d’abord déguisé en « médicament », bon pour tout et bon pour tous…
Qu’une des 200 substances identifiées dans le cannabis démontre qu’à l’état pur, elle aurait un intérêt pour le traitement d’un trouble ou d’une affection définie, c’est possible.
Que sous des pressions idéologiques ou capitalistiques d’aucuns veuillent promouvoir, à marche forcée, telle de ces molécules ou, pour aller plus vite, toutes ces molécules à la fois, brûlant les étapes qui s’imposent au développement de tout médicament, c’est parfaitement condamnable.
Cette campagne (car il s’agit de cela) est menée par des médias contaminés par l’idéologie libertaire héritée de Mai 1968, ayant abdiqué leur sens critique et l’éthique dont ils se gobergent tant.
Il y a, en leur sein, nombre de consommateurs impatients de la légalisation de cette drogue qui s’irritent de devoir se cacher comme des bizuts pour l’acquérir.
De même qu’au début de nos conférences aux membres du monde médical nous devons indiquer nos éventuels liens d’intérêt, susceptibles d’interférer avec le discours que nous allons tenir, les députés européens, tout comme les députés et sénateurs français, ainsi que les journalistes, devraient être astreints à semblable exigence.
Cette disposition s’impose où ils sont intensément sollicités par les lobbies de l’internationale du cannabis.
Jean Costentin
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