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samedi 17 novembre 2018

Ligne TGV au Maroc : c’est cadeau !

 
 


 
À la veille de la mobilisation des « gilets jaunes » pour protester contre le matraquage fiscal que subit le peuple français, nous apprenons que la France a contribué à hauteur de 51 % au financement, sous forme de prêts et de dons, à la construction de la première ligne de TGV au Maroc.
 

Tanger et Casablanca seront désormais reliés par la ligne grande vitesse grâce au fleuron de la technologie française.
Coupons court à toute querelle politicienne.
Cette décision avait été prise sous Nicolas Sarkozy, Hollande l’avait poursuivie, Macron a assisté à l’inauguration.
On nous sortira, évidemment, les arguments de politique internationale.
Alstom fait une grande partie de son chiffre d’affaires à l’export.
On nous dira, également, qu’il s’agit de promouvoir le savoir-faire français, d’un investissement qui amènera bien d’autres contrats.
On peut, aussi, douter de la pertinence d’engager plus d’un milliard d’euros de l’État (et donc des impôts levés sur le peuple français).
Les entreprises chinoises ont, en effet, tendance à prendre une bonne partie du marché africain, et sur ce secteur d’activité, il n’est pas sûr qu’une ligne de ce genre soit véritablement engagée avec un investissement provenant entièrement d’un pays d’Afrique ou du Maghreb.
Quand bien même un contrat serait signé avec une grande entreprise française, il faudrait savoir quelle somme finirait, in fine, par revenir à l’État.
Sans tomber dans la caricature d’un propos qui nierait la dimension diplomatique des échanges économiques internationaux, il semble tout de même qu’à l’heure où le peuple français se sent légitimement écrasé par les prélèvements obligatoires, à l’heure où les petits chefs d’entreprise, les paysans, les ouvriers et employés ont l’impression que le travail ne paie plus, ce chiffre rond d’un milliard de prêts pour une ligne de TGV dans un pays extérieur représente la cerise sur le gâteau.
Un gâteau que les classes moyennes usées, échinées, délaissées contribuent largement à préparer mais qui finit, inéluctablement, par lui passer sous le nez.

Axel Vontargier

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