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lundi 19 novembre 2018

« Ce jour où la France se souleva » L’édito de Charles SANNAT

« Ce jour où la France se souleva » L’édito de Charles SANNAT
 
 
par | 19 Nov 2018 |
 
Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
 
Des salons dorés, la colère de la foule semble toujours assourdie, même quand elle est assourdissante.
 
J’ai suivi les événements sur le terrain depuis plusieurs jours.
Peu importe que l’on soit pour ou contre ce mouvement des « gilets jaunes ».
Je veux juste partager avec vous ce que j’ai vu, compris et aussi ce qui reste en suspens, des choses bien dérangeantes.
 
Les digues de la colère trop longtemps contenue sont en train de céder.

Le gouvernement ne comprend pas.
Nos élites ne comprennent pas.
Nos journalistes des grands médias tentent d’aider le gouvernement à éteindre l’incendie qui menace de ravager le pays.
La méthode est évidemment mauvaise et il est fort probable qu’un jour, des comptes soient demandés par les victimes et les blessés.
Nous y reviendrons.
Ce qu’il faut retenir c’est que dans un pays où le politiquement correct est étouffant, où la liberté est surveillée, où il n’est plus possible de penser véritablement sans « choquer », sans « déraper », sans être un « phobe », dans un pays où quand un gosse de 7 ans emmerde un autre gamin de 7 ans – ce qui relève de l’éducation et du pédagogique – se transforme en garde à vue et en procédure de « harcèlement », quand nos élites perdent le bon sens, quand les « bobos parisiens » pensent la société hors sol et à travers un prisme idéologique et croient qu’ils peuvent changer la manière de voir les choses des masses, nous créons un cocktail terrible de colère rentrée.
Immigration, vaccination, LGBTQI… théorie du genre, taxation, gasoil et vitesse à 80km/heure, pouvoir d’achat, piscine de Macron, ou vaisselle de Madame au Palais, tout y passe ou presque.
Le pays devient fou.
Fou de ses paradoxes, fou de ses contradictions, fou de ses idéologies, fou de ses démagogies, fou de tout.
Le contrôle social français, parce qu’il existe déjà au même titre qu’en Chine, même s’il ne porte pas le même nom, a mis un couvercle sur une cocotte minute.
Personne n’a voulu voir la fumée qui s’en échappe ni la pression qui monte, pourtant, quand les digues céderont, ce sera terrible. Terrible.
 
Une violence inouïe…

Ce que j’ai vu, c’est une violence inouïe, une haine rentrée, contenue depuis trop longtemps, qui a commencé à se libérer.
Cette rage de ne pas être entendu, cette colère d’être méprisé par un pouvoir sourd aux attentes simples d’une population, cette frustration terrible, non pas de la France « périphérique », mais de la France, essentiellement gauloise, qui subit la diversité, la crise économique, la fiscalité confiscatoire pour arroser à coup de milliards des « citées » et des quartiers « populaires » qui croulent sous les subventions… et la radicalisation.
 « On ne veut plus payer ».
Voilà ce qui est dit.
C’est tout cela que j’ai entendu, jusqu’à un pharmacien expliquant qu’il trouvait scandaleux tous les médicaments gratuits pour les migrants et pas pour les mamies…
Mais il y a aussi ces médecins, ces ambulanciers, les motards en colère, ou les paysans, ou les artisans, ou les taxis, ou, ou, ou,…
Nos dirigeants ont patiemment construit une société de haine et d’opposition.
Quand il y a haine et opposition, il finit par y avoir confrontation et violence.
Même Gérard Colomb l’a dit en quittant son poste.
Quelques jours seulement ou il n’est plus là, et il sera vite très regretté!
Terrible bilan.
 
« Ils » forcent les barrages !
 
Ils ont besoin d’une batterie pour l’i-Faune… Je vous l’avais dit.
Ces centaines d’abrutis, car si l’on peut être totalement opposés aux gilets jaunes, et faire comme le demande En Marche porter des gilets verts, rien ne saurait justifier d’écraser et de tuer quelqu’un.
Or, partout en France, des abrutis beaucoup plus pressés que les autres, qui eux ont « un métier » ou un travail… ont foncé dans les barrages…
Les enquêtes peut-être nous diront que ces chauffards étaient des « sympathisants », ou encore des « encartés » de chez En Marche, des « radicalisés » En Marche qui n’ont pas su arrêter leur véhicule. C’est le problème quand la marche est trop rapide, les distances de freinage s’allongent, et c’est évidemment valable pour le gouvernement et le parti présidentiel.
Cette excitation est en partie la résultante involontaire « évidemment » des propos tenus par notre nouveau ministre de l’Intérieur.
En expliquant qu’il n’est pas possible de bloquer le pays, on légitime les passages en force de quelques fragiles du haut !
Elle est aussi le fruit de l’individualisme forcené, et également… de la permissivité de la justice et de tant d’autres choses, à commencer par le délitement de tout ce qui fait « société » commune.
Le gars qui écrase dira qu’il a paniqué, alors qu’il a pété les plombs, et prendra quoi… un an, deux ans au maximum…
Bref, plus personne ne risquant plus rien, là encore, qu’est-ce qui viendra enrayer l’expression de ces haines rentrées ?
Avant, les petits avaient des choses à perdre en combattant le gouvernement, ce que n’a pas encore saisi le gouvernement c’est qu’il a changé les équilibres en changeant la fiscalité.
Le peuple a plus à perdre en ne se battant pas contre son gouvernement qu’en ne disant rien.
Les peuples sont des agents économiques et leurs raisonnements le sont également.
Si Macron ne comprend pas les hommes, qu’il comprenne au moins les chiffres, et relise La Grève de Ayn Rand.
Nous avons atteint le point de basculement économique où le travail n’a plus aucun sens.
Plus aucun.
Le travail n’a plus de sens économique, sauf au-delà de 2 500 euros nets par mois.
Le gouvernement doit saisir qu’en dessous de 2 500 euros nets par mois, il vaut mieux rester chez soi, avoir un HLM, la CMU, ne pas payer la cantoche des gosses et avoir accès à tout gratuit et rentrer dans le cycle de l’assistanat.
Le gouvernement doit saisir que si les gens ne traversent pas la rue, ce n’est pas qu’ils ne peuvent pas trouver de boulot, c’est qu’il n’y a plus d’intérêt à le faire.
Partant de ce constat économique, les gens vont cesser de travailler, parce que se rendre au travail est trop coûteux et rapporte trop peu.
Le nombre de travailleurs va chuter considérablement.
Le nombre d’assistés, exploser à la hausse, et les coûts pour la collectivité aussi.
Il faudra augmenter la fiscalité de ceux qui bossent encore.
Alors ils seront de moins en moins nombreux à travailler… et le cycle vicieux ira jusqu’à l’effondrement.
 
La politique macronienne est un échec assuré…

Le transfert de la fiscalité des entreprises aux gens revient à un transfert vers les travailleurs, car seuls les travailleurs sont solvables et imposables.
Premier gros mensonge économique.
Il ne faut pas transférer sur les gens, mais sur la consommation et avoir une super méga TVA environnementale en taxant même à 150 % les bijoux, ou les produits venant de loin…
Il faut privilégier le local évidemment, mais pour faire cela, on ne peut pas le faire dans un cadre européen qui l’interdit, sans souveraineté, et en mettant la mondialisation comme la vertu cardinale… Deuxième énorme mensonge intellectuel.
Tout cela, les gens le savent, ils le ressentent, ils voient bien que cela ne fonctionne pas et qu’ils sont réduits à l’état de vache à lait à bosser toujours plus, pour de moins en moins.
Le « pacte » social est en lambeaux.
Pour Macron, avoir un profil bas, que notre Hollande « président » normal avait certes bien maladroitement adopté, était évidemment une meilleure approche.
Macron insulte les gens et il est édifiant de voir les commentaires ultra-condescendants des partisans ou des « cadres » du mouvement En Marche sur ces gens qui puent le « gasoil »…
C’est juste hallucinant.
Le gouvernement et les forces de l’ordre doivent aider à la sécurisation des points de blocage.
 
Ce que j’ai vu ? Localement et partout en France, c’est que le gouvernement a laissé faire.

Il a laissé faire cela…
Partout. Ici, c’est chez moi et ailleurs.
Plusieurs personnes blessées sous nos yeux.
Un homme dans un état critique héliporté au CHU de Rouen.
Ce n’était pas un cas isolé.
Tout au long de la journée, alors que jamais le trafic n’a été aussi faible, des fous furieux ont tenté de forcer les barrages au mépris de la vie humaine.
Certes, gendarmes et policiers ont interpellé quelques-uns de ces « fous furieux », mais beaucoup ont pris des risques inconsidérés pour forcer les barrages.
Ils auraient pu, ils auraient dû être plus actifs et plus participatifs.
 
La question dérangeante est la suivante : quels étaient les ordres de Castaner ? Un jour, il faudra répondre à cette question.
 
Une des victimes encore à terre.
L’autre blessé très grièvement est dans le véhicule des pompiers.
Il sera héliporté vers le CHU de Rouen.
Aux dernières nouvelles, son état n’était pas stabilisé.
L’automobiliste pressé d’aller faire son « shopping » lui a roulé sur le torse.
Les gendarmes heureusement prépositionnés à quelques dizaines de mètres du point de rassemblement pourront interpeller le coupable des faits sur le champs. 
L’homme au sol, lui s’est fait rouler sur la jambe après avoir été projeté la tête en arrière.
Vous voyez le pompier lui maintenir la tête pendant que les autres s’occupent des jambes salement amochées. 
 
 
Un beau coupé Peugeot transformé en arme pour écraser des gens.
Celui qui a fait cela, car c’était un homme, était d’un calme olympien en sortant de son véhicule après que ce dernier ait été stoppé par les gilets jaunes.
 
 
Les pompiers ont dépêché d’importants moyens sur place très rapidement.
« Allo les pompiers? Venez vite il y a une voiture qui a foncé dans la foule des gilets jaunes. Réponse du pompier à ma femme qui appelait… « c’est grave comment »? J’en sais rien mais c’est très grave il a roulé sur les gens ».
J’aurais l’occasion de parler à nouveau de la nécessité de passer son brevet de secourisme ou l’on apprend notamment à décrire aux secours au mieux la situation afin qu’ils puissent gagner du temps dans l’envoi des moyens nécessaires et adaptés à la situation.
J’en connais une qui a décidé de s’inscrire dès demain. 
 
 
Scène d’une violence inouïe et inconscience totale d’une société en pleine dérive.
Aucune envie pressante de corn-flakes ou de sodas ne peut justifier ce genre d’actes.  
 
N’accusons pas le gouvernement par principe et incitons-le à éviter la tentation du laisser-faire et du laisser-aller en espérant que la violence qui se déchaîne pousse les gens à rentrer chez eux, ce qui serait une erreur supplémentaire d’appréciation qui risquerait de se transformer en très grande responsabilité historique et éventuellement juridique.
Chaque mort, chaque blessé renforcera la motivation.
Quand il n’y a pas d’organisation nationale, et que l’on est face à un soulèvement populaire, il y a deux manières de faire.
La première, celle qui a été manifestement choisie volontairement ou non, et l’on finira par le savoir, c’est de laisser faire comme cela s’est passé samedi.
La seconde, c’est d’encadrer les mouvements, en expliquant que les forces de l’ordre passeront sur chaque point de blocage même ceux qui ne sont pas déclarés pour donner des conseils de sécurisation.
Même ceux qui ne sont pas déclarés et peut-être même surtout ceux qui ne sont pas déclarés !
Cela n’a pas été fait.
Cela n’a pas été ordonné.
Là était la sagesse élémentaire, et le gouvernement en serait sorti grandi.
Parce que cela ne sera pas fait, alors que moralement, il en va du devoir de nos autorités, de nos policiers et gendarmes qui ne doivent jamais oublier qu’ils sont au service de la population et pas des dirigeants, alors il faudra que les gens le fassent eux-mêmes pour éviter des accidents.
Si le mouvement dure, les tensions monteront.
Il faut donc penser la protection des lieux de blocage ou de filtrage.
 
« Qu’ils viennent me chercher »… Ils ont été stoppés à 200 m du Palais.
 
Macron le tout-puissant Jupiter avait crânement lâché cette formule lors de l’affaire Benalla…
Une formule qui en dit très long sur le sentiment d’impunité de nos élites dirigeantes.
Pourtant, les sans-dents n’ont été stoppés qu’à 200 mètres du Palais.
Le groupe de sans-dents qui était là n’était pas suffisamment important ni suffisamment motivé pour partir à l’assaut du Palais, mais cela devrait être pris pour un avertissement sans frais !
 
« Ils » peuvent venir chercher le président en son palais et mettre sa tête au bout d’une pique.
 Qui aurait tiré sur la foule ?
 Un jour, les grenades fumigènes ne suffiront plus.
 Ce jour-là, qui tirera pour empêcher la foule d’aller chercher Macron ? Qui ?
 Personne.
 Le roi est nu.
 
Que fera Castaner ?
 
Rien.
Il ne leur reste que les postures et la capacité à terroriser les « gens » qui ont un compte en banque, qui sont saisissables, et qui globalement, eux, respectent les lois.
« Ils » ne font plus peur qu’aux braves gens…
Et les braves gens n’acceptent plus de se faire terroriser pour leur permis de conduire, alors que les délinquants quotidiens pourrissent leur quotidien sans rien risquer, eux…
D’ailleurs, Castaner lui-même l’a dit, la prison « n’est pas une solution », alors que fera Castaner ?
Il n’a pas les moyens ni matériels ni humains de sécuriser le territoire, et le bordel de la délinquance ambiant le démontre chaque jour.
Alors, imaginez quand vous avez un soulèvement populaire sur tout le territoire.
Imaginez un soulèvement sur la durée…
Tous les mois !
Et dire que Bruxelles limite le temps de travail des militaires qui devront bientôt être syndiqués…
 
Il est urgent d’éteindre l’incendie.

Il est indispensable d’éteindre l’incendie, et encore une fois, la haine que j’ai vue et ressentie est très inquiétante pour la suite.
Le déferlement pourrait être terrible.
La France est l’URSS de 1989.
Un tigre de papier.
Au premier coup de fusil, les leviers de commande ne répondront plus.
Le système tient sur l’illusion de la solidité des institutions.
Pourtant, tout est miné de l’intérieur.
Notre pays peut s’effondrer comme l’URSS en une semaine.
Chacun se retrouvera seul.
Voilà ce qui a commencé à se passer ce week-end.
Il n’y a pas, dans ce mouvement, que de « beaux » sentiments et de gentils gilets jaunes.
C’est beaucoup plus complexe.
Il y a trop de frustrations retenues depuis trop longtemps.
Pour éteindre l’incendie, ce ne sera pas agréable pour la clique d’En Marche à l’égo surdimensionné, mais il va lui falloir rabattre son caquet.
Faire amende honorable, cesser les insultes et le mépris de caste devenu insupportable.
Ce mépris tient une place bien plus importante dans la révolte actuelle que ce que l’on peut penser à Paris.
Ensuite, cela doit s’accompagner d’un programme économique en rupture avec celui qui est porté, et là cela va être plus dur dans le cadre actuel.
C’est le principal défi de Macron.
Après, l’Europe a aussi intérêt à avoir une France stable…
Ça tombe bien, il y a des élections européennes.
Un bon moyen de construire un nouveau projet… avec les Français, et pas contre eux.
Bon, quand on est Jupiter, manifestement, on manque de sagesse et de pondération.
Il y a donc peu de chance que cela se passe ainsi.
Castaner et Macron tenteront de passer en force.
 
Ce ne sera plus la chienlit, mais l’anarchie.

La même que celle de la libération et de l’épuration.
Et ces terribles pulsions de mort et d’envie d’en découdre.
Des moments de l’histoire où tout devient possible dans des séances de haine et d’expiation collective.
Les heures les plus sombres ne sont pas juste un concept de propagande minable, c’est une réalité qui peut-être la nôtre en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.
Pendant ces heures-là, chacun est seul.
 
Les grands malades qui nous dirigent depuis des années ont mis en place les éléments pour qu’elles soient, hélas, notre avenir.
 
Les révolutions sont toujours de couleur.
En France, elle ne sera pas orange.
Elle sera jaune.
Comme toutes les révolutions, quelles que soient leur couleur de départ, elles finissent toute par la même : celle, rouge, du sang qui coule dans les rues.
Ce sang, lui, a déjà commencé à couler dans nos rues.
La seule question qui devrait occuper tous nos esprits et mobiliser toute intelligence collective est la suivante : comment guérir la France ?
Comment guérir notre pays tellement malade ?
Le méprisant de la république est certainement l’un des dirigeants les moins capables de notre histoire de penser cette question pour panser nos maux et guérir notre maison commune.
 
Malheur à toi pays dont le roi est un enfant.
 
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
 
Charles SANNAT

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