La BBC a dévoilé les détails d’un accord secret qui a permis à des centaines de combattants de Daech et leurs familles d’échapper à Raqqa, sous le regard de la coalition dirigée par les États-Unis et les Britanniques et des forces dirigées par les Kurdes qui contrôlent la ville.
Un convoi comptait certains des membres les plus notoires de Daech et – malgré les assurances – des dizaines de combattants étrangers.
Certains d’entre eux se sont répandues dans toute la Syrie, allant même jusqu’en Turquie.
(…) Abou Basir al-Faransy, un jeune Français, parti avant que les choses ne deviennent vraiment difficiles à Raqqa.
Il est maintenant à Idlib, où il dit qu’il veut rester.
Les combats à Raqqa étaient intenses, même à l’époque, dit-il.
Nous étions des combattants de première ligne, en guerre presque constamment[contre les Kurdes], vivant une vie dure.
Nous ne savions pas que Raqqa allait être assiégée. »
Désillusionné, las des combats incessants et craignant pour sa vie, Abu Basir décida de partir pour la sécurité d’Idlib.
Il vit maintenant en ville.
Il faisait partie d’un groupe presque exclusivement français au sein de l’EI, et avant qu’il ne les quitte, certains de ses compagnons de combat ont reçut une nouvelle mission : Certains de nos frères nous ont quitté pour la France pour y mener des attaques dans ce qu’on pourrait appeler le « jour du jugement dernier ».
Beaucoup de choses sont cachées sous les décombres de Raqqa et les mensonges autour de cet accord auraient pu facilement y rester enfouis.
Le nombre de départs était beaucoup plus élevé que celui des anciens des tribus locales.
Au début, la coalition a refusé d’admettre l’étendue de l’accord.
Les forces démocratiques syriennes dirigées par les Kurdes continuent de soutenir, ce qui est quelque peu improbable, qu’aucun accord n’ a été conclu.
Et il ne s’agissait peut-être même pas de libérer des otages civils.
En ce qui concerne la coalition, il n’ y a pas eu de transfert d’otages de l’IS à la coalition ou aux mains des FSD.
Et malgré les démentis de la coalition, des dizaines de combattants étrangers, selon des témoins oculaires, se sont joints à l’exode.
L’accord pour libérer IS consistait à maintenir de bonnes relations entre les Kurdes menant la lutte et les communautés arabes qui les entourent.
Il s’agissait aussi de minimiser les pertes.
IS a été bien implanté à l’hôpital et au stade de la ville.
Tout effort pour le déloger de front aurait été sanglant et prolongé.
La guerre contre la SI a un double objectif: premièrement, détruire le soi-disant califat en reprenant le territoire et, deuxièmement, prévenir les attaques terroristes dans le monde au-delà de la Syrie et de l’Irak.
Raqqa était effectivement la capitale de l’IS, mais c’était aussi une cage – les combattants y étaient piégés.
L’accord pour sauver Raqqa en valait peut-être la peine.
Mais cela signifie aussi que des milciens endurcis se sont répandus en Syrie et dans d’autres régions du monde – et beaucoup d’entre eux n’ont pas encore fini de se battre.
BBC
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