Emmanuel Macron devant le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, et les étudiants de l'université de Ouagadougou le 28 novembre 2017, photo ©ludovic MARIN / AFP
28 nov. 2017
Devant les étudiants de l'université de Ougadougou, Emmanuel Macron a déclenché l'hilarité de l'assistance aux dépens du président du Burkina Faso.
De nombreux internautes ont jugé que le dirigeant burkinabè avait été «humilié» par son homologue.
Venu dans un contexte tendu pour parler sur un pied d'égalité avec les Africains, le président français a pourtant flirté dangereusement avec les limites diplomatiques à plusieurs reprises.
«Mais vous m'avez parlé comme si j'étais le président du Burkina Faso», a-t-il ainsi lancé en réponse à une question de l'assistance sur le mauvais état de l'université de Ougadougou.
Alors que, précisément, les liens entre la France, la Françafrique et le néo-colonialisme étaient au cœur de ce déplacement.
Il s'en va... Reste là ! Du coup, il est parti réparer la climatisation...
#Burkina : échauffourées en marge de la visite de #Macron, le convoi de la délégation caillassé— RT France (@RTenfrancais) 28 novembre 2017
➡️https://t.co/EoOoyACAfU pic.twitter.com/yxhGqOROBt
«Quelque part vous me parlez comme si j'étais encore une puissance coloniale», a encore souligné le président.
«Mais moi je ne veux pas m'occuper de l'électricité dans les universités au Burkina Faso», a-t-il encore martelé sur un ton mi-amusé, mi-excédé.
Et de s'exclamer, alors que l'agitation de l'assistance, partagée entre rires, applaudissement et sifflet, était palpable : «C'est le travail du président [du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré]. L'intéressé quittant subitement la salle, Emmanuel Macron lui lance encore, le tutoyant : «Du coup, il s'en va... Reste là ! Du coup, il est parti réparer la climatisation...»
"Ce n'est pas à moi de réparer votre électricité c'est à votre président"— Damien Rieu (@DamienRieu) 28 novembre 2017
Incroyable : le président #Macron humilie le président Burkinabé qui quitte la salle. pic.twitter.com/siEiGxGf16
Sur Twitter, plusieurs internautes ont estimé qu'Emmanuel Macron avait tout simplement «humilié» son homologue burkinabè.
#macron humilie le président burkinabé à #Ouagadougou qui finit par quitter la salle.— Christobal ن (@SocialoSceptik) 28 novembre 2017
La politique étrangère de l'exécutif est au zénith de la bêtise. https://t.co/n1bLrSS96D
Va t'il falloir envoyer des excuses au nom de la France à chaque endroit que ce jeune branleur mal élevé insulte?— georg duran (@duran_georg) 28 novembre 2017
A noter que la vidéo publiée sur le compte twitter d'Emmanuel Macron a été expurgée de ce moment précis.
Vous m’avez parlé comme si j’étais le Président du Burkina Faso. pic.twitter.com/7QUNOTHXqB— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 28 novembre 2017
Durant la séance de questions réponses, le président de la République ne semble pas être parvenu à se départir d'un ton pédagogique, oscillant entre humour et quasi-énervement.
Peu après le départ du président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, une étudiante interpelle Emmanuel Macron sur le faible nombre, selon elle, d'étudiants africains boursiers en France, chiffre qu'elle compare aux soldats français présents en Afrique.
«Mais mademoiselle, je préfèrerais vous envoyer beaucoup moins de soldats», rétorque alors Emmanuel Macron, et d'ajouter, la pointant du doigt : «Ce que vous devriez faire... Imaginez que vous êtes une jeune femme qui vit à Angoulême [...] et elle a son jeune frère qui se bat dans les troupes françaises et qui est peut-être mort ces derniers mois pour vous.»
«Ne venez pas me raconter... me parler comme ça des soldats français ! Vous ne devez qu'une chose pour les soldats français : les applaudir», a-t-il encore martelé.
«La Françafrique n’est pas morte»
Se réclamant «d'une génération qui ne vient pas dire à l'Afrique ce qu'elle doit faire» et soulignant qu'«il n'y a plus de politique africaine de la France», Emmanuel Macron a tenté de se défaire de l'image parfois paternaliste véhiculée par la France en Afrique.
Mais le succès est mitigé, à en juger par les réactions sur les réseaux sociaux.
«Macron s’est comporté à Ouagadougou comme un petit administrateur de la coloniale, imbibé d’absinthe. Paternalisme, défense du franc CFA, glorification de soldats accusés de viols en Centrafrique. La Françafrique n’est pas morte. Définitivement», a commenté un internaute.
Macron s’est comporté à #Ouagadougou comme un un petit administrateur de la coloniale, imbibé d’absinthe. Paternalisme, défense du franc CFA, glorification de soldats 🇫🇷 accusés de viols en #Centrafrique.— THOMAS DIETRICH (@thomasdietrich0) 28 novembre 2017
La Françafrique n’est pas morte. Définitivement.pic.twitter.com/OAhdxX1ztr
Macron s’est comporté à #Ouagadougou comme un administrateur coloniale,Paternalisme,Donneur de leçon et ce permet même de ce foutre de la gueule du Président Burkinabé.BREF !!!— Ankh ☥ (@FrenchAnkh) 28 novembre 2017
La Françafrique n’est pas morte encore .
Paroles pleines de condescendances de #Macron, envers son homologue Burkinabé@BFMTV parle de « show » 👍#Ouagadougou— 🄲🄷🄲 (@MClucratif) 28 novembre 2017
Arrogance et immaturité crasse de la part de #Macron face au chef d’Etat burkinabé. On peut souscrire sur le fond, mais la forme est indigne de la fonction. #Ouagadougou— Mickaël Lemic (@M_Lemic) 28 novembre 2017
«Imaginons un président de pays étranger avoir une telle attitude en France et dire la même chose à Macron», a remarqué une autre internaute.
Imaginons un Président de pays étranger avoir une telle attitude en France et dire la même chose à Macron 😡😡— Armelle Haya Héliot (@ArmelleHaya) 28 novembre 2017
Quel paternalisme, quel manque de respect de son homologue ! non rien de nouveau !!! https://t.co/6RwWCzY29T
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