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mardi 19 juillet 2022

Se préparer pour les combats à venir

 


Soldats russes se préparant pour la bataille de Koursk, en 1943


 
5 juin 2017
 
Cet article a pour but de parler d'un sujet qui n'est que rarement abordé par les sites survivalistes,
mais qui pourtant constitue l'un des éléments essentiels de la vie, et certainement de toutes les situations de chaos.

Il s'agit de l'état d'esprit relatif au fait de tuer, à celui de mourir, et à la mort elle-même.
Ainsi que la peur qui les accompagne.
Cela inclut la perspective de tuer des méchants, de succomber au combat, ou de voir sa femme et ses enfants tués.

C'est un sujet délicat, et nous prendrons quelques exemples pour démontrer la réalité de certains points...
 
La mort

La plupart des gens ont peur de mourir.
Jeunes ou vieux, nous craignons la mort ou la pensée de sa survenance, d'une manière ou d'une autre. Beaucoup de personnes âgées refusent de parler de ce qu'il arrivera lorsqu'elles mourront et préfèrent ne pas faire de testament ni prendre de dispositions, laissant ainsi la famille dans la panade et les imbroglios administratifs, plutôt que d'aborder un sujet aussi "stressant".

D'ailleurs, ce genre d'attitude n'est pas exclusive à l'idée de mourir ; les gens l'adoptent souvent à d'autres occasions, lorsque le choix est difficile ou qu'elles ignorent ce qu'elles feraient dans une situation donnée.
Votre belle-mère claironnera sans doute qu'elle s'enfuirait par la porte arrière si des intrus pénétraient la nuit dans sa maison.
Dans ce cas, posez-lui la question suivante : " Et si mes enfants dormaient dans la chambre d'à côté ? ".
Là, ce n'est plus aussi simple.
 Neuf chances sur dix qu'elle termine la discussion par un " Mon Dieu, je ne veux même pas y penser... ".

Personnellement, j'aurais peur de mourir brûlé.
Peut-être par excès d'altruisme, dans la mesure où ça risquerait de schlinguer dans les environs.
 Je ne crains pas les autres formes de mort, ni l'idée même de mourir.
Si j'avais une femme et des enfants, j'aurais plutôt peur de ce qu'il pourrait leur arriver après.
 Mais vu que ce n'est pas le cas, je n'ai donc pas de raison d'être effrayé pour le moment.

J'avoue que la pensée d'une telle perspective doit être assez dérangeante pour qui possède une famille, dans la mesure où un effondrement sociétal entraînerait certainement des conditions de vie plutôt "inamicales" pour ceux restants.
Si tel est votre cas, vous ne pouvez pas laisser une telle peur prendre le dessus sans qu'elle ne finisse par vous consumer.
La solution est d'accepter le fait de mourir, soi-même ainsi que sa famille.
 Les croyants savent que s'ils endurent les tribulations jusqu'à la fin de la manière appropriée - telle que définie par le Christ - alors ils iront au Ciel et y retrouveront leurs bien-aimés.

Les temps qui s'annoncent vont être terribles.
Apocalyptiques.
Combien de temps encore : 6 mois, un an, deux ans ?
Je n'en sais rien, n'étant pas prophète.
Ce que je sais par contre, c'est que quelle que soit votre croyance (ou votre doute), vous devez accepter l'idée de la mort et vous concentrer sur le moyen de faire en sorte que si elle devait arriver, ce ne soit pas en vain.

En ce qui me concerne, j'ai fait mienne cette prière donnée par Marie-Julie :
" Seigneur, je remets mon âme entre vos mains ; j'accepte votre volonté, quelle qu'elle soit, si je dois vivre ou si je dois mourir. "
Je vous conseille vivement de l'adopter, ou de vous en créer une à l'identique en fonction de vos croyances. Répétez-la le soir avant de vous endormir, et toutes les fois que vous sentirez la peur envahir votre esprit. Vous verrez que dite avec conviction, elle a un effet incroyablement apaisant.

Préparez-vous et tenez vous prêt, y compris à périr.
 Employez au mieux les ressources dont vous disposez à chaque instant, financières, morales, et physiques.
Nous ne sommes pas égaux, et certains sont plus ou moins bien pourvus que d'autres dans divers aspects de leur vie.
Soyez réaliste, et optimisez celles qui sont les vôtres.
Tirez-en le maximum, sans vous surévaluer ni vous sous-estimer non plus.
En d'autres termes, faites en sorte que votre mort ne soit pas vaine si elle devait arriver...
 

Soldats russes se préparant pour la bataille de Koursk, en 1943

La mort n'est pas le spectacle glorieux auquel on assiste souvent dans les films.
Est-ce pour autant quelque chose qui mérite que l'on reste assis à pleurer dans son coin, ou même en parler pendant des heures ?
Sûrement pas.
 Bien que l'ayant vue de près et connaissant l'ignorance des masses au sujet des horreurs de la guerre, ou de tout ce qu'on pourrait appeler ainsi, je souhaite que vous qui me lisez - homme, femme ou adolescent - compreniez et acceptiez le fait qu'il y aura effectivement des horreurs.
Des cadavres dans les rues, des foules qui mettront les gens en pièces, des bombes tombant sur votre maison et soufflant votre petite fille en morceaux.
 "Oh non ! me direz-vous, j'ai un bunker et mes enfants seront en sécurité ".
 Peut-être, ou peut-être pas...

Parce que si vous n'acceptez pas ce fait, et que votre fantaisie de survivaliste vire à la pagaille la plus complète parce que vous n'avez pas eu le temps de rejoindre votre bunker, ou que vous êtes juste resté scotché à regarder votre enfant saigner, vous risquez de vous rendre totalement inutile pour le reste de votre famille.
Vous risquez d'être tellement perturbé sur le plan émotionnel que vous serez incapable de penser, tandis que l'équipe post-bombardement se dirige vers votre porte pour nettoyer les survivants. Acceptez-le maintenant.
Ce n'est pas une chose facile ou agréable à penser, mais il est vital de ne pas nier la réalité et risquer encore plus de pertes par votre déni.

Tuer

Bien que la capacité à tuer ne soit pas considérée comme une véritable compétence par la plupart des gens, il n'empêche que toutes les autres se révéleront inutiles le jour où l'on sera confronté à une situation de chaos susceptible de mettre en jeu la vie de notre famille ou des gens qui nous accompagnent.

Il semble que certaines personnes aient un énorme problème avec cela.
Si vous êtes réellement convaincu dans votre esprit que vous ne tuerez jamais pour quelque raison que ce soit, alors vous n'avez pas besoin d'acheter des armes ni de vous entraîner.
 C'est une stratégie comme une autre, même si je ne suis pas sûr que votre famille ne pâtisse pas un jour d'une telle économie.
 Pour ce qui est des véritables pacifistes, il est de toute façon impossible de les convaincre, vu que ces gens-là suivent un schéma intellectuel totalement opposé au nôtre.
 Ils résonnent par l'intellect, tandis que nous survivalistes résonnons par la pratique et l'analyse objective des faits.

Pour les autres, ceux qui n'ont pas une conviction aussi ferme, n'oubliez pas pour autant que la vie ne doit pas être ôtée à la légère.
 Ce sera un homme qui se battra pour sa propre cause contre un autre qui luttera pour la sienne, que leur cause respective soit bonne ou mauvaise.

Pourtant, si vous savez dans votre cœur que votre cause est juste et bonne, celui qui se présentera en face ne devrait pas être considéré plus que le temps nécessaire pour l'éliminer.
 Pourquoi ?
 Parce que vous êtes le gentil, et qu'il est le méchant.
Si vous voulez vraiment réfléchir aux décisions qu'il a prises dans la vie et qui l'ont amené à devenir méchant, donnez-vous quelques jours, ou jusqu'à ce que les hostilités soient terminées, avant de vous poser la question...
 


Facile, me direz-vous ?
 Pas de problème pour tuer tous les mauvais garçons qui se présenteront ?
 Vous allez prétendre qu'ils sont des zombies et qu'il n'y a pas de raison d'hésiter ?
 Fort bien, mais poussons à présent le raisonnement un peu plus loin.
 Supposons que nous vivions dans un pays contrôlé par un groupe de communistes sanguinaires à la Pol Pot, ou de sanguinaires tout court.
Le parti recrute dans ses rangs de jeunes hommes et femmes qui débutent leur enrôlement par des tâches innocentes.
Un an plus tard, ces jeunes commencent à commettre des atrocités.
Votre neveu s'est joint au parti.
 Vous savez qu'il connait les opinions de votre famille, ce qui entraînera probablement votre mort, ainsi que celle de votre femme et de vos deux enfants, plus huit autres dissidents que vous cachez dans la maison.
Êtes-vous prêt à tuer votre neveu pour protéger les autres vies ?
 Qu'en est-il si nous remplaçons votre neveu par votre fils ?

Tuer des méchants est un concept qui a fait son chemin dans votre esprit, du moins je l'espère. Je ne vais pas vous dire ce que je ferais moi-même, ni ce que vous devriez faire, sinon y penser sérieusement.
Car de telles situations se sont produites de nombreuses fois au cours des cent dernières années, et se reproduiront un jour prochain.
Des clans se forment, les gens s'entendent ensemble pour le bien et le mal, et certaines personnes que vous connaissez ou que vous chérissez pourraient passer du côté obscur...
Tous les gars sont des durs lorsqu'ils sont debout autour de leurs copains.

 Se faire tuer

Mais peu le sont quand leurs copains ont été tués ou que les chances ne sont plus en leur faveur.
Ceux qui ont connu la guerre ou des moments de péril extrême pourront vous le confirmer.

Une nuit en Egypte, le jeune copte qui était avec moi sur le toit d'un bâtiment à surveiller le périmètre de la communauté me dit soudain : " J'ai peur ; je veux rentrer chez moi ".
 C'était juste après qu'une autre église ait été brûlée plus au Sud, et d'autres chrétiens tués.
Pourtant, ce jeune copte était habitué depuis son enfance à vivre dans ces conditions, au milieu d'une population musulmane hostile et du danger permanent.
 Imaginez le choc à venir d'un BOurgeois-BOhême-Végan dont le seul niveau de chaos qu'il connait est le tir des feux d'artifice un soir de 14 juillet !
 


Ceux qui ont vécu de tels moments pourraient vous donner d'autres exemples.
 Depuis le soldat qui fait dans son froc, jusqu'à un autre qui se couche sous son véhicule plutôt que d'utiliser la mitrailleuse qui se trouve au-dessus pour un tir suppressif.
Ou cet autre encore qui était si agressif quand dix d'entre nous tiraient un malheureux insurgé qui n'avait aucune chance de lui causer quelque dégât, et qui se retrouve pétrifié lorsque seul face à un ou deux.

Pourtant, parmi ces soldats, certains auront été scouts durant toute leur enfance, enduré deux mois d'entraînement spécifique avec tir à balles réelles, ou fait l'école de guerre !
 Donc si vous pensez que parce que vous avez suivi un stage de tir pratique et lu quelques livres vous êtes apte au combat, alors vous pourriez avoir à reconsidérer votre position.

A mon avis, il manque à ces hommes une chose essentielle, ou plutôt deux : l'acceptation de la mort, et l'entraînement du mental.
 Pour ce qui est de la deuxième, nous l'étudierons dans la seconde partie.

La morale de cette histoire est éternelle et parfaitement résumée dans cette citation d'Héraclite vieille de 25 siècles : " Sur cent hommes, dix ne devraient pas être là, quatre-vingt ne sont que des cibles, et neuf sont de vrais combattants. Nous leur en sommes reconnaissants, car ce sont eux qui font la bataille. Mais un seul, un seul est un véritable guerrier qui fera que les autres puissent rentrer vivant. "
 

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