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jeudi 29 juin 2017

«Désolation d’une correctrice du bac en détresse» : une enseignante parle de «médiocrité»

Le 29/06/2017
 
 
«Désolation d’une correctrice du bac en détresse» : une enseignante parle de «médiocrité»

© Capture d'écran du site : www.toscana-notizie.it
29 juin 2017, 08:29

Le diplôme du bac aurait-il perdu de sa valeur au fil des ans ?

Un professeur chargé de corriger des copies du bac de français s’est alarmé du niveau des élèves en postant un message sur Facebook.
 Largement partagé, ce cri d'alarme a reçu beaucoup de soutiens de la part des internautes.
 55 copies du bac de français à corriger.
 Quand on enseigne la langue de Molière, la tâche ne paraît pas insurmontable.
 Mais, selon Audrey, le cru 2017 a des allures de cauchemar littéraire.
Devant ce qu’elle considère comme un désastre, l'enseignante a saisi son clavier et posté sur Facebook un message intitulé : «Désolation d’une correctrice du bac en détresse...»




«Je corrige des copies de l'écrit du bac de français pour des séries technologiques. C'est affligeant de médiocrité. Dans 90% des cas les méthodes ne sont pas appliquées, les réponses ne sont pas trouvées, les textes ne sont pas compris, les outils d'analyse ne sont pas connus, pas utilisés, l'expression est déplorable avec beaucoup de phrases sans verbe, l'orthographe est un lointain souvenir d'une autre époque, les majuscules... un soldat inconnu», regrette Audrey.
Elle s’en prend notamment à la commission d’entente qui, selon elle, la pousse à surnoter certaines copies : «Sincèrement je jette les points, histoire d'en mettre. Parce qu'il faut le savoir, la commission d'entente EXIGE que mon paquet de 55 copies dont certaines font 15 lignes aient 10 de moyenne.»
Le terme «en détresse» ne semble pas galvaudé à la vue du ton employé par le professeur de français :  «Si je n'atteins pas ce quota, mes notes seront augmentées. Alors à quoi bon ? A quoi bon passer plus de temps sur une copie que l'élève lui-même ? A quoi bon toute l'année transmettre conseils, leçons, connaissances ? A quoi bon exiger rigueur et culture ? Et surtout comment faire comprendre que ce lynchage du niveau du bac affaiblit nos jeunes pour l'avenir ? Pour les exigences de concours et de métiers où, oui, c'est dingue non, il faut savoir écrire, raisonner et analyser.»



Audrey a décidé de s’opposer au système éducatif, n’hésitant pas à lancer : «Pauvre France... Pauvre éducation…»
«Alors je fais mon choix. Je ne joue pas. Je ne cautionne pas. Je choisis de mettre les notes que ces malheureuses copies valent. Vous distribuerez vous-mêmes, en haut lieu, les notes qui arrangent votre politique. La bienveillance n'est pas le mensonge. Votre grand leurre se fera sans moi», adresse-t-elle en haut lieu.


Soutiens sur le web

L’initiative de l’enseignante a reçu un grand nom nombre de soutiens à en croire divers commentaires laissés sur les partages du post Facebook.
 «J’approuve votre liberté de "noter" et continuez comme cela !» ou encore «Bravo pour l’honnêteté... Il faut tellement y croire pour être enseignant de nos jours» faisaient partis des encouragements des utilisateurs du réseau social.

 
D’autres ont préféré commenter le fond du texte, en donnant souvent raison à son auteur.
 Ainsi, une certaine Béatrice fulminait : «C’est honteux ! Je préfèrerais ne pas savoir... Mettre la moyenne à des copies qui ne méritent pas la moitié... A quoi servent donc les exams ? Honteux ! Et pour les concours idem ?»
Tandis qu’un internaute nommé Babbaloo poussait plus loin l’analyse : «Elle est où, la France des lumières, de l'expression, de l'éloquence, des connaissances... La France est devenue la risée du monde occidental par son rétrécissement d'esprit, la dégradation de la morale et aujourd'hui un recul spectaculaire du niveau scolaire/académique. C'est affligeant, il faut faire quelque chose, maintenant…»

 
D’après le Figaro Etudiant, Audrey est une enseignante qualifiée de «géniale» par une de ses collègues et «très appréciée» de ces derniers.
Elody, qui se présente comme l’une de ses anciennes élèves, a tenu à rendre hommage à son ancienne professeure de français avec un message :  «Voici un petit texte, pour vous parler d’une femme que j’ai toujours appréciée. Je parle de ma prof de français : une femme en or, qui a du cœur et elle le fait ressentir dans son travail. Elle a toujours su nous aider dans tous les domaines, que ce soit en cours ou en privé, elle m’a guidée et beaucoup aidée. Je l’admire car c’est une femme extraordinaire.»

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