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vendredi 30 juin 2017

Le système Macron: décryptage d'un nouveau totalitarisme (L’Imprécateur)

Le 30/06/2017


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Publié le 30 juin 2017 par L'Imprécateur

Aujourd’hui, la question n’est plus d’empêcher Macron de gouverner, il est au pouvoir.

 La Constitution est ainsi faite que, quoi qu’il fasse, prolonger le hollandisme sous d’autres apparences, ou entreprendre une démarche berlusconienne de transformation de la société française (ce qui est le plus probable au vu de ses premières manœuvres pour résoudre les problèmes de la France sur le modèle américain de la gestion d’entreprise par les algorithmes, que l’on peut résumer en « méthode Obama »), il sera toujours à l’Elysée dans cinq ans.

Quoi qu’il en soit, et quoi qu’il fasse, Macron finira comme Berlusconi même si, a priori, il ne lui ressemble pas, dans une confusion entre les affaires de l’Etat et la finance internationale la plus malsaine.
Les exemples d’hommes « neufs » et « jeunes » prétendant réformer un pays en dépassant les partis traditionnels et les clivages droite-gauche ne manquent pas dans l’histoire récente.
 Hitler le premier pulvérisa le vieux parti conservateur allemand incarné par le maréchal Hindenburg, et les partis se réclamant du socialisme en les absorbant dans le national-socialisme.

En 1994, en créant Forza Italia, Berlusconi annonça qu’il s’élevait au dessus des partis traditionnels de droite comme la Démocratie chrétienne, et de gauche comme le Parti communiste italien, le deuxième parti communiste d’Europe.
Il les pulvérisa aussi, au point que le Parti communiste disparut en renonçant même à son nom, comme le Parti Socialiste français aujourd’hui. Forza Italia est le précurseur d’En Marche, un parti politique pensé comme une entreprise privée, utilisant les ressources du marketing, de la communication et du management, et sans programme.

Tout comme le parti israélien Kadima, apparu aux législatives de 2005 prétendit dépasser les vieux clivages droite-gauche en siphonnant la droite du Likoud et la gauche Avoda.
Lui aussi ne fut qu’un feu de paille qui enthousiasma la presse de l’époque.


Le succès initial d’Obama fut construit artificiellement par la presse de l’époque avec l’Obamamania qui toucha gravement toute la gauche française et européenne.
 Obama était jeune, diplômé, métis, l’incarnation du monde de demain.
Il s’appuya sur la méthode algorithmique pour gouverner, comme le fait Macron.
C’est une méthode vieille comme le monde, inventée par les babyloniens (les syro-irakiens de l’époque), perfectionnée par le grec Euclide, l’iranien (on disait perse à l’époque) Al-Khwârizmî (qui n’était donc pas arabe comme ceux-ci le prétendent), le français Descartes (Discours de la Méthode), l’anglais Newton… pour aboutir à l’informatique quantique actuelle, elle-même en évolution rapide.

Pour faire simple, l’algorithmie consiste à tenter de résoudre un gros problème, par exemple réformer le droit du travail, en le décomposant en une multitude de petits problèmes plus faciles à résoudre que l’on va traiter séparément.

Par exemple pour détruire le CDI considéré comme un frein à l’embauche, on institue le « Contrat de Projet » – appelé aussi « CDI de projet » pour rassurer ses victimes – sorte de CDD, puisqu’il a comme échéance la fin du chantier, mais avec les garanties sociales du CDI.
Chaque parcelle du droit du travail sera ainsi traitée au coup par coup, puis Macron tentera une synthèse selon la méthode américaine du top-down/bottom-up : après avoir décomposé le problème, on tente ensuite sa recomposition en priant le ciel pour que le résultat final soit à peu près ce qu’on espérait, et si possible meilleur que le point de départ.

D’où l’impossibilité d’annoncer un programme, comme l’a dit Macron à plusieurs reprises.
 Le risque évident étant que le patchwork des mesures « réformées » aboutisse à un monstre moins efficace que le précédent.
Obama en a payé le prix, créant une assistance sociale a priori très généreuse, « Obama care », mais finissant en système compliqué et très coûteux pour un résultat inférieur même à celui de la Sécurité Sociale (qui n’est pourtant pas un bon exemple en comparaison des systèmes sociaux de la Suisse ou du Danemark, efficaces, bien perçus par les citoyens et relativement bon marché).



Les fonctionnaires ont à craindre d’être victimes du même processus qui, pour eux, débute à peine avec la mise sous tutelle des deux cents plus hauts fonctionnaires priés de rendre compte directement à l’Élysée.

Le processus algorithmique fonctionne à la perfection, ou presque, en informatique où l’on travaille sur 1 et 0, le binary digit, ou « bit ». Les erreurs sont inférieures à une pour un million d’opérations effectuées par l’ordinateur.

Mais gérer des populations ou des individus est beaucoup plus délicat et aléatoire et le taux d’échecs beaucoup plus élevé.
Dans ce cas précis, les mathématiciens savent que la méthode algorithmique fonctionnera et donnera un résultat probablement bon.
 C’est le « probablement » qui pose problème, puisque il aura fallu détruire préalablement ce qui fonctionnait mal, mais avait au moins le mérite de fonctionner.

On nous dit qu’il faut donner sa chance à Macron.
 Pourquoi pas ?
Mais il faut savoir que le risque d’échec total est élevé, quand la méthode programmée et plus brutale de Fillon – copiée largement sur ce qui a réussi partout ailleurs en Europe en termes de baisse du chômage et de reprise de l’activité économique – avait une chance de réussite.

Macron habille sa méthode d’un argument curieux.
Si les syndicats et les fonctionnaires en avaient une claire conscience , elle serait immédiatement rejetée.
Il ne cherche pas à réformer, dit-il, mais à changer le Système.

En disant cela, il pense séduire les insoumis et les frontistes qui voulaient détruire le Système.
Seulement, qui est Macron ?
C’est l’homme du Système !
 Un Système qui l’a fabriqué, promu comme une lessive de marque, poussé en écartant ou détruisant au passage tous ses concurrents, parce que le Système voulait Macron à la tête de l’État français.
Le Macron présélectionné par French American Foundation et Bilderberg, les organismes financiers internationaux Rothschild, Lazard, Morgan-Stanley, la Fondation Clinton, Goldman Sachs et autres, pour contrer tout changement du Système en changeant tout, comme le dit autrement mais dans le même sens le prince Salina dans Le Guépard.

Macron est un séducteur, un Don Juan de la politique, mais comme tout séducteur, c’est un prédateur.
Les banques et le CAC 40 l’ont bien compris, qui le soutiennent parce qu’ils savent qu’avec lui leur avenir financier sera prospère aux dépens des retraités et salariés qui inaugurent le quinquennat Macron avec une hausse substantielle de la CSG de 1,7 point.
A ne pas confondre avec 1,7 % !
1,7 point représente environ 26 % d’augmentation de la taxe CSG pour laquelle seuls les fonctionnaires et, probablement les hommes politiques, recevront une prime compensatoire.

Macron, comme tous les débutants, en fait trop.
Jupiter, comme il se surnomme lui-même en toute modestie, a tout fait pour avoir une majorité à sa botte, une Chambre d’enregistrement peuplée de députés qui, pour être élus dans la majorité, ont signé un engagement à voter sans discuter les lois que proposera le gouvernement.
L’élection des questeurs de l’assemblée a provoqué une révolte de l’opposition où l’on a vu Mélenchon soutenir Christian Jacob, président du groupe LR, et un vieux député communiste fustiger vertement le gouvernement et les élus macroniens, les accusant d’ignorer le règles élémentaires de la démocratie.

Le problème, c’est que Jupiter lui-même les ignore, elles ne font pas partie de sa culture.
Même les journalistes présents à C dans l’Air jeudi commençaient à en convenir, ulcérés par le mépris dans lequel Macron les tient, estimant que leur intelligence n’est pas à la hauteur de l’intelligence présidentielle.

Après la révolte des élus de l’opposition qui commence, celle des journalistes va-t-elle suivre ?

La seule qui soit presque certaine, à échéance de quelques mois, est celle de la rue.

C’est ça le système Macron.

L’Imprécateur

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