Le 18/07/2017
Bertrand du Boullay
Natacha Polony paye ici sa liberté.
Il fallait s’y attendre !
Cette radio très boboïsée qui eut son heure de gloire à la libération de l’ORTF, puis durant les septennats de Mitterrand, avait depuis longtemps subi une défaite intellectuelle que lui causa la libéralisation de la bande FM et la montée des « radios libres ».
Marquée par l’opposition aux puissants cadenassiers, l’ORTF, la gauche inexpérimentée, sectaire et bête, elle rentra peu à peu dans le moule du conformisme.
L’ébullition sur la bande FM, quelques erreurs de stratégie et une gestion des ressources humaines maladroite conduisent, depuis, son audience au déclin, malgré de brefs sursauts.
Elle est surtout devenue un club dirigé par des personnes marquées par les ans.
Voyons, pour exemple, « les grandes voix » d’Europe 1 : Arlette Chabot, 66 ans ; Catherine Nay, 74 ans ; Gérard Carreyrou, 75 ans ; Charles Villeneuve, 76 ans ; Michèle Cotta, 80 ans.
Qu’on pardonne l’inélégance de citer ces éléments, mais… à un moment, il faut bien voir la réalité !
Quant au remplacement, Patrick Cohen contre Thomas Sotto pour présenter la matinale ?
Ce monsieur s’est davantage distingué par diverses polémiques que par un professionnalisme exigeant une certaine neutralité.
Qu’on songe à « C à vous », à Louane…
J’en passe et des meilleures.
Qu’on songe à Sabrina Ben Ali, à Martin Hirsch, à François Asselineau, etc.
Qu’Europe 1 croie bon de lui confier la matinale n’augure ni d’une absence de flagornerie envers le pouvoir ni d’un regain d’auditeurs.
Ils le mesureront bientôt.
Sans doute.
Et, là aussi, on doit regretter cette perte d’indépendance, par l’éviction de cette journaliste libre, et dans une soumission volontaire d’un patron de médias au pouvoir en place.
Comment, dès lors, ne pas craindre qu’Éric Zemmour ne fasse à son tour les frais d’un recadrage idéologique faisant taire les voix discordantes ?
Éric Brunet ayant depuis longtemps – et volontairement – abandonné la marque d’homme de droite au sein du PAF, il nous faudra chercher ailleurs.
Oui, cette double éradication rend amer.
Natacha Polony paye ici sa liberté, la création du Comité Orwell, devenu polony.tv (Web TV).
Mais nul doute qu’on la retrouvera sur des ondes plus libres et qui finiront par gagner l’esprit des Français.
Quand on soustrait les micros aux opinions contraires, on risque fort de les voir grandir chez le coq gaulois, toujours rebelle par principe de vie et premier mot de la devise tricolore : Liberté !
À commencer par celle de l’esprit.
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