Le dossier grec et les "manœuvres" de la Banque centrale européenne cachent le vrai problème de la zone euro - l'avalanche de dettes qui pèse sur l'Europe à cause de l'Italie et de la France, écrit El Economista, cité par RIA Novosti lundi le 29 juin.
La focalisation de l'Europe sur les problèmes politiques et économiques de la Grèce serait une grave erreur, écrit le portail économique espagnol El Economista.
La Grèce est un pays relativement petit avec une population de 10 millions d'habitants.
Les pays comme l'Italie ou la France, avec une population totale de 126 millions d'habitants, représentent un danger beaucoup plus important pour la stabilité de la zone euro, affirme le quotidien espagnol.
Cette hypothèse a été pour la première fois exprimée par l'économiste australien et chroniqueur du journal Financial Times, Satyajit Das, dans l'un de ses articles.
Il a noté que les deux pays se caractérisaient pas un chômage élevé, un nombre croissant de pauvres et une faible croissance économique, le tout conjugué à un grand volume de dettes accumulées.
Le montant total de la dette de l'Italie, écrit El Economista, si l'on prend en compte les dettes des entreprises et de la population, en plus de la dette publique, s'élève à 259% du PIB, en France, ce chiffre atteint 280% du PIB.
Le déficit budgétaire de l'Italie est de 3%, celui de la France — de 4,2%.
"Ce qui est encore plus significatif, c'est le fait que depuis 1974, la France n'a jamais réussi à atteindre ne serait-ce que la parité de ses revenus et ses dépenses", dit l'article.
En outre, alors que dans la plupart des pays de la zone euro, on observe une baisse du taux de chômage, ces deux États affichent une augmentation constante de la proportion de chômeurs au sein de la population active.
Selon les experts, cela démontre que les anciens emplois disparaissent en plus grand nombre que de nouveaux emplois apparaissent, car il est difficile d'en créer dans un contexte de croissance économique amorphe ou inexistante.
En même temps, les problèmes — les salaires excessifs, le modèle de l'"État-providence", la part dominante du secteur public dans l'économie, basée sur les prêts externes — sont de nature structurelle et ne sont pas une conséquence de la crise commune de la zone euro.
L'introduction de la monnaie unique n'a fait qu'aggraver la situation de l'Italie et de la France, qui sont peu susceptibles de surmonter la crise de l'endettement sans croissance du PIB par rapport au volume de la dette privée.
"Certes, la Grèce est à la une des éditions financières, à juste titre.
Mais le fait est que la baisse des prix de l'énergie, conjuguée à la politique extrêmement expansive de la Banque centrale européenne et d'autres "manœuvres" monétaires cachent le problème principal, et pour l'instant non résolu, de l'union monétaire", écrit le portail économique.
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