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lundi 29 juin 2015

Le loup est entré dans la bergerie

                                                    


Le 29/06/2015

À quoi servirait-il encore de pondre un papier de plus sur le énième massacre perpétré par Yassin truc ou Mohamed machin, sordide et islamique relevant plus du pléonasme cultuel que du fait divers tragique et prévisible ?

Un copier-coller suffirait parmi le choix pléthorique d’articles rédigés dans toutes les langues et sous toutes les latitudes, sur les non moins pléthoriques signes ostentatoires et récurrents d’amour, de tolérance et de paix perpétrés aux quatre coins de la planète, au nom de l’invariable « religion » de vous savez qui.
Il suffit de changer nom et prénom du dévot du jour aux sévices d’Allah et, pour les chroniqueurs paresseux ou ceux occasionnels en manque d’inspiration après une journée de travail, le tour est joué.
 Copier-coller la religion, facile.
Toujours la même.
Une valeur sûre.
 Le reste aussi.
 Copier-coller la mise en scène républicaine, le déplacement des « responsables » politiques sur les lieux de l’attentat, leurs réactions en 140 caractères, la tronche déterrée des mauvais jours de l’irresponsable en question, l’émotion, les « ne pas céder à la peur », « ne pas créer des divisions inutiles », les suspicions intolérables, les valeurs de la République en danger – étonnamment, ce n’est jamais de la France qu’il s’agit, quand il y a péril des valeurs -, puis suivra le discours sur la montée des extrêmes, à votre droite toute la montée des extrêmes, et surtout, surtout, ne pas verser dans « l’amalglaglagame » ou quelque chose du genre.
Viendront ensuite conjointement les critiques de « l’opposition », les larmes de crocodile des responsables du culte concerné, comme par exemple le Collectif contre l’islamophobie en France pour qui le véritable danger n’est pas le djihadisme mais l’islamophobie – tu parles, Mouloud, tu parles -, leur refrain bien rodé du « Ça n’est pas ça, l’islam » – bande de mécréants lobotomisés par 40 ans de JT de 20 heures -, puis, Charlie oblige, les « Je suis machin », les « Je suis truc ».


Ce sera enfin le tour de l’équipe télé qui ira, en exclusivité, interroger en boucle la famille du djihadiste, évidemment prioritaire sur celle de la victime ou de ses proches.
À tour de rôle, l’épouse éplorée, le frère étonné, le voisin de palier consterné.
Sans oublier l’imam de la mosquée du coin au discours bien rodé.
On commence à connaître.
De plus en plus prévisible.
La routine, somme toute, bien conventionnelle, une chorba réchauffée.


 Pourtant, nous vivons et allons vivre une époque non conventionnelle, une guerre dont on veut absolument taire le nom, une guerre, longue et éprouvante comme tous les conflits sanguinaires, imprévisible et non conventionnelle, où l’ennemi, ses armes et ses méthodes seront non conventionnels, un martyr qui n’a pas peur de mourir ; votre employé, votre voisin ou votre épicier du quartier.


Les tranchées seront nos rues, les champs de bataille nos villes.


Hélas, nous sommes depuis bien longtemps en guerre, mais nous ne le savions pas.


Ou plutôt, on ne voulait pas qu’on le sache.


En guerre depuis que le premier loup est rentré dans la bergerie, le poulain dans Troie.


 Depuis, le poulain a grandi.


Il faudrait une étincelle pour que tout éclate, pour qu’il y ait une révolution, un sursaut de survie.


 Il faudrait une étincelle, alors qu’il y a là, devant nos pupilles, un incendie qui est en train de nous consumer.

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