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lundi 1 juin 2015

Qui sont les «Vory v Zakone», ces mafieux géorgiens qui sévissent en France?

20 Minutes avec AFP

Publié le 01.06.2015 à 18:10
Mis à jour le 01.06.2015 à 18:49

Des membres du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) participent à une session d'entraînement à la base de Mondesir, près d'Etampes en France, le 10 janvier 2011

Des membres du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) participent à une session d'entraînement à la base de Mondesir, près d'Etampes en France, le 10 janvier 2011 - Fred Dufour AFP

FAITS DIVERS Une opération du GIGN et du Raid a conduit, ce lundi, à l’interpellation de 37 membres supposés de cette mafia entre l’Alsace et la région Poitou-Charentes…
 

Pour certains, c’est une rose des vents. Pour d’autres, un poignard ou une toile d’araignées.
Les tatouages exhibés fièrement traduisent le parcours et la « spécialité » des « Vory v Zakone ». Trente-sept membres supposés de ce groupe mafieux de l’ex-URSS ont été interpellés, ce lundi, lors d’une opération d’envergure menée par le Raid et le GIGN entre Strasbourg (Bas-Rhin) et la région Poitou-Charente.

Un gang de « Vory v Zakone » interpellé


Si la police a décidé de déployer 120 de ses meilleurs hommes, ce lundi, pour les arrêter, c’est bien qu’elle les considère comme une réelle menace.
Après avoir servi au début des années 1990 de territoire de repli pour les criminels liés aux oligarques russes, la France constitue depuis quelques années « un territoire de travail » pour cette organisation, explique ainsi François Xavier-Masson, patron du service d’information de renseignement et d’analyse stratégique sur la criminalité organisée (Sirasco).

Une dîme de 15 % prélevée

Littéralement « Les voleurs dans la loi », les « Vory v Zakone » regroupent différentes nationalités issues de l’ex-bloc soviétique (Russie, Géorgie, Arménie, Moldavie, Tchétchénie, Ukraine…) et sont régis par un code d’honneur strict.

Interview : « Elle est plus étendue que çe qu’on soupçonnait »


Spécialisée dans les extorsions, enlèvements, meurtres, trafic d’armes ou de stupéfiants, chaque bande de « Vory » doit s’acquitter de « l’obshak ».
« Il s’agit d’une sorte de dîme prélevée sur les activités criminelles – de l’ordre de 15 % – qui va ensuite servir à payer les avocats, aider les familles qui se retrouvent seules ou encore pour d’autres besoins », poursuit François-Xavier Masson.

Un CV de criminel assez sérieux

Régi par un système pyramidal très strict, les « Vory » disposent également d’un mode de recrutement bien particulier.
 Le « Vor » est adoubé lors d’une cérémonie à l’ancienne de cooptation. Il devient alors responsable de sa bande et est géré par des superviseurs régionaux.
« Il faut un curriculum vitae de criminel assez sérieux, quelques années en prison, pour pouvoir intégrer la confrérie », explique un enquêteur.
 Selon les enquêteurs spécialisés, il est difficile de connaître leur nombre en France.
Pour l’instant, seuls 5 ou 6 véritables parrains ont été interpellés dans l’Hexagone depuis trois ans.

Le début d’une imprégnation criminelle

« C’est peu, mais on fait souvent la confusion entre de véritables « Vor » et le contingent de voleurs et de criminels dans leur sillage, qui sont en France des Géorgiens pour la plupart, ou en tout cas des Caucasiens », explique cet enquêteur.

Pour certains, cette lame de fond n’est peut-être que le début d’une imprégnation criminelle plus importante dans les années à venir.
« Si on ne les arrête pas, c’est ce qu’il pourrait se passer », pronostique ainsi un spécialiste.
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