Garde à vue de Nicolas Sarkozy : "Hollande est un killer"

Mercredi 02 Juillet 2014 à 11:55 (mis à jour le 02/07/2014 à 12:23)

 Par Eric Brunet            

François Hollande. Photo © AFP

Liberté chérie. Bravo François Hollande ! Vous avez eu la peau de Nicolas Sarkozy.

 

Cet ennemi freudien dont vous évitiez de citer le nom pendant la campagne de 2012 ne sera sans doute pas votre adversaire en 2017.

Je réalise que je vous avais sous-estimé.

Et Sarkozy aussi !

 Derrière votre bonhomie rondouillarde se cache en réalité un tueur rancunier.

Comme les serial killers, vous camouflez sous vos manières bourgeoises un arsenal de méthodes pas très catholiques.

Car pour pulvériser la candidature de Sarkozy en 2017, vous avez préféré le napalm à la dentelle. Vous avez mis en oeuvre des moyens policiers disproportionnés.

Vous avez validé des écoutes que rien ne justifiait et qui vous ont permis d’être informé de la vie de l’opposition.

 Bienveillants avec vous, les journalistes ont même décerné un satisfecit à vos magistrats pour leur courage et (sic) leur indépendance.

Vos magistrats, justement.

 Ils ont déployé à l’endroit de Nicolas Sarkozy des moyens judiciaires considérables.

Clearstream, Bettencourt, Tapie, Karachi ne donnant rien, il fallait d’urgence inventer un nouveau Sarkogate.

Il fut décidé que le supposé financement libyen de la campagne de 2007 serait le tombeau de la Sarkozie.

 Et qu’importe si l’histoire était un peu bancale et remontait à plus de sept ans.

Qu’importe si Kadhafi, alors qu’il était bombardé par les Rafale, n’avait jamais pensé à évoquer ce prétendu financement.

Grâce à Kadhafi, les nouveaux juges nommés par Taubira à la tête du nouveau parquet financier créé par Hollande ont fini par donner à la procédure ce tour médiatique excitant : Sarkozy gardé à vue. Quelle que soit l’issue de cette affaire, voilà l’ancien président affublé d’une bonne tête de coupable.

 On l’imagine déjà, mi-Berlusconi, mi-DSK, déambulant avec des biffetons de Mouammar Kadhafi plein les poches… Bravo !

 

On en oublierait presque le supposé crime de M. Sarkozy : l’ancien président de la République pourrait avoir tenté d’obtenir des informations auprès d’un haut magistrat étranger au dossier où il était poursuivi.

Même Alain Jakubowicz, avocat et président de la Licra, s’étrangle :

 

 

« On n’arrive pas à avoir Sarkozy, alors on essaie de l’accrocher sur des choses sans grande importance. Le fait qu’un client téléphone à son avocat pour lui demander d’aller à la pêche aux infos est courant. Mettre un ancien président de la République en garde à vue pour cela est scandaleux. »

 

Jadis, les ennemis de Sarkozy parlaient d’un président au-dessus des lois.

Aujourd’hui, Sarkozy est un citoyen en dessous des lois…

 

 On pourrait même admettre que face à des magistrats idéologisés et déterminés, essayer d’obtenir des renseignements sur son dossier judiciaire ne relève pas d’un trafic d’influence, mais d’un réflexe de survie…

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