Pas foutus de faire respecter la loi dans les « quartiers », ils estimaient établir un ordre nouveau au sud de la Méditerranée. On voit le résultat. En Libye, on en a pendu pour moins que ça.
C’était il y a trois ans ; autant dire hier pour les médias français, mais une éternité pour le peuple libyen.
Le début des « Printemps arabes », l’armée française, bras armé de la démocratie à Tripoli, Kadhafi le monstre et Sarkozy le sauveur.
Bon, certaines mauvaises langues prétendent que le premier aurait un peu financé le second à l’occasion de sa campagne présidentielle de 2007.
Ce que les gens peuvent être méchants…
Aujourd’hui ?
Aujourd’hui le chaos.
À en croire l’agence Reuters : « En raison de l’insécurité à Tripoli, l’ambassade américaine a été évacuée ce samedi. 70 diplomates ont été transférés en Tunisie. Pour les habitants de Tripoli, cette situation de guerre replonge la ville à l’été 2011 lorsque les insurgés anti-Kadhafi avaient repris la capitale. “On manque de fioul, depuis une semaine. Il y a une pénurie d’eau. Il n’y a plus d’eau dans les robinets. […] La différence avec 2011, c’est qu’on était sûrs qu’on n’allait pas avoir un canon sur la tête”, rapporte un habitant. »
Dans le même temps, selon Le Parisien : « Plus de cent morts en deux semaines d’affrontement, des combats qui s’intensifient près de Tripoli et à Benghazi. […] La Libye est entrée dans un conflit d’autant plus menaçant qu’il présente des dimensions multiples, mélangeant facteurs locaux et internationaux. »
Il est donc un peu loin, le temps où Bernard-Henri Lévy posait devant les photographes, lors du Festival de Cannes, flanqué de deux « démocrates » libyens d’opérette, affublés de lunettes noires et de keffiehs, façon Dupond et Dupont dans les aventures de Tintin au pays de l’or noir.
Même silence radio chez les protagonistes de l’époque, cette UMP donnée pour être parti de gouvernement ; voire chez les socialistes d’alors, et pas seulement ceux victimes de l’ouverture sarkozyste, qui applaudissaient la politique de la canonnière.
Comme s’il était un fait entendu et admis de tous ou presque – à la notoire exception lepéniste – que le sens de l’histoire consistait à ce que les peuples du monde entier marchent ensemble, dans le seul but de nous ressembler, nous, Européens aussi fatigués que démocrates.
Bel exemple d’ethnocentrisme décérébré donnant notre modèle vaguement droits-de-l’hommiste comme paradigme ultime à des peuples ayant d’autres valeurs, d’autres manières de penser et partageant une tout autre histoire que la nôtre.
La Libye, en effet, jadis province ottomane puis monarchie, est un État récent, le colonel Mouammar Kadhafi ayant pris le pouvoir par la force en 1969.
Mais cette terre gigantesque et peu peuplée abrite quatre ethnies différentes – Arabes, Berbères, Touareg et Noirs –, le tout subdivisé en quelque 200 tribus et clans assez peu affectueux les uns vis-à-vis des autres.
Quoi qu’on puisse penser du défunt et foutraque officier, il était parvenu à faire cohabiter l’ensemble, avait renoncé à son activisme international de naguère.
Après avoir renversé le roi Idriss, il pensait mettre l’un de ses fils Saïf al-Islam au pouvoir ; même républicain, en chaque Oriental sommeille un monarque.
Le guignolo de l’Élysée, flanqué d’un sous-Malraux ébouriffé et d’un Juppé chauve de l’intérieur, en ont décidé autrement.
Pas foutus de faire respecter la loi dans les « quartiers », ils estimaient établir un ordre nouveau au sud de la Méditerranée.
On voit le résultat.
En Libye, on en a pendu pour moins que ça.
Le début des « Printemps arabes », l’armée française, bras armé de la démocratie à Tripoli, Kadhafi le monstre et Sarkozy le sauveur.
Bon, certaines mauvaises langues prétendent que le premier aurait un peu financé le second à l’occasion de sa campagne présidentielle de 2007.
Ce que les gens peuvent être méchants…
Aujourd’hui ?
Aujourd’hui le chaos.
À en croire l’agence Reuters : « En raison de l’insécurité à Tripoli, l’ambassade américaine a été évacuée ce samedi. 70 diplomates ont été transférés en Tunisie. Pour les habitants de Tripoli, cette situation de guerre replonge la ville à l’été 2011 lorsque les insurgés anti-Kadhafi avaient repris la capitale. “On manque de fioul, depuis une semaine. Il y a une pénurie d’eau. Il n’y a plus d’eau dans les robinets. […] La différence avec 2011, c’est qu’on était sûrs qu’on n’allait pas avoir un canon sur la tête”, rapporte un habitant. »
Dans le même temps, selon Le Parisien : « Plus de cent morts en deux semaines d’affrontement, des combats qui s’intensifient près de Tripoli et à Benghazi. […] La Libye est entrée dans un conflit d’autant plus menaçant qu’il présente des dimensions multiples, mélangeant facteurs locaux et internationaux. »
Il est donc un peu loin, le temps où Bernard-Henri Lévy posait devant les photographes, lors du Festival de Cannes, flanqué de deux « démocrates » libyens d’opérette, affublés de lunettes noires et de keffiehs, façon Dupond et Dupont dans les aventures de Tintin au pays de l’or noir.
Même silence radio chez les protagonistes de l’époque, cette UMP donnée pour être parti de gouvernement ; voire chez les socialistes d’alors, et pas seulement ceux victimes de l’ouverture sarkozyste, qui applaudissaient la politique de la canonnière.
Comme s’il était un fait entendu et admis de tous ou presque – à la notoire exception lepéniste – que le sens de l’histoire consistait à ce que les peuples du monde entier marchent ensemble, dans le seul but de nous ressembler, nous, Européens aussi fatigués que démocrates.
Bel exemple d’ethnocentrisme décérébré donnant notre modèle vaguement droits-de-l’hommiste comme paradigme ultime à des peuples ayant d’autres valeurs, d’autres manières de penser et partageant une tout autre histoire que la nôtre.
La Libye, en effet, jadis province ottomane puis monarchie, est un État récent, le colonel Mouammar Kadhafi ayant pris le pouvoir par la force en 1969.
Mais cette terre gigantesque et peu peuplée abrite quatre ethnies différentes – Arabes, Berbères, Touareg et Noirs –, le tout subdivisé en quelque 200 tribus et clans assez peu affectueux les uns vis-à-vis des autres.
Quoi qu’on puisse penser du défunt et foutraque officier, il était parvenu à faire cohabiter l’ensemble, avait renoncé à son activisme international de naguère.
Après avoir renversé le roi Idriss, il pensait mettre l’un de ses fils Saïf al-Islam au pouvoir ; même républicain, en chaque Oriental sommeille un monarque.
Le guignolo de l’Élysée, flanqué d’un sous-Malraux ébouriffé et d’un Juppé chauve de l’intérieur, en ont décidé autrement.
Pas foutus de faire respecter la loi dans les « quartiers », ils estimaient établir un ordre nouveau au sud de la Méditerranée.
On voit le résultat.
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